|Chapitre 3|

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Les minutes passèrent. 

Nous étions toujours à l'arrêt, attendant que le capitaine démarre le navire et prenne la direction de l'Angleterre. Dans mon plateau, la quantité de tartine diminuait à une vitesse folle et je fus tentée d'en prendre une également. Après tout, si nos inquiétudes étaient vraies et que nous nous faisions attaquer, j'aurai besoin de force pour me hisser hors de l'épave. 

Mais ce n'était pas juste. J'avais mangé ce matin. Pas les soldats. Je n'avais aucun droit sur cette nourriture. De plus, l'angoisse qui grandissait en moi me nouait l'estomac. 

Me mordant l'intérieur de la joue, j'attendais impatiemment d'entendre le départ du navire et il m'arrivait d'échanger des regards incertains avec Tommy et Alex qui, merci seigneur, semblaient accepter ma présence. 

Ils auraient pu ne pas le faire. Ici, c'est de la survie. C'est chacun pour sois. Et je ne suis "qu'une infirmière". Je ne me suis pas battue, et j'ai dormi dans un bon lit la nuit dernière. 

Heureusement pour nous, ce que nous attentions tous finit par arriver. Il y eut un léger tremblement et la machinerie du navire se mit en route, répandant un ronronnement dans la pièce. Autour de moi, les soldats levèrent leurs verres en exclamant leur joies. En reportant mon attention sur Alex et Tommy, je vis des petits sourires se former sur leurs visages et il parurent oublier, l'espace d'un instant, cette crainte qui était toujours bien présente en moi.

Bien sur, l'annonce du départ était un soulagement. Mais nous n'étions pas sortie d'affaire et je priais toujours intérieurement pour que notre destin ne soit pas tragique.

Les tasses de cafés se frappèrent les unes contre les autres, célébrant cette petite victoire et certains hommes s'installèrent même sur des chaises, totalement rassurés. 

Cependant, comme je le craignais, nous étions en danger. 

Alors que les rires et les exclamations se firent plus nombreux dans la pièce, le navire trembla violement, comme percuté par quelque chose. Les chocs se répétèrent et furent tellement fort que tout le monde perdit l'équilibre, se rattrapant aux murs et aux meubles. Le plateau m'échappa des mains et je trébucha contre Tommy et Alex durant les tremblements. Je sentis du café être renversé sur ma jambe et des cris de frayeurs remplacèrent les rires. 

Mon coeur se mit à battre plus fort qu'il ne l'avait jamais fait et je m'agrippa à la première chose que je vis et qui ne fut autre que Alex. A notre droite, derrière la porte verrouillée, les cris des marins ne laissaient plus aucun doute: étions attaqué. 

Mon esprit se mit à réfléchir à une vitesse folle. Les chocs, qui ne cessaient de se répéter, semblaient venir de sous nos pieds. Comme si l'attaque venait de la mer elle même...

-Des torpilles... Murmurais-je. 

Oui, c'était certainement ça. Nous n'étions pas tombé sur un bombardier allemand. Nous étions tombé sur un sous-marin qui nous attaquait avec des torpilles!

-Des torpilles! M'exclamais-je. Il faut sortir d'ici ou bien nous coulerons! L'eau va...

Je n'eu pas le temps de finir ma phrase que l'un des murs sembla exploser et une vague d'eau salée  pénétra dans la pièce. Nous coulions. Et à grande vitesse! 

Tout devint alors sombre autour de nous. Il n'y avait plus aucunes lumières, et le bateau se retournait, me faisant tomber sur le sol puis glisser le long de celui-ci. De plus, l'eau froide engloutie l'espace en quelques secondes. Avant même que je ne puisse le réaliser, je fus trempée et totalement immergée dans l'eau. Peinant pour essayer de me relever, je pris avec difficulté une dernière bouchée d'air avant que l'eau ne remplisse totalement la pièce. 

A flotWhere stories live. Discover now