Chapitre 4: Congés

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Le réveil sonne, je me lève pur un vendredi pas si ordinaire :Dernier jour de cours pour les élèves et pour moi aussi cette fois: J'ai une semaine de congés. Je réveille les élèves après un petit déjeuner enjoué où Amandine faillit m'éborgner en tartinant sa biscotte, à son habitude. Je sers les élèves puis je vais nettoyer les dortoirs et les couloirs comme chaque jour., mais avec empressement, de hâte que la journée se termine. Je croise Liam vers 11h alors que je discutait au téléphone avec Thibault et je raccroche pour que nous puissions discuter. Je lui raconte pour mes congés et un éclair passe dans ses yeux lorsqu'il l'apprend, il me quitte assez précipitamment mais je n'en tiens pas compte, il devait avoir cours, ou un rendez-vous secret, avec Léo ou un autre puisque ces deux-là semblent passer de moins en moins de temps ensemble. De service ce midi, j'observe les élèves et remarque avec surprise Léo qui s'installe à la table où mangent Amélia et ses amis, qui le scrutent aussi étonnés que moi. Je ne sais pas quel est le sujet de leur conversation, mais Léo s'intègre vite au vu des rires qui résonnent dans tous le self jusqu'à se qu'il se fasse interpeller par Liam. Je m'inquiète un instant qu'il y ait une quelconque tension, sachant que Léo compte pour Liam, mais ils semblent trouver un accord : ils se quittent après une courte poignée de main. Liam croise mon regard me salue d'un geste avant de repartir, sans que j'ose lui répondre. Dans l'après-midi, je prépare mes affaire et aide Benjamin qui me remplace cette semaine. Le pauvre se croit encore stagiaire et à peur de gérer les jeunes tout seul, il est vrai que c'est intimidant. Enfin je pars à l'heure où les élèves retrouvent leurs parents, ma petite valise derrière moi. J'avance en me mêlant à la foule, espérant passer inaperçu. Je sens un regard posé sur moi, je me crispe, j'accélère sans raison, quelqu'un m'attrape le poignet et je sursaute. Liam me regarde d'un air étonné, je me détends immédiatement.

« Oh c'est toi ! Comment vas-tu ? »

« Viens avec moi ! » dit-il simplement.

Je le suis, intrigué, et rencontre de nouveau Basile, le père de Liam. L'homme me salue, nous nous serrons la main amicalement sous le regard étonné de Liam qui s'attendait sans doute à devoir nous présenté. Je lui explique amusé que nous nous sommes croisés à l'hôtel. La discussion s'entame étonnamment rapidement, j'aperçois aussi Amélia et je ne vois pas le temps passer : la place se vide,les élèves restant pour le week-end rentrent ou partent manger,bientôt il ne reste plus que nous, discutant patiemment. La cloche sonne, une demi-heure déjà que nous débattons sur la société, il est tard. Si tard que le dernier bus de l'après midi traversant la région pour m'amener dans mon appartement est passé, partit sans m'attendre, pourquoi l'aurait-il fait ? Je jure, attirant les regards interrogateurs me poussant à l'explication. Notre discussion ayant abattu mes réserves polies et inquiètes, je demande sans trop y croire s'il serait possible qu'il me dépose chez moi. C'est à se moment, alors que Basile qui semble embêté réfléchit, que Liam intervient.

« Viens à la maison »

Je m'étonne, mais Amélia ne me laisse pas le loisir de me défiler :

« Tu pourrais même rester ce week-end ! »

Je suis si étonné que je reste sans voix. Basile, lui, étudie la proposition avec intérêt et fini par concéder que ce serait une bonne solution. A eux trois, ils commencent à régler les quelques problèmes pour que je puisse venir sans me laisser le temps d'intervenir. Je tente par moment de protester mais ils ne semblent ni m'entendre, ni m'écouter.

« Je travaille ce soir, je ne sais pas si je peux faire un détour, quant à ce week-end j'ai une importante réunion. Je peux toujours déposer Gabriel chez lui lundi matin en vous laissant ici.»

Je reste dans un état proche de la léthargie après que mes objections aient été balayées. Liam prend ma valise tandis que Basile demande à un homme vêtu de noir devant une voiture chic d'ouvrir la portière, je suis machinalement leurs pas habitués sans réussir à protester. Trop tard, le trajet est entamé et 30 petites minutes de discussion me valent un séjour en lieu inconnu. Mon cœurse serre, ma gorge se noue, une boule se forme dans mon ventre, je suis un peu stressé. Pas qu'un peu en réalité.. Je suis tendu, de plus en plus à mesure des mètres qui m'éloignent du lycée, loin de mes repères. J'ai cessé de négocier, je reste droit, le regard fixe, essayant de cacher mon malaise, le paysage devient l'objet de mon attention. Liam tente de me détendre, mais ne peux qu'afficher un faible sourire face à ses pitreries. Basile me lance un regard désolé, je fini par suspecter une machination, mais j'écarte rapidement cette théorie.

L'homme qui nettoyait les dortoirs (TW Viol)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant