Il a recommencé

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« Mustang ! Il a recommencé. »

Les mots étaient prononcés depuis la porte du bureau et Hughes Maes disparut dès son annonce terminée. Bizarrement et malgré le manque de clarté de ce il, Roy Mustang chef d'unité à la BAU d'Amestris savait très exactement de qui Hughes parlait. Il était un criminel qui leur échappait depuis des années, un des tueurs en série les plus prolifiques et doués qu'ils n'aient jamais rencontré.

Il se leva immédiatement de son siège et se dirigea au fond du couloir. Toute son équipe était déjà réunie, prête à partir pour une nouvelle enquête. Après un signe de tête à tous ses collaborateurs, Roy s'assit et le briefing commença.

Maes alluma les écrans derrière lui et dès que les premières photos du corps de la victime apparurent, les similitudes avec les trente-sept autres cas furent évidentes. La jeune femme était pâle, ses lèvres étaient décolorées et ses yeux écarquillés par la terreur. La seule couleur sur la photo, prise de nuit et avec un éclairage peu flatteur, prenait la forme de deux trous noirs dans son cou, juste au dessus de la jugulaire.

Roy quitta l'écran des yeux, de mauvais souvenirs surgissant dans son esprit et reporta son regard vers Hughes. Ce dernier commença à expliquer les circonstances du meurtre :

« Je suppose que tout le monde a reconnu le mode opératoire de notre criminel, mais comme Fuery nous a rejoint il y a peu, nous allons faire un véritable briefing », il fit une petite pause, attendant d'avoir l'attention de tous avant de reprendre. « La victime est une jeune femme de vingt-trois ans, Marie Caldwell, blonde, en master de psychologie à l'université de Central. Elle a été retrouvée en pleine nuit dans le quartier branché où sortent la plupart des étudiants. Nous montons donc à un total de trente-sept victimes ces deux dernières années. »

« Trente-sept en deux ans ? Ça fait pratiquement une tous les quinze jours ! »

L'interruption venait de Kain Fuery, leur nouvelle recrue. Il semblait étonné et également un peu horrifié. Il était vrai que ce chiffre était impressionnant, mais ce n'était malheureusement pas un record. Encore qu'à ce rythme et avec le peu d'indices que leur équipe avait réussi à rassembler, ce criminel allait certainement entrer dans les annales. Ils n'étaient pas plus près de l'arrêter que lorsqu'ils avaient été appelés pour le premier meurtre.

Hughes reprit, la voix grave :

« C'est plus ou moins le délai entre chaque crime en effet. Et il utilise toujours le même mode opératoire, même s'il les localisations changent. La dernière fois, il était à trois cent kilomètres au sud. Nous attendons les résultats du légiste mais il est fort probable que ses conclusions soient que la victime est décédée des suites d'une exsanguination. »

Falman intervint à son tour :

« Il y a d'autres indices ? »

"Les mêmes que d'habitude, pas de témoin visuel, les uniques traces trouvées sur son corps sont celles dans son cou, presque pas de sang sur le lieu où la victime a été trouvée."

Fuery interrogea à nouveau Hughes.

« Elle a donc été tuée ailleurs ? »

Ce fut Heymans Breda qui répondit cette fois :

« Nous l'ignorons. Tout ce que l'on sait, c'est qu'il les vide de leur sang à partir de leur jugulaire. »

Leur jeune recrue n'était pas étranger aux horreurs dont l'homme était capable, mais il n'avait pas encore été témoin du manque total d'humanité de certains. Ce fut les yeux écarquillés par l'horreur qu'il demanda, un peu perdu :

De l'or dans la nuitWhere stories live. Discover now