à la lumière

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Il croqua dans la barre chocolatée.

- T'es pas chympa Joong ch'ai eu cinq sur la redachion de Coréen !

- Parle pas la bouche pleine tu me répugnes Wooyoung.

- Rah c'est bon on s'est déjà douché ensemble.

- Idiot ! Le chocolat et le lait n'ont aucun rapport ! Paniqua t'il, le rouge aux joues, que quelqu'un les ait entendu.

- Bah si ça fait des Kinders.

- Tu fais exprès ?

Le brun fronça les sourcils perdu.

- Laisse tomber.

Il haussa les épaules avant de prévenir :

- Il faudrait peut-être qu'on aille dans les vestiaires ?

- Effectivement.

Après s'être vêtu d'un survêtement et d'un pull deux fois trop grand pour eux, les garçons se dirigèrent vers le terrain où le reste de la classe les attendait.

- Bien ! Nous allons pouvoir reprendre le cours précédent il nous restait plus qu'à former les groupes pour les courses. Je vais vous séparer en deux, précisa l'enseignant en tranchant la masse d'adolescents en deux. Tout ceux du côté droit vous allez dans l'herbe les autres sur la piste que je puisse vous distinguer.

Le professeur ayant le dos tourné, Wooyoung se faufila discrètement dans l'équipe adverse.

- Monsieur Jung repartez immédiatement à votre place initiale.

Le brun ne bougea point.

Le cinquantenaire leva un sourcil :

- Une sanction serait peut-être plus convenable ?

Le jeune homme soupira en trainant des pieds vers le gazon.

- C'est pas juste.

- Mais si on vous écoute rien n'est juste Monsieur Jung.

Après les instructions données tous partirent s'échauffer autour du terrain. Certain courraient dans le sens des aiguilles d'une montre d'autres dans le sens contraire. Mais parfois être contraire à la logique provoque des collisions, comme dans l'instant présent, où Hongjoong venait de heurter Seonghwa avec son épaule droite.

- Déjà que t'as le culot de me bousculer tu pourrais au moins t'excuser !

- Tu rigoles ? un rire nerveux lui échappa, tu ne regardais même pas où tu allais, tu discutais avec San.

- Tu voyais bien que j'arrivais ?! T'écarter n'est pas venu à la lumière de ton petit cerveau ? Répliqua t'il agressivement.

- C'est quoi ton soucis à toujours provoquer la personne que tu as face à toi ?

Sa machoir se contracta avant de saisir brusquement le col du sweat bleu du blond.

- Seonghwa !

-Lâche mon bras San.

Les yeux du noiraud se plantèrent dans ceux d'Hongjoong.

Le silence émit par les élèves était écrasant, et l'aura déchaînée qu'il dégageait les pétrifiés. Pourtant, durant l'espace d'un court instant, le blond perçu cette lueur informe au creux de ses pupilles noisettes éclairées par la lumière.

- C'est pas bientôt finit vos violences Monsieur Park !

Le jeune homme sortit de sa frénésie, desserrant son emprise sur le vêtement jusqu'à complètement le lâcher.

- Vous allez courir autour du terrain pour le reste de la séance ! Les autres de l'autre côté de la piste.

Seonghwa jeta un coup d'œil vers son ami qui lui rendit un regard désolé avant s'éclipser au milieu des autres.

Tous l'abhorraient car son impulsivité avait finit par le ronger jusqu'à la moelle, provoquant cette variété de situation.

Il n'était que soutenu par San, et ceux, depuis le collège.

Le noiraud se voilait la face, esquivant de la manière la plus élégante qu'il soit les marques de gentillesse du brun.

Mais au fond, il lui avait toujours été reconnaissant.

**

Il saisit le torchon puis vint essuyer la vaisselle avant de légèrement sursauter en sentant une main lui tapoter l'épaule.

- Mm ? Fit il avec un mouvement de tête.

-...

- Non papa laisse moi finir pars te reposer.

- Et toi ? Tes devoirs ? Demanda-t'il silencieusement.

L'adolescent sourit de manière rassurante.

- Je n'ai qu'un exercice de maths.

Son père haussa un sourcil.

- Je te jure que je ne mens pas, affirma t'il calmement en rangeant les fourchettes dans le tiroir.

Voyant qu'il continuait de le fixer terminer les tâches ménagères, Seonghwa libéra de nouveau ses mains en jetant le torchon sur son épaule puis signa affectueusement :

- Part dormir, tu vas devoir te lever tôt demain.

- T'as gagné.

- Bonne nuit.

Il acquiesça avant de se diriger vers la porte de sa chambre.

Trois ans que désormais l'habitacle était noyé dans un silence morne, où flottait en surface la signification des signes. 

Un mutisme commun, qui avait laissé de vastes fissures.

hopeless place [seongjoong ]Where stories live. Discover now