chapitre 2

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MIN YOONGI




« Tu m'as promis de m'aider donc si tu fous pas la merde, t'auras ta part. Sinon, tu peux oublier l'argent que je t'ai promis » la menaçais-je mais elle ne semble pas m'écouter.

Elle regardait autour d'elle. Elle était distraite. Elle ne faisait que fixer les alentours et les immeubles délabrés depuis qu'elle m'accompagnait.

Je me serais bien débarrassé d'elle lorsqu'on était au fast-food. Peut-être que si elle n'aurait pas mentionné le bébé, je l'aurais même frappé. Femme ou homme, la différence me semble peu visible. Pour moi, c'était seulement une personne de plus qui tente de me taper les nerfs, jusqu'à m'arracher une réaction, quelle soit violente ou pacifique.

Mais elle portait en elle un enfant. J'ai frappé nombreux et nombreuses, mais jamais je ne crois en avoir frappé une qui était enceinte. À moins qu'elle me mentait? Dans quel but? Se procurer de l'argent? Mais si cet argent n'allait pas être dépensé dans le but d'un avortement, pourquoi en avait-elle besoin? Je fixe son ventre. Elle portait toujours le même chandail blanc large. Je ne pouvais savoir si son ventre était bombé, tout comme je ne pouvais savoir si elle était nouvellement enceinte.

« T'es à combien de semaines? » elle tourne la tête vers moi, une moue ignorante au visage, ne répondant rien. quelques secondes plus tard et ses yeux fixaient déjà autre chose.

Elle n'en avait rien à faire. Elle ne voulait rien de cet enfant. Sans doute pour ça qu'elle veut avorter. Une idiote comme elle ne saura quoi faire d'un enfant.

Je grince des dents.

Elle avait son skateboard avec elle. Elle le tenait fermement par les roues, le laissant traîner sur le sol. Le bruit du bois de la planche à roulettes entrant en collision avec le sol en asphalte dégommé des rues de Daegu était fort désagréable, mais je ne disais rien.

« C'est ici » je pointe discrètement du doigt un magasin.

   Un magasin d'électroniques plus précisément. chargeurs, coques de téléphones, hauts-parleurs, écouteurs, casques d'écoute, téléviseurs, ordinateurs. Ce magasin contenait tout ce qu'un gosse de 10 ans pourrait un jour rêver d'avoir. Un magasin sans sonnerie anti-voleurs, sans caméra aussi. Nul service avait été installé dans le but de contrer le propriétaire alcoolique de se faire voler par des malhonnêtes comme nous.

    Ce n'est pas comme si il en avait quelque chose à faire. Il devait être habitué. On était au beau milieu de Daegu, dans la partie la plus insalubre plus précisément. Les pauvres y regorgeaient, cherchant désespérément à se trouver un logement qu'ils pourront se permettre avec leurs moyens restreints. Les voleurs s'amoncelaient, liés par la seule envie de rapporter de l'argent à leur portefeuille. Les seuls qui avaient eu la chance de sortir ne serait-ce qu'un petit peu de cette misère se faisaient voler.
   Un vrai jeu de gamins.

j'esquisse un sourire.

J'ouvre la porte, la laissant passer avant moi. À la caisse se trouvait un jeune adolescent