UN AMI

1.3K 80 484
                                    

Je pars dans une véritable crise de larmes et je sens que Tom me retient fortement dans ses bras. Une de ses mains agrippe mon dos tandis que l'autre caresse délicatement mes cheveux. Je perds toute pudeur et laisse exploser la tristesse qui séquestre mon coeur depuis plusieurs jours. J'enfouie mon visage contre le torse de Tom et je peux sentir son éternelle odeur fruitée qui me réconforte énormément. Ma respiration est difficile, saccadée, sifflante. Mais je décide de me laisser complètement aller me retenant fermement à la chemise de l'homme qui se tient devant moi. Tom est patient et me laisse le temps d'évacuer toute la tension accumulée. Nous ne parlons pas et nous nous contentons de rester enlacés dans les bras l'un de l'autre.

Je ne voudrais être nulle part ailleurs que dans les bras de Tom. Il est comme un phare dans la nuit et je me sens enfin protégée. Il n'est en rien intrusif, juste présent. Il a simplement compris... Il a su lire en moi. Il a su voir que je n'allais pas bien, sans jugement. Je n'arrive toujours pas à comprendre comment quelqu'un qui me connait si peu, peut se montrer si attentionné, à l'écoute, prévenant. Il veut m'aider sans rien attendre en retour. J'ai l'impression de vivre dans un monde, d'autant plus depuis je suis connue, où rien n'est gratuit, où les amitiés s'achètent... Mais lui n'attend rien de moi...

Après de longues minutes dans un silence simplement rompu par mes larmes et les soubresauts de mon corps, j'arrive enfin à récupérer une respiration régulière, mais je ne me détache pas pour autant de Tom. Je ferme lentement mes yeux et hume son odeur m'imprégnant de chacune de ses fragrances. Je suis tellement bien dans ses bras...

C'est Tom qui finit par desserrer notre étreinte m'obligeant à relever mon visage vers le sien. Ses yeux expriment toute la tendresse du monde et il m'observe avec un air à la fois doux et préoccupé.

- On va rentrer à l'hôtel, il me dit simplement.

Il caresse doucement ma joue emportant dans son geste une de mes larmes et commence à se diriger vers la porte mais je le retiens par le bras.

- Attends.., je souffle.

Je fouille dans mon sac à main à la recherche de mes lunettes de soleil pour dissimuler mes yeux gonflés et rougis. Je ne souhaite pas que tout le monde me voit dans cet état. Dans la précipitation, je renverse la moitié de son contenu sur le sol et me jette par terre pour tout ramasser. Tom suit mon mouvement et nos mains se rencontrent au moment où elles attrapent la boite de médicaments. Tout mon corps se fige quand je réalise qu'il s'agit de ma boite d'anxiolytique. Je croise brièvement les yeux de Tom qui me lance un regard interrogateur, puis je baisse de nouveau la tête confuse et honteuse. Je remets tout en vrac dans mon sac avant de m'emparer de mes lunettes que je visse sur mon nez. Tom ne dit rien et il m'aide à me relever. Nous sortons alors de la pièce et nous nous retrouvons rapidement au milieu d'une grande partie de l'équipe.

- Est-ce que tout vas bien ?, me demande Richard.

- J'ai une migraine soudaine, je dis esquissant un faible sourire. Je pense que la chaleur et mon malaise de tout à l'heure ont eu raison de moi. Mais ne t'en fais pas, ça va passer. Je rentre tout de suite à l'hôtel.

- Oui bien sur ! Aucun problème, me répond le réalisateur. On se retrouve demain vers dix-sept heures. Il nous reste une dernière scène très courte à tourner. Tom, tu rentre également ?

- Oui je vais la raccompagner !

- Très bien ! À demain alors. Bonne nuit !

J'adresse un dernier sourire à Richard et au reste de l'équipe avant de me laisser entrainer par Tom jusqu'à l'extérieur. Notre voiture nous attend déjà et en moins d'un quart d'heure, nous arrivons à l'hôtel. Nous ne parlons absolument pas de tout le trajet mais je sens la présence de Tom près de moi tout du long comme s'il essayait de m'envelopper avec sa carrure protectrice. Arrivés devant la porte de ma chambre, je sors la carte magnétique de mon sac et m'apprête à la passer dans la fente prévue à cet effet mais je me stoppe. Je vais me retrouver seule et je n'en ai pas du tout envie. Ma main se met à trembler sans que je ne puisse la contrôler. J'ai vraiment peur de la solitude et d'être confrontée à mes pensées qui me torturent. Mes larmes recommencent à me piquer les yeux. Je sens alors la main de Tom se poser doucement sur la mienne dans un geste d'apaisement. Il récupère la carte que je tiens dans ma main et ouvre enfin la porte, me laissant complètement stoïque.

TRAQUÉE | • Tom Hiddleston •Where stories live. Discover now