04 - Se mettre en danger (TC)

107 10 1
                                    

Can ne cessait de penser à ce qu'il avait découvert sur Tin. Ca l'avait vraiment choqué de sentir l'alcool sur ses habits, alors qu'il était à la fac, et que midi n'était pas passé. Mais il ne savait pas quoi faire. Surtout, il ne pouvait rien faire. Il savait bien que l'engueuler ne mènerait à rien, et que Tin ne l'écouterait pas. Ça pourrait même empirer les choses. Ce dont Can avait surtout peur, c'était des raisons de ce soudain alcoolisme chez son ami. Il n'osait même pas l'appeler comme ça, cherchant toujours de nouvelles excuses. Il n'a peut-être pas eu le temps de laver ses habits. Il est sortit la vieille, et a un peu bu. Il était avec des personnes qui ont bu, c'est comme pour la cigarette, l'odeur reste longtemps sur les vêtements.

Au fond, il avait surtout peur d'affronter la vérité. Il le savait, il avait conscience, mais préférait se cacher. Tin buvait, beaucoup, seul, et c'était à cause de lui. Voilà. Mais Can n'était pas prêt pour prendre autant de responsabilité sur ses épaules. Tout était mieux que de s'avouer la vérité. Alors il se remit à travailler, encore plus dur qu'avant, au bout où il s'endormait à peine sa tête touchait l'oreiller. Mais ce rythme de vie qu'il s'imposait, pour quelqu'un qui n'était pas habitué à autant d'activité avait un coût. Il mangeait à peine, et maigrissait à vu d'œil. Sa mère et sa sœur ne cessaient de s'inquiéter pour lui. Elles le forçaient même à se nourrir, le menaçant de mourir d'inquiétude si il continuait comme ça. Obéissant, il tenta de reprendre un rythme de vie plus sain.

Mais Tin n'avait personne pour s'inquiéter pour lui, pour l'obliger à se reprendre en main. Son visage était marqué par des cernes, ses joues se creusaient. Il sentait l'alcool en permanence, et même son neveu ne voulait plus l'approcher. Ayant le sentiment d'avoir tout perdu, il ne savait plus quoi faire. N'ayant personne pour lui tendre la main, pour l'aider à remonter la pente, il s'enfonçait inexorablement vers les abîmes de l'alcoolisme. Il n'avait pas essayé de contacter Pete, sachant par avance qu'il allait se précipiter vers lui. Dans son état, il ne voulait pas être sauvé. Personne ne faisait attention à lui, et il avait réussi à se convaincre que c'était pour le mieux, qu'il ne voulait pas être sauvé. Puisque tout le monde me voit comme un riche drogué, je vais leur montrer

Et alors que quelques années auparavant il avait été accusé à tord, les journaux titraient aujourd'hui justement sa descente aux enfers. Can la suivait, lentement. Au début, il n'arrivait pas à y croire. Après tout, son frère avait déjà fait ça. Tin ne pouvait pas être tombé aussi bas. Mais ça continuait

Tin, fils d'un magnat, a été aperçut complètement ivre à la sortie du boîte

La descente aux enfers d'un gosse de riche

Le magnat va-t-il déshérité son fils ?

Le premier fils toujours meilleur que le second ?

Scandale en boîte de nuit : le fils d'un riche promoteur a fait entrer des prostituées

Quelle peine de prison pour un rixe dans une boîte de nuit ? Le riche va-t-il encore s'en sortir ?

Au fils des jours, et des semaines, les titres des journaux s'accumulaient, tous plus alarmant les uns que les autres. Il ne savait plus s'arrêtait. Il ne voulait plus s'arrêtait. Il attentait que quelqu'un le fasse à sa place. Ou une bonne raison de s'arrêter. Mais il n'en trouvait aucune. Avec l'argent de son père, et la peur du scandale, il ne risquait rien, il savait qu'il était protéger. Alors il avait rencontré des personnes, qui avaient de plus en plus d'influence de lui, le poussant toujours plus loin.

Au bout d'un moment, Can cessa de lire les journaux, de regarder la télé. Il ne voulait plus voir tout ça. Il se sentait complètement impuissant. Mais sa soeur se faisait un devoir de le tenir au courant, le priant de faire quelque chose.

