Joséphine - Tome 2

🌼 CHAPITRE 30 🌼

Pendant un instant, Joséphine s'est laissé aller à ses pensées. Si nombreuses. Si diverses. Si fugueuses. Il n'y en avait pas une capable de la mener vers un endroit sain. Toutes batifolèrent, allant ici et là, passant d'un sujet à l'autre sans qu'il n'y ait forcément de lien. Pas un moment, son esprit ne se débattait pas avec les récentes nouvelles qu'elle eut encore beaucoup de mal à comprendre ou ne serait-ce qu'à digérer, elle qui pensait alors avoir enfin prit sa vie en main. Mais il faut croire, qu'une fois encore, cette dernière se retrouvait être inexplicablement chamboulée comme si le destin s'acharnait sur elle.

Etait-ce un fait connu ? Quiconque ici, dans ce Royaume, connaissait le lien étrange et pour le moins tordu qui unissait sa famille au Sultanat d'Omyr ? Quelle tempête cela déclencherait-il si ça venait à se savoir ? Etait-elle réellement promise depuis l'enfance ? Avait-elle été à ce point vendue alors encore même dans son berceau ? Cette simple pensée, Joséphine la chassa d'un geste brusque de la main tant cette dernière l'énervait. A ce jour, Joséphine Conquérant n'avait aimé que deux hommes dont un dont elle ne saurait se défaire. Bien qu'ils aient présentement deux vies séparées, elle croyait dur comme fer aux paroles et aux promesses de Jonah. Bien évidemment qu'elle l'attendrait. Mais elle l'attendrait lui et pas un autre jeune homme, même si ce dernier venait d'un pays voisin.

Aujourd'hui, Joséphine était venue obtenir des réponses et elle n'hésiterait pas à se battre pour les avoir car il lui était inimaginable après tout ça de repartir complètement bredouille.

- A mon grand désespoir, je remarque que vous avez été plus vive que moi, leva une voix, J'avais pourtant cru comprendre qu'il était coutume que les Dames de chez vous mettent du temps à se préparer.

Bien entendu, ce n'est qu'en détournant les yeux à son égard que Joséphine aperçut se tenir devant elle, le Prince Amir. A l'heure, visiblement, mais le contraire l'aurait déçue.

- Son Altesse doit apprendre un adage populaire de chez nous avant que ce dernier ne parte, releva Joséphine en se dirigeant vers lui en quelques pas.

- Qui est ?

Se penchant vers lui alors que le Prince était visiblement beaucoup plus grand qu'elle d'au moins cinq têtes, Joséphine sortit en un sourire moqueur :

- Il n'est guère bon de mettre tous les œufs dans le même panier.

- Dois-je comprendre que vous êtes à part ?

- Ne le suis-je pas ? fit-elle d'une pointe énervée.

Rapidement, Son Altesse réalisa quelque chose en observant Joséphine : Elle savait. Il ne saurait dire jusqu'où elle était au courant, mais à sa façon de le dévisager avec mépris, regard qu'elle n'arborait guère la veille au soir, Amir se doutait que Joséphine avait probablement dû apprendre quelque chose dans la nuit. Cela ne l'étonna guère car il était évident qu'après leur entrevue, cette dernière cherche à obtenir des réponses. Réponses qu'il était bien évidemment tout disposé à lui fournir, lui-même s'étant rendu jusqu'ici afin d'éclaircir certains points de sa propre histoire.

- Je présume que vous avez des questions à me poser, lança-t-il d'un sourire amusé, Marcherons-nous ? Il serait dommage que vous ne me fassiez pas visiter votre si belle ville tandis que je réponds à vos interrogations.

- Allez-vous sincèrement y répondre ? Je doute que vous me disiez tout ce que je veux savoir, rouspéta Joséphine

- Pour être honnête avec vous, je n'ai aucun intérêt à vous mentir. Comme je vous l'ai dit hier, c'est pour moi un grand plaisir de faire votre connaissance et je sais pertinemment que pour gagner ne serait-ce que votre respect, je me dois de vous montrer patte blanche.