II. Âme sœur Aux Multiples Natures

Chapitre 13 : Connexion ✅

Peter, après le départ de Kementari, est toujours à quelques mètres d'elle, la scrutant longuement.

La jeune femme stoique, déterminée et légèrement associable qu'il connaissait n'est plus.

Devant lui ne se tient plus que son ombre.

Sa posture défensive, son teint pâle et son corps affaibli et tremblant témoignent des épreuves défiant l'imagination qu'elle a du subir.

Mais s'il sait une chose sur elle, c'est qu'elle se relèvera toujours. Cette fille, c'est une battante.

Il a vite cerné ce trait de caractère bien particulier chez elle. Elle en a eu des problèmes ou des obstacles jusqu'ici. Et s'ils paraissaient insurmontables, elle les a tous défiés et vaincus, même si elle a du y laisser quelques plumes comme aujourd'hui.

D'autant plus qu'elle peut désormais compter sur l'aide des elfes et des loups, chacun dévoués et loyaux envers elle.

Elle devrait le savoir, ces gens-là n'attendent qu'à ce qu'elle prenne la main qu'ils lui tendent.

Alors il l'aidera. Elle doit regagner ce début de confiance et de rapprochement qui était né entre eux avant la venue subite du chef chasseur et des événements suivants.

Arwen observe elle aussi Peter.

Cet homme, c'est, étonnement ou pas finalement, celui dont elle se sent le plus proche parmis les loups. Elle sait qu'elle peut tout lui confier, et paraître faible et désorientée devant lui. Jamais il ne la jugera, la critiquera. Il sera là pour lui prendre la main et la soutenir, habitué par son métier de médecin et son statut si dénigré qu'elle trouve pourtant merveilleux. Ce n'est pas donné à tout le monde de pouvoir apaiser rien que par sa présence, ni de parler librement en prenant soin de lui, d'un prisonnier qui a causé bien du tort à ses semblables.

Si elle le pensait d'abord bête à manger du foin, elle a finalement compris qu'il s'agissait de pitié et d'empathie. C'était la nature même de cet homme. Même si une personne pouvait paraître la plus sombre et coupable devant lui, il lui trouvera toujours une qualité, un côté vierge qu'il s'efforcera à faire ressurgir.

C'est alors qu'elle comprend pourquoi il était là à cet instant précis : il venait à nouveau l'aider.

Alors qu'il approche de quelques pas, sa Louve se met à réagir et ses yeux deviennent, indépendamment de sa volonté, pourpres alors qu'elle lâche un grondement menaçant dont elle culpabilise mentalement.

Peter, peu surpris, fait un geste parfaitement nouveau envers elle : il baisse sa tête en la penchant légèrement sur le côté, dévoilant ainsi sa gorge où pulse son artère jugulaire.

Sa Louve se retire immédiatement, laissant la jeune femme parfaitement incompréhensive.

Devant l'air déboussolé de la jeune femme, Peter ne peut s'empêcher de penser que oui, décidément, elle semblait réellement perdue.

Lorsqu'il s'agenouille devant elle et pose une main sur son épaule, elle sursaute et son regard auparavant lointain se fige dans le sien, vide.

-Tu ne sembles pas en bien grande forme Luna, énonce-t-il avec un sourire triste.

-Et qui dit ça ? Rétorque-t-elle.

-L'Oméga, le Bêta... L'ami, termine-t-il en attirant son attention. C'est comme il te conviendra. Tous me vont, même si j'ai une légère préférence pour le dernier, conclut-il avec un sourire avenant qui détend la jeune femme.

Elle se contente de hocher la tête.

-Je peux ? Reprend-il en désignant son corps dans l'intention de faire un bref examen.