Ephemeral But Their Love

Chapter 11

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Aux yeux de Primrose, l'infirmerie du collège Poudlard lui devenait un peu trop familière, et cette fois-ci elle ne savait même pas pourquoi elle venait de s'y réveiller. Cependant son visage la grattait. Il la grattait très fortement, du haut de son sourcil gauche jusqu'au coin de sa bouche. Elle aurait voulu se gratter, mais ses mains étaient clouées au lit par un sortilège. Prise au dépourvue, elle regarda autour d'elle : en face de son propre lit, quelqu'un était allongé, entouré par des rideaux. 

          — Prim.
          — Lily ? 

La jeune rousse entra, affolée, dans l'infirmerie. 

          — Lily ? répéta son amie. Qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi je suis là ?
          — Oh Prim, murmura son amie, les larmes aux yeux.
          — Quoi ? Pourquoi je suis attachée à ce lit ?
          — Prim...
          — As-tu perdu ta langue ? s'énerva-t-elle. 

La rousse laissa s'échapper un sanglot et plaça un miroir devant le visage de son amie.

          — C'est quoi ça ? S'écria Primrose. 

Une large cicatrice fendait sa joue gauche : elle était profonde, mais avait été nettoyée. Lily sanglota. 

          — Hier soir... 

Elle renifla.

          — Hier soir, ça s'est mal passé. Remus ne s'est pas contrôlé et...
          — Madame Pomfresh n'y peut rien pas vrai ? 

Lily cacha son visage entre ses mains.

          — Je suis désolée.
          — Arrêtes de t'excuser Lily. Si je devais en vouloir à quelqu'un ce serait Remus, et ce n'est même pas le cas.

Son amie essuya ses larmes avec l'aide de sa manche. Prim continua. 

          — C'est lui là-bas ? dit-elle en montrant le lit d'en face d'un mouvement de tête.

La rousse acquiesça. 

          — Il va bien ?
          — Ses plaies sont profondes, plus que les tiennes. Il est sous le maléfice du saucisson pour qu'elles cicatrisent. Estime-toi heureuse de n'avoir que les bras paralysés. 

Prim avait déjà été sous l'emprise de ce maléfice. Lors du cours où elle l'avait appris, en troisième année. D'après elle, c'était le pire sentiment du monde. Elle sourit. 

          — Qu'est-ce qu'il y a de réjouissant ? S'enquit Lily.
          — Je me souviens de la fois où Sirius l'a lancé sur Servilus, l'année dernière. 

Lily se put s'empêcher de sourire à son tour : sa haine nouvelle envers Severus Rogue l'en obligeait. C'est ce moment que l'infirmière choisit pour débarquer dans la vaste salle. 

          — Vous avez l'air en forme, c'est déjà ça, dit-elle à l'intention de Prim. Mademoiselle Evans, vous pouvez disposer. 

Lily obéit instantanément.

          — Quant à vous Mademoiselle Blankley, enchaîna-t-elle. Tâchez de dormir.

Primrose aurait voulu lui demander si on pouvait la détacher, mais les forces lui manquaient. Elle fit mine de fermer les yeux, observant par ses paupières mi-closes les actions de la sorcière. Elle ouvrit les rideaux autour du lit de Remus. Lily n'avait pas pesé ses mots : tout son torse était profondément entaillé à plusieurs endroits. 

          — Vous allez sûrement devoir rester ici pour Noël jeune homme, commença l'infirmière. Je ne suis pas sûr que vous serez en état de voyager d'ici à la semaine prochaine. 

Remus tenta de tourner ses yeux en direction du lit de Prim. Il n'eut aucun mal à la voir : elle était en face de lui, les yeux grands ouverts et lui souriait faiblement. Un monstre : voilà ce qu'il était. Il lui avait entaillé le visage, et à jamais elle devrait garder cette cicatrice, même si elle n'était pas visible, elle serait gravée en elle à jamais. Un monstre. Il était un monstre. 

           — Monsieur Lupin ? Vous m'écoutez ? Arrêtez de regarder votre camarade, je sais bien qu'elle est belle, mais c'est pas le moment. 

Remus aurait voulu lui crier dessus. Lui dire qu'il la regardait parce que il se sentait coupable, que maintenant elle ne serait plus belle, et à cause de lui. Tout ce qu'il pouvait faire c'était la regarder, souhaitant qu'elle comprenne que sa remarque était tout sauf constructive. Bien sûr, elle ne s'aperçut de rien et elle continua son discours. 

          — Je vais vous mettre du dictame, dit-elle en sortant une fiole de sa robe. Et j'enlèverai le maléfice, bloquant seulement vos bras et jambes comme mademoiselle Blankley. 

Remus la laissa faire, après tout il n'avait pas vraiment le choix. Depuis six ans, il avait fini par s'habituer à ce remède qui lui donnait l'impression d'être rongé de l'intérieur. Lorsqu'elle annula le maléfice, Remus bailla. 

          — Vous feriez bien de dormir. Vous n'avez cas m'appeler si vous avez un problème. 

Elle se tourna vers Primrose. 

          — Vous-aussi, ordonna-t-elle d'une voix dure.

⊹

La jeune blonde essayait de se démener pour pouvoir s'assoir dans son lit. Il était hors de question qu'elle appelle madame Pomfresh donc elle comptait se débrouiller toute seule. Au bout de quinze minutes, elle abandonna et s'enfonça un peu plus dans ses oreillers. Remus dormait. Enfin, il fermait seulement les yeux. Prim l'avait tellement vu dormir qu'elle savait que là, il faisait semblant. Elle aurait voulu lui faire remarquer, mais elle comprenait un minimum son point de vue : il l'avait blessé et devait sans aucun doute s'en vouloir. 

          — Je ne t'en veux pas tu sais, chuchota la sorcière sans vraiment savoir pourquoi.

Remus ne répondit pas. 

          — On va rester là encore quelque temps hein, continua-t-elle.

Elle avala sa salive, laissant le temps à Remus d'intervenir. Cependant, ses paupières restaient closes.

          — Tu ne pourras pas m'ignorer continuellement. 

Il ouvrit finalement les yeux. Il se redressa dans son lit, visiblement plus habitué que Prim. La sorcière retint son souffle. 

          — Désolé. 

La blonde aurait voulu lui répondre, mais les mots lui manquaient. 

          — Je suis- 

Il marqua une pause. 

          — Désolé.
          — Tu n'y es pour rien, grogna-t-elle. Tu ne m'as pas reconnu, tu ne te contrôlais pas. 

Remus lui sourit faiblement, il n'avait pas la force de se disputer avec elle. Il appela l'infirmière. Prim soupira et ferma les yeux, feignant un sommeil profond, troublé par la venue de madame Pomfresh. Le garçon chuchota quelques mots à l'oreille de la sorcière et celle-ci sortit de la pièce, revenant quelques minutes plus tard avec une tasse. 

          — Buvez, dit-elle à l'intention de Primrose en lui tendant le breuvage.
          — Et si je n'en ai pas envie ?
          — Je vous le ferai avaler de force, répondit-elle d'une voix ferme. 

La blonde but l'entièreté de la tasse sous l'œil inquiet de Remus, puis sentit son corps lourd. Lourd. Très lourd. Puis ses paupières se fermèrent d'elles-mêmes, la plongeant dans un étrange sommeil.