- Can ! Tu as vu ! Les derniers journaux parlent encore de ton ami ! Pourquoi il fait ça ? Tu crois que Pete et lui ont rompus ? Oh non ! Pete l'a largué ! C'est ça ? J'ai une amie qui l'a aperçut avec un autre garçon. Mais je ne crois pas que Pete soit du genre à l'avoir trompé. Il ne ferait pas ça, hein ? Can ! Je te parle ! Est-ce que c'est vrai ?

- Je... Lay... Tu crois que quelqu'un peu perdre la tête après un chagrin d'amour ? Tu crois qu'on peut être assez triste pour tout envoyer valser ?

- C'est vrai alors ! J'en étais sûre ! Mais non, je ne peux pas croire que Pete l'ait trompé ! C'est peut-être juste un malentendu ! Ce doit être ça... Cantaloupe, il...

- Assez !

Ils s'interrompirent, tout deux surpris par le ton qu'il avait prit. Il s'excusa immédiatement, avant de s'enfuir en courant. Cantaloupe... Il avait adoré son prénom. On s'en était moqué, alors il l'avait détesté. Mais Tin l'appelait comme ça. Et il aimait bien quand il le faisait. Alors personne d'autre n'avait le droit de l'appeler comme ça. Que lui. Sans même s'en rendre compte, des larmes coulaient sur ses joues, atterrissant sur les poils son chien, qu'il serrait comme une bouée de sauvetage. Il avait besoin de chaleur et de réconfort. Mais au lieu de lui faire du bien, son chien lui rappela encore plus de souvenir. Il sentit son cœur se briser en un millier de morceaux. Il laissa sortir toute sa peine, sa colère, sa déception. Il ne savait pas pourquoi il réagissait comme ça. Si seulement il avait accepté d'être mon ami... J'aurai pu l'aider... J'aurai pu venir le voir.

**

La porte s'ouvrit vivement, et claqua contre le mur, réveillant Tin, d'un sommeil fait de cauchemars, et de mal de tête. Il se frotta les yeux, puis les tempes, maudissant déjà la personne qui l'avait réveillé. Après des heures à tourner, il avait enfin réussit à fermer les yeux quelques minutes. En fait, il n'avait aucune idée de l'heure qu'il était.

- Comment tu peux faire ça ? Encore ! Tu sais l'embarras dans lequel tu nous mets ! Papa essaie de signer un gros contrat, et toi, tu te montres avec des prostituées ! Comment peux-tu détester ta famille à ce point ? Mépriser notre héritage !

Tin se contenta de grogner, avant de retourner se réfugier sous sa couette. Il n'avait aucune envie de supporter les crises de son frères pour le moment. Il avait mieux à faire : dormir. Mais le plus vieux n'en avait pas encore finit. Il tira la couette d'un coup sec, continuant sa tirade, et ses remontrances. D'abord juste fatigué, Tin commençait vraiment à en avoir marre de lui. C'est bien lui qui, il y a quelques années, avait fait croire au monde entier qu'il prenait de la drogue. C'était lui qui avait voulu le faire chuter. Et maintenant que c'était réussi, il n'était toujours pas satisfait !

- Arrête ! Ca suffit ! Tu ne sais rien d'accord ! Et puis, tu devrai heureux, non ? Je réalise tout tes voeux, les parents me détestent ! Je n'ai pas eu besoin de toi pour me détruire ! Alors va-t-en ! Savoure ta victoire, loin de moi !

Sans aucun ménagement, il le mit à la porte de sa chambre. Il soupira d'aise quand il la referma sur lui. Comme il put, il réussit à rejoindre son lit, et à s'effondrer dessus, une nouvelle fois. Mais après son frère, ce fut sa mère qui entra dans la chambre. On n'aurait pu imaginer une femme aimante, inquiète pour son fils. Mais loin de tout ça. Elle lui cria dessus, lui reprochant tout ce qui n'allait pas dans son mariage, dans sa vie en général. Il était la cause de tous ses malheurs, et pas le moins du monde reconnaissant pour ce qu'elle avait fait pour lui.

Épuisé par toutes les remontrances, Tin décida qu'il était temps pour lui de partir. Sans même lui accorder un regard, il prit ses clés, et s'éloigna sous ses cris, et ses pleurs aussi. Mais ça lui était égal.

Grave accident sur la route : au moins un mort

Le fils du magnat impliqué dans un accident de la route : aucune nouvelle de la famille

Love by chance (ma) Saison 2Where stories live. Discover now