Stupid // Charles Leclerc

Chapitre 3 - Enjeux

Quand on arrive à la table les garçons cognent leurs points pour se souhaiter une bonne année. Jim s'éloigne d'eux et me presse rapidement contre lui :

— Bonne année love, il cri.

— Bonne année !

Il se penche pour que je puisse l'entendre parler sans qu'il ait à hurler.

— Vous étiez passés où tous les deux ?

— Ne me regarde pas comme ça, je râle, on a juste pris l'air.

Il lève les yeux au ciel. Je me détache pour aller souhaiter une bonne année aux autres et envoyer deux trois messages.

Quand je reviens à la table ils sont tous entrain de trinquer sauf mon meilleur ami. Lando me tend un verre pour que je puisse me joindre à eux. Après avoir bu une gorgée je m'écarte, plissant les yeux à la vue de Jim sur son téléphone :

— C'est quoi cette tête ? je hurle.

Il me tend son téléphone et le nom d'Emma y est inscrit. Il s'agit juste d'un message pour lui souhaiter une bonne année. Je sais que c'est une bonne attention de sa part. Même s'ils ne sont plus ensemble ils essaient de rester en bon termes. Seulement, je sais aussi que c'est en train de faire remonter de nombreux souvenirs dans la tête de Jim. Des souvenirs auxquels il n'a pas vraiment envie de penser ce soir. Je prends son téléphone, fais descendre le centre de contrôle et sélectionne le mode avion. Rien d'urgent, qui ne puisse attendre demain, ne viendra gâcher notre soirée. Je lui rends alors et saisis sa main afin de le forcer à me suivre. Je vide mon verre au passage avant de décaler les bouteilles pour faire un peu de place sur la table.

— Lando !

Ce dernier se détourne du verre de Charles qu'il était en train de servir et je lui tends le mien ainsi que celui de Jim.

— C'est une urgence, je rajoute à l'attention de Charles.

— Une urgence carrément !

Les verres remplis je tends le sien à Jimmy ;

— Cul sec ?

— Cul sec.

La tête renversée j'avale tout le contenu du verre en grimaçant. En fond une musique que j'adore résonne à travers les enceintes. Un peu chancelante je prends appui sur l'épaule d'un des garçons pour monter sur la table. Jim recommence à se détendre. Il sait très bien que je suis debout là-haut pour seulement deux raisons ; le faire sourire à nouveau et majoritairement à cause de tout l'alcool que j'ai avalé.

Les musiques s'enchainent pendant au moins une heure. On n'a cessé de hurler les paroles approximatives des chansons qui passent. Tout le monde s'est mis dans l'ambiance. Je saute pour redescendre au sol et Lando me rattrape de justesse en riant.

— Dans quel état tu es, il rit.

— Impossible de parler en anglais avec tout ce que j'ai bu ! j'arrive à formuler dans sa langue quand même.

Soudain une main se pose sur l'épaule de Lando et il se retourne. Ces deux là ont l'air de se connaître par ce qu'ils se serrent dans les bras. Le jeune homme est immense et il me semble que ses cheveux sont blonds, j'ai du mal à voir car il fait trop sombre. Ils ont l'air aussi alcoolisés l'un que l'autre mais je ne suis pas la mieux placée pour m'en rendre compte.

— Je te présente Charlie, une amie, explique Lando en anglais.

— On se connaît depuis approximativement deux heures, je réalise que je viens de parler en Français et que le garçon n'a rien dû comprendre. Je grimace et tente de reprendre ma phrase en anglais mais il me coupe :