ROMANCE CANTIQUE | bakugo [EN PAUSE]

━ SIX

𝙇𝗶𝗹𝗶𝘁𝗵 𝙐𝘁𝗮𝘂

LAISSANT ÉCHAPPER UN SOUPIR,
nous reprenons tous. Cette étape a été la plus difficile comparé à l'autre, et je pense que nous prions tous pour que la dernière soit réalisable, sans perdre personne. Soudainement, la terre commence à trembler, faisant frissonner mon corps. J'appréhende avant de voir quelque chose apparaître au centre de la pièce.

━ C'est... un autel, lâche Midoriya comme une bombe.

━━ Autel genre ceux où des sacrifices étaient faits pour prouver sa foi à sa divinité ? questionne un élève de la filière héroïque.

Midoriya hoche la tête pour confirmer ses dires, avalant doucement sa salive. On le sait, ça pue la grosse affaire, une merde qui va nous tomber dessus.

━━ Dernier commandement : tu prouveras ta foi.

Je pense qu'à ce moment-là, quand Kacchan à lâcher ses paroles, on a tous eu ce frisson qui parcoure notre corps. Cela n'annonce rien de bon, vraiment, vraiment rien de bon. Un silence plane dans la pièce, un silence pesant.

━━ Quelqu'un... dois se sacrifier ? ose demander ce que tout le monde pense tout bas.

━━ On dirait, crache violemment le blond.

━━ Ce n'est pas possible, je contredis doucement.

━━ E-elle a raison, les professeurs ne feraient pas de choix pareil. Comment pouvons-nous savoir qui nous saurions sacrifier ? commence Midoriya. Leur but ne serait sûrement pas non plus de savoir qui peut se sacrifier pour tout le monde, à cause des règles des valeurs de la vie. Tout est insensé, il commence à baisser le volume petit à petit avant de marmonner dans ses barbes des mots incompréhensibles.

━━ Je propose, lève doucement une jeune fille de la filière générale il me semble, qu'on aille tous vers l'autel et de voir... ce que ça fait...?

Après ses mots, un nouveau silence règne dans la salle. Les réflexions doivent fuser dans les esprits de chacun. On ne sait pas ce qui nous attend si nous avançons vers l'autel. Et on peut voir que les organisateurs se sont donné à cœur joie pour les épreuves. Je ne pense pas qu'on puisse mourir ici, et même si on le sait, cette impression oppressante, qui pèse sur nos corps, est tout comme. Et nos esprits se remplissent de « et si...? »

━━ J'en suis, dis-je. Je préfère qu'on y aille tous que de devoir désigner quelqu'un pour y aller alors que personne n'a réellement envie d'y aller. Encore moins seule.

Je ne sais pas si c'est mes mots ou le faite que d'autres se soient avancer avec moi, dont la fille qui a proposé l'idée, mais finalement, nous nous retrouvons tous à avancer doucement vers l'autel qui se dresse devant nous. Une perle de sueur coule sur mon front, je n'ai jamais fait proie à autant de stress et peut-être que nous sommes aussi évalués sur ça. Or, je ne peux me permettre d'échouer, je dois réussir. J'ai raté mon entrée à cause d'une erreur, il est hors de question que je rate la chance de ma vie de faire la carrière que je désire tant.

D'un pas déterminé, après avoir soufflé pour essayer de décompresser un maximum, nous finissons par arriver devant cet autel. À notre surprise et notre soulagement, personne ne meurt ou ne finit assommer avec une flèche tranquillisante. Soudainement, sept flammes apparaissent autour de l'autel, donc autour de nous. Tous réunis sur l'autel, les gravures incrustées dans le sol s'illumine d'un néon bleu, suivant les lignes comme l'eau coulant dans un ruisseau. Éclairant toutes les gravures, cette fois, ce sont des flammes bleues qui apparaissent autour des flammes rouges, beaucoup plus qu'elles. C'est alors qu'une porte de sortie apparaît, grand ouverte.

Malheureusement, les statues commencent à bouger et à se rapprocher lentement, très lentement vers nous. Par instinct, nous reculons quelque peu et certains sûrement dus au stress accumulé commence à avoir les larmes aux yeux et à trembler. Je regarde les statues s'approcher de nous. Cependant, lorsque je change de direction, c'est comme si la statue a surpris mon regard et ralenti.

━━ Regardez les statues ! Surtout, ne détournez pas le regard ni ne fermez les yeux ! C'est comme le jeu du regard, si vous les regardez dans les yeux, elles ralentissent, avertis-je.

━━ Pronostique numéro 37 depuis le commencement du jeu, dit un jeune homme sûrement de la filière assistance en remontant ses lunettes. Les flammes bleues sont des minuteurs de cinq secondes d'après mes calculs. En toute logistique, nous devons rester jusqu'à ce que toutes les flammes bleues disparaissent.

━━ Mais oui ! s'écrie cette fois la fille de la filière héroïque. Si le commandement est « la foi », ça veut dire que nous ne devons pas flancher et rester sur nos convictions. Et cela peut aussi sous-entendre que cette porte est un piège ! La porte représenterait la tentation et nous, pour prouver notre foi, ne devons pas tomber dans la tentation.

Si la demande est simple, elle n'en reste pas moins lourde psychologiquement. Le poids pesant s'alourdit sur nos épaules, ils nous à mon avis tous dure de tenir le coup encore quelques minutes. Une fille à côté de moi finit par flancher et tomber lourdement au sol. Elle murmure quelques mots, n'en pouvant sûrement plus de cette épreuve. Je me presse vers elle avant de poser une main sur son dos, caressant celui-ci. Mes yeux ne quittent pas pour autant les statues devant moi. Je finis par prendre sa main doucement afin de la relever et de lui donner du courage.
Elle me sert en retour, le corps tremblant.

C'est après ces lourdes minutes que toutes les flammes bleues finissent par disparaître. Les statues qui sont à présent à quelques centimètres de nous se sont arrêtées directement lorsque la dernière flamme bleue s'est éteinte. Avec appréhension, nous restons figés, de peur de ce qu'il pourrait se passer.

━━ On peut... y aller, non ?

━━ Je crois que oui...

Doucement, nous quittons l'autel sur nos aguets, de peur de voir apparaître encore une chose improbable. Je crois que pas mal de monde n'est plus en état de refaire encore une épreuve, même moi, je ne suis pas sûre que je pourrais. Nous finissons par passer la porte alors qu'une lumière aveuglante apparaît avant que nous n'entendons les applaudissements des spectateurs. Nous avons fini l'épreuve...? Nous avons fini l'épreuve ! Oh mon dieu, enfin.

Je sens mon cœur s'alléger énormément à cette idée qu'on est réussie à sortir de cette épreuve. En regardant autour de nous, je peux voir que nous sommes la troisième équipe à être sortie. Et bizarrement, sur le tableau des scores, nous sommes... premier ? Avec cinq cents point, plus dix points de bonus ?