lettre 1: Désillusion

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Belle journée, magnifique ciel bleu et température agréable, cette journée aurait pu être idyllique pour le vieil Artur, mais le sexagénaire, agacé par le tohubohu des embouteillages souffle de soulagement lorsqu'il arrive au parking de l'hôpital général. Ce soulagement se transforme vite en inquiétude face au gigantesque bâtiment qui surplombe cette place. Il n'a jamais vraiment eu peur des hôpitaux mais l'appel qu'il a reçu il y a de cela trois quarts d'heures lui met la boule au ventre. C'est avec appréhension qu'il entre dans l'enceinte de la structure et prend la direction indiquée après renseignement. Un étage plus haut, il s'arrête devant la porte de la chambre 28, il respire un grand coup puis ouvre légèrement la porte grinçante. À peine est- elle entrouverte qu'une voix familière lui réchauffe les oreilles

- Artur, tu es enfin là

Un peu plus confiant, il entre dans la chambre et referme la porte derrière lui

- Oui, il y avait pas mal de trafic, tu sais c'est l'heure de pointe donc...

- Je comprends, merci d'être venus

Artur regarde avec inquiétude son ami, il ne l'avait jamais vue dans un tel état, aussi pale. Elle a toujours été une femme résistante mais la maladie a fini par prendre le dessus et l'a affaibli plus que de raison

- Ma pauvre Suzanne, comment te sens tu ?

Il prend la main frêle de son ami qu'il serre fort dans les siennes. La femme, bien moins âgé que le vieil Artur apprécie ce geste d'affection et le lui rend avec un faible sourire

- Je me sens parti Artur

Choquée par cette révélation le vieil homme prend du temps avant de répondre

- Ne dit pas n'importe quoi, tu es juste un peu sonner, tu t'en sortiras comme toujours

- Ne nous voilons pas la face, nous savons tous les deux que je ne sortirais d'ici qu'avec les pieds en avant

Des larmes s'échappent alors des yeux de Suzanne sous le regard impuissant du sexagénaire, il a toujours su que ce jour arriverais, que l'alcoolémie de son ami finirait par avoir raison d'elle. À force elle a fini par développer une cirrhose de foie qui est entrain de l'emporter. Mais il ne se laisse pas abattre et essuie les larmes de son ami

- hey arrête de dramatiser, tu as un fils qui t'attend à la maison et qui a besoin de sa mère tu ne vas pas le lâcher si ?

Un autre sourire se dessine sur les lèvres de Suzanne, un sourire encore plus faible

- Artur, si je t'ais fait venir c'est justement à cause de lui, je veux que tu me rendes un service

Soucieux de ce que pourrais lui demander son amis Artur prend les devant

- Suzanne tu ne mourras pas et personne n'élèveras ton fils à ta place tu m'entends

Dans un effort qui lui parais surhumain, Suzanne récupère une enveloppe posé à son chevet et la tend à son ami

- Je veux que tu la lui donne lorsqu'il sera majeur

- Suzanne !!!!

- Je t'en prie Artur, il faut qu'il sache la vérité, je ne peux pas ne pas lui dire

- Mais ....

- Tu pourrais aller lui tenir compagnie à la maison s'il te plait, je ne veux pas qu'il soit seul cet après-midi en plus je vous ai fait un succulent déjeuné

Artur soupir et regarde sa montre il est déjà l'heur de la fin des cours, le petit Angel est surement déjà en route pour la maison. Il soupire une seconde fois et se lève de la chaise où il avait pris place.

lettres d'adieuxWhere stories live. Discover now