L'homme qui nettoyait les dortoirs (TW Viol)

Chapitre 2: Liam

Je retourne au lycée, accueillis par mes collègues et amis qui demandent immédiatement de mes nouvelles, ce qui me fait vraiment plaisir. Je remercie Benjamin et me réinstalle dans ma chambre, il est tard, mais les garçons ne dorment pas encore. Je discute quelques temps avec Benjamin et Amandine pour me remettre à l'ordre du jour,prend des nouvelles du jeune homme, techniquement encore en formation, puis je prends le transpondeur et annonce de ma plus belle voix qu'il est l'heure d'aller dormir. Je discute encore un peu puis mes collègues partent et je me retrouve seul. Le calme est plus studieux dans cette pièce exiguë que chez-moi : je m'y sens mieux.Je me prépare à dormir puis vais travailler à mon bureau. Je découvre devant moi mes recherches actuelles. Au bout de quelques minutes ma porte s'ouvre et je vois apparaître Liam. Une légère vague de panique s'empare de moi, mais je respire et ne le regarde qu'un instant avant de retourner à mon travail et de lui demander,semblant décontracté:

"Bonjour, je peux t'aider? Tu es sensé dormir."

Il semble surpris et s'approche.

"Pourquoi étais-tu absent ?"

Je lui coupe la parole, avant qu'il ne m'écrase encore.

"Je n'ai rien oublié de tes petites menaces, mais j'ai décidé de ne pas y prêter attention, tu peux y aller si ce n'était que ça, ou tu peux rester si il y a autre chose, mais j'ai du travail"

Je le regarde enfin, dans les yeux. C'est un peu moins impressionnant que ce à quoi je m'attendais. Ses yeux paraissent plus doux sous l'effet de la surprise. Je me sens soudainement ridicule d'avoir tant paniqué, et je souris en lui montrant mon bureau pour souligner mes propos.
Il ouvre la bouche puis la referme, incapable de sortir le moindre son. Il se pince les lèvres et s'assoit sur mon lit qui grince. Surpris, je l'interroge du regard. Il le détourne avec une moue boudeuse, comme un enfant ne voulant s'être déplacer pour ne rien faire et me demande sans me regarder:

"Et... Sur quoi tu travaille?"

Surpris, je reste un instant sans parler, je ne m'y attendais vraiment pas, je reste sans voix jusqu'à croiser son regard, alors je me retourne pour prendre mes fiches et lui dit en me remettant à travailler:

"Sur le génocide au Rwanda."

"Entre les Tutsis et les Hutus?"

Je me retourne d'un bond, enthousiaste, grisé à l'idée même d'exposer mes recherches.

"Oui! C'est ça, en 1994!..."

Et je commence sans m'en rendre compte un exposé passionné sur le génocide en question. Ce n'est pas la première fois que ma passion pour ce que j'étudie prenne le pas sur ma timidité. Il me regarde surpris sans avoir le temps de parler. Je lui parle des questions que je me pose sur ledit génocide et clôture en le regardant intensément, lui ayant demandé:

"T'en penses quoi ?!"

Il me regarde un peu perdu et je me rends compte de ce que je viens de faire. Je détourne le regard, un peu gêné en m'excusant,et il me répond tout aussi gêné que ce n'est rien. Je me gratte la tête et brise le silence gênant sur le point de s'installer en lui disant qu'il devrait peut-être aller se coucher. Il repart. Je regarde quelques secondes la porte par laquelle il est sorti en me rendant compte que j'en avais peut-être trop fait jusqu'alors... Je souris et vais me coucher. Je m'endormis facilement, il y avait sur les draps une étrange odeur de cannelle.

Mon réveille sonne, je me lève d'excellente humeur et reprends ma routine, je me prépare, j'aide en bas, je réveille les garçons avec enthousiasme, les sers avec mon plus beau sourire, et leurs conversations me font plus que jamais rire. Je fais le ménage en sifflotant Amélie Poulain et réprimande même gaiement les élèves à réprimander : La présence de Liam ne me dérange plus. Je me demande même pourquoi j'ai tant paniqué... Je le sais évidemment,mais une fois les préjugés passé j'ai découvert un jeune étonnamment cultivé, bien que je le trouve vraiment arrogant, il semble qu'il se soit décidé à être gentil et respectueux,demandant même de mes nouvelles comme s'il s'était inquiété pour moi... J'espère vraiment que cela durera, je me méfie des revirements tels que celui-là.