|Chapitre 4|

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Le voyage jusqu'à la plage paru durer une éternité. 

Mes mains gelées s'agrippaient difficilement à la corde et il me fallut fermer les yeux un nombre incalculable de fois pour me concentrer et ne pas lâcher prise. 

Bien entendu, l'officier s'était assez vite rendu compte que nous étions toujours là, agrippé à une corde que l'un des notre nous avait secrètement envoyé. Mais heureusement, il avait juste prit une expression désolée et nous avait permit de rester. 

Alex, qui luttait aussi contre le sommeil, avait finit par se mettre près de moi, me permettant de profiter de son gilet de sauvetage en posant la tête dessus. Au dessus de nous, le jour commençait légèrement à se lever, colorant le ciel d'un bleu grisâtre encore trop sombre pour que nous puissions y voir correctement.

L'officier se pencha au dessus de la barque pour nous regarder une nouvelle fois:

-Nous ne sommes plus très loin de la plage. Accrochez vous. 

Alex et Tommy acquiescèrent silencieusement, toujours en rogne contre cet homme qui avait refusé de les prendre sur l'embarcation. Mais le soldat qui était toujours bien au sec les ignora et reporta son attention sur moi:

-Vous ne voulez toujours pas monter?

Je grogna intérieurement. Mes doigts endolories et mes muscles crispés m'hurlaient de monter. D'accepter. Mais ma fierté était plus forte. Nous étions bientôt arrivé, ce n'était pas pour revenir sur mon choix maintenant. 

-Non. Je vais bien. Soufflais-je en essayant de contenir mes lèvres tremblante. 

L'officier acquiesça légèrement en m'observant. Bien entendu, il ne me croyait pas. Mais il ne broncha pas. Voulant paraître la plus forte possible, je maintient son regard.

L'officier devait avoir entre 30 et 40 ans. C'était un homme brun aux yeux d'un bleu perçant et à la mâchoire carrée. Malgré la guerre et les conditions, il semblait être quelqu'un de fort et de robuste. Si il n'était pas en train de nous trainer depuis sa barque, il m'aurait presque impressionné. 

-Comment vous appelez vous? Demanda-t-il sans me lâcher des yeux.

Je me concentra pour que mes lèvres ne se remettent pas à trembler.

-Je ne suis qu'une infirmière. 

L'homme esquissa un léger sourire amusé:

-Vous êtes une infirmière. Une femme, en pleine guerre, qui a réussit à sortir d'un navire qui coulait et qui a insisté pour traverser la manche accroché à une corde, sans gilet de sauvetage, pour soutenir des soldats. Répondit-il d'une traite, ce qui attira les regards de ses hommes. Je tiens à connaître votre nom.

Si je n'étais pas aussi gelée et fatiguée, mes joues se seraient certainement enflammée. Le regard de l'officier, que j'avais jusqu'à présent soutenu, paru soudain me transpercer et je dû détourner une seconde les yeux pour me reconcentrer:

-Annabeth Anson. Soufflais-je finalement, me dévoilant. Ou Anna...

L'homme acquiesça, ravi de connaitre enfin mon identité. 

-Et vous? Poursuivais-je, déterminé à mettre également un nom sur cet officier. 

Celui-ci sourit d'un air surprit et se redressa. Il ne devait surement pas s'attendre à ce que, à mon tour, je lui demande son identité. Peut être étais-ce mal vu à cause de son grade? 

-Eh bien, Anna, appelez moi Officier Jones. Répondit-il néanmoins. 

Officier Jones. Il ne me dira donc pas son prénom. Mais peu importe. Est-ce vraiment important finalement? 

A flotWhere stories live. Discover now