Chapitre 28

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J'ai tourné la clé dans la serrure pour laisser la porte ouverte après avoir appuyé sur le bouton pour ouvrir la porte du hall. Je retourne m'asseoir sur mon canapé et je fixe la porte. Je ronge d'une façon obsessionnelle l'ongle de mon pouce comme passe temps. Au bout de deux minutes, je vois la poignée de ma porte se baisser. J'aperçois l'un de ses pieds passer la porte, je détourne alors le regard pour ne pas le voir entrer. Il reste planté devant ma porte, il ne bouge pas. Instinctivement, mon regard se lève vers lui et je le vois, avec des cernes sous les yeux. Il porte un short de basket et un vieux tee-shirt à l'effigie de Nirvana. Il a relevé ses cheveux dans un chignon mal fait, et je vois que ses yeux sont rougis par la fatigue. Mon corps est attiré par lui et veux se jeter dans ses bras. Je me lève lentement de mon canapé pour m'approcher de lui, et au moment où il pose les yeux sur moi, il affiche une mine surprise, presque choquée. Il essaye de dire quelque chose mais rien ne sort. Il s'approche alors de moi, et me prends les mains.

- Chiara... depuis quand tu n'as pas mangé ? Et dis moi la vérité je t'en prie, assez de mensonges

- Je mange tous les jours, mais presque rien

- Tu as mangé quoi aujourd'hui ?

- Rien encore

- Pardonne moi, j'aurais pas dû te laisser

Il me sert dans ses bras. Je sais que j'ai maigri, je n'ai presque rien mangé depuis qu'on est rentré en Italie. S'il n'est pas à mes côtés je me nourris plus. Mais ce n'est pas sa faute, c'est la mienne.

- Non tu n'as pas à t'excuser, c'est de ma faute, c'est moi qui suis partie, c'est moi qui ait décidé seule, je t'ai blessé

- Arrêtes, je n'ai pas été tendre non plus

Je ne réponds rien, il ne lâchera pas l'affaire. Peu importe ce que je dirais, il croira que tout est de sa faute, mais moi je sais que ce n'est pas le cas, et c'est tout ce qui importe. Il s'assoit sur le canapé, et je le rejoins. J'ai besoin de lui parler, j'ai besoin de le comprendre pour mieux vivre notre relation, mais j'ai aussi besoin de m'exprimer.

- Je voulais te dire, je sais que je suis pas facile à vivre comme petite amie, mais je suis loin d'être parfaite, je le sais, mais je travaille dessus, j'ai des phases de déprime, je suis sombre et on me l'a si souvent répété que c'est ancré en moi

- Je ne suis pas un exemple non plus Chiara

- Peut-être oui, mais c'est moi qui t'ait fait du mal, parce que je n'arrivais pas à comprendre ma relation avec Victoria

- Tu sais, si tu as besoin de temps, je peux te le laisser

- Oui, j'ai besoin de temps, mais avec toi, j'ai besoin que tu entres dans ma vie pour me trouver, mais je l'ai compris bien trop tard

- Mais je suis là aujourd'hui, et je serais là pour toi, j'ai mis du temps à me trouver moi aussi, j'ai eu besoin de Ethan, de Thomas et surtout de Vic pour savoir qui j'étais, alors si tu as besoin de moi je serais là... et si tu as besoin de Victoria, elle sera là aussi

- Qu'est ce que tu veux dire ?

- Si tu as besoin de vivre quelque chose avec elle pour te trouver alors vas-y

- C'est hors de question, je ne ferais plus de mal, ni à toi, ni à elle, ni à moi, à personne

- On ne se fera aucun mal, tu sais à quel point on est ouvert

- Je le sais, mais ...

- Parles-en avec elle, de toute façon tu en as besoin

Je le fixe pendant une dizaine de secondes. Il me surprend toujours à comprendre ce dont j'ai besoin avant que moi-même je le comprenne.

- Je veux rien cassé entre elle et toi

- Tu ne casseras rien, on a déjà des crises c'est normal dans une amitié, mais parles lui

J'acquiesce d'un geste de la tête, et prends quelques minutes pour lui envoyer un message.

- Damiano.. je peux te dire un truc ?

- Dis-moi ?

- Je... j'ai faim, dis-je timidement

- Pour de vrai ?

Je hoche la tête de haut en bas, et il sourit. Il se lève brusquement et crie qu'il va nous commander à manger.

- Je suis trop content, c'est que tu vas mieux !

- Te voir me suffit pour aller mieux

Sur ces mots, il se rassoit sur le canapé, et s'approche de moi.

- Tu me fais tourner la tête Chiara, je sais pas comment tu fais ça, mais c'est fou comme c'est puissant

Je lui fais un clin d'œil et je souris. Après une quinzaine de minutes d'attente, un livreur sonne à ma porte pour nous apporter à manger. En fin d'après-midi, il allait forcément être rapide. Damiano étale sur la table, des pâtes, de la pizza, des frites et plein de bonnes choses à manger. N'ayant rien mangé pendant quelques jours, je meurs de faim.
Pendant plus d'une heure, Damiano et moi étions seuls au monde. On a refait le monde plusieurs fois, et c'était un moment exceptionnellement magique. La passion qui nous anime depuis le début n'est jamais partie.

Thomas a appelé Damiano pour savoir si Ethan et lui pouvait venir chez moi avec Victoria, pour des raisons évidentes qu'il devra s'en aller lorsqu'on parlera. Je redoutais ce moment. Damiano m'a poussé à le faire, mais sérieusement, je vais lui dire quoi ?

Je n'ai pas tellement le temps de réfléchir puisque j'entends les garçons monter les escaliers puis ils débarquent dans mon salon, Victoria les suivant de près.

Mamman Mia - Damiano DavidWhere stories live. Discover now