Prologue

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♥ Lia ♥

Je me prépare depuis une bonne vingtaine de minutes et je suis enfin prête. Je me regarde une dernière fois dans le miroir et essaye de me donner tout le courage qu'il me faut pour quitter ma chambre et descendre. J'inspire un grand coup et en sors. Si je réfléchis trop, je serais encore là demain. Je descends les escaliers et découvre tata Lynda assise sur le canapé, fixant un point invisible. Lorsqu'elle me remarque, elle lève les yeux vers moi et me sourit tristement. Elle se reprend en moins de deux et se lève pour que l'on se mette en route. Même si elle essaye de se montrer forte depuis la mort de maman, je sais très bien que ça ne va pas.

Elle a quand même perdu sa sœur putain, c'est pas rien !

Je me suis longuement demandé : pourquoi ? Pourquoi ma mère a-t-elle mérité une chose pareille ? Qu'a-t-elle fait de mal ?

Malheureusement, mes questions restent sans réponses. Tata Lynda ouvre la porte de la maison prête à partir et me demande si je suis prête, ce qui, par la même occasion, me sort de mes pensées. Je lui affirme que oui et lui emboîte le pas, me dirigeant vers la voiture. Je m'installe du côté passager et tata ne met pas longtemps à s'installer derrière le volant. Tout le long du trajet, aucune de nous n'ose dire quelque chose. Le silence n'est pas vraiment pesant. Sauf qu'une tristesse y règne, ce qui me comprime le cœur. Un sanglot tente de quitter ma gorge, mais je prends sur moi et le ravale. Je dois être forte. Pour moi. Pour tata Lynda. Pour maman.

Nous arrivons très rapidement aux funérailles. Après s'être garées, je quitte la voiture et suis tata jusqu'à la tombe de maman, Alicia Marsch. En voyant la tombe au loin, je suis sur le point de craquer. Matilde, ma meilleure amie, le remarque, bien évidemment. Elle court vers moi et me prend dans ses bras. Il n'en faut pas plus pour que j'éclate en sanglots. Tatjana, ma seconde meilleure amie, se précipite vers nous. Elle se joint à notre câlin collectif en me murmurant que ça va aller, qu'elles sont là si j'en ai besoin. Bien sûr, je le sais, et je leur suis reconnaissante de tout ce qu'elles font pour moi, cela m'apaise un peu, mais malgré cela, la douleur est toujours là et ne me quitte plus depuis la mort de maman.
J'adore mes deux meilleures amies, et le seul fait de savoir qu'elles soient présentes, est déjà suffisant pour m'aider un minimum.
Après ce câlin, je leur adresse un léger sourire, triste, mais qui leur montre à quel point je leur suis reconnaissante. Puis je me tourne pour regarder aux alentours. Il y a ma marraine, Clara. Mon parrain, Thomas. Mon oncle, Gabriel. Et les collègues  de  maman.

Les funérailles se terminent à une vitesse folle. D'un côté, je trouve que ça n'a pas été à la hauteur de sa mémoire, tout s'est déroulé trop vite et les gens ont fait des discours vraiment médiocres et tous semblables, mais d'un autre côté, je suis soulagée car je n'en pouvais plus de me trouver face à cette tombe. De voir la pitié dans les regards de tout le monde. D'entendre tous ces discours. Je n'ai qu'une envie : m'enfermer dans ma chambre et me noyer dans mon chagrin.

Après quelques minutes, les plus longues de ma vie, je n'en peux plus. J'ai assez pleuré, assez entendu le fameux  « toutes mes condoléances »,  « c'était une femme formidable », et tout le reste qui va avec…. Je n'en demande pas tant que ça, si ? Je n’aspire qu'à être tranquille, purée !

Après avoir dit  « au revoir » à tout le monde, et principalement à mes amies, nous rentrons à la maison. Vu que c'est la sœur de ma mère, c'est elle qui va prendre soin de moi. Et malgré le fait que je sois toujours noyée dans ma douleur, je suis heureuse de savoir que je serais sous sa garde. J'ai toujours aimé passer du temps avec tata. Arrivée à la maison, je ne perds rien pour attendre et me dirige directement vers ma chambre. Je suis anéantie et pourtant je ne pleure pas. Je n'ai plus aucune larme à donner tellement j'en ai versé. Je suis simplement vide…

Depuis ce jour Tahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon