Assassin's Creed: Secret Love

First Contact in Lambeth

La semaine suivante, Victoria s'était permise de sortir seule. Elle avait profité de l'absence de ses parents et de ses frères pour s'en aller. Leonie, qui l'avait habillée, garda le secret et avait pu empêcher l'intendante ou le majordome de la surprendre grâce à la complicité des bonnes. Elle longea la rue pour aller plus loin et faire appel à un cocher dont le clarence étaient vide. Elle ne voulait pas prendre le risque de se faire dénoncer par les employés qui s'occupaient des chevaux et voitures. La dernière fois — trois mois de cela — cela lui avait causé des ennuis.

La brune voulait se rendre à Lambeth, faute de pouvoir visiter le quartier de Whitechapel ou encore Southwark à cause du temps qui lui manquait et de la trop grande distance. D'ailleurs, elle se maudissait encore de vivre au Nord de Westminster. La brune voulait voir autre chose que des familles et personnalités de son rang social. Elle voulait juste s'aérer l'esprit en regardant le monde qui entourait cette bulle bourgeoise dans laquelle elle vivait.

Dans la grande rue qu'elle avait rejoint, elle arrêta un cocher qui voulut la prendre volontiers. Elle paya sa course de quelques livres avant d'entrer dans la voiture. Elle lui demanda de l'emmener à l'hôpital de Lambeth, le seul point de repère qu'elle avait pour donner une destination dans ce quartier de Londres. Elle se permit de lui demander de faire avancer son cheval au trot, prétextant qu'elle était pressée de voir son ami hospitalisé. Le cocher s'exécuta et secoua les rênes de l'animal qui changea de vitesse tandis que la bourgeoise le remercia.

À travers la fenêtre de la voiture, après avoir traversé le pont perpendiculaire à Big Ben, elle put voir qu'elle venait d'arriver au quartier de Lambeth. Elle entendit les enfants hurler les titres de leur journal, vit des hommes et des femmes modestes ou bien de la petite bourgeoisie circuler dans les rues. Elle put apercevoir beaucoup d'individus portant une veste rouge à carreaux, bien significatives. Ces Blighters dont les différents journaux parlaient étaient décidément partout, et ils semblaient un peu plus nombreux qu'à Westminster.

– WOOOH! Tout doux, ma belle! ordonna le cocher en arrêtant brusquement l'animal qui hennissait.

Quelque peu secouée, Victoria demanda au conducteur ce qui se passait.

– Cette rue est bouchée, mademoiselle. Eh! Gamin! héla-t-il auprès d'un passant. Peux-tu me dire ce qui se passe, interrogea-t-il.

– Une guerre de bandes, m'sieur ! Les Rooks vont faire bouffer leur chapeaux aux Blighters !

Le visage de Victoria s'ouvrit et un sourire apparut à ses lèvres. Une bagarre entre bandes, quoi de plus excitant?! Elle sortit immédiatement de la voiture. Le cocher sursauta et la regarda étonné. Elle se tourna vers lui et tendit une Livre de pourboire, qu'il fut obligé de prendre.

– Tenez ! Merci beaucoup.

– Mais, madame... vous...

– Ne vous en faites pas, insista-t-elle. Vous m'avez beaucoup aidé. Je trouverai l'hôpital moi-même.

Le cocher haussa les épaules et entama la délicate tâche de faire demi-tour. Après quelques minutes de manœuvre, le cocher finit par s'en aller. Victoria se mit à la hauteur de l'enfant qui était resté là, se demandant encore ce que la jeune femme voulait. Elle lui demanda de l'emmener au lieu où devait se dérouler le combat. Le gamin prit la main de Victoria et la tira en pointant du doigt la direction à prendre.

– Par ici m'dame !

La brune se laissa porter par l'orphelin au pas de course. Aucun des deux semblaient vouloir rater une miette de la bagarre qui causait cet embouteillage. Alors que la bourgeoise et le gamin arrivèrent et se mirent au premier rang parmi la foule acclamatrice, un homme vêtu d'un long manteau de cuir et dont la tête était couverte par un haut-de-forme noir avec un bandeau rouge sortit de sa voiture après avoir été briefé. L'individu sembla très confiant alors que les hommes et femmes en veste verte se préparaient à donner une bonne leçon aux Blighters et à leur chef qui dominaient ce quartier depuis plusieurs années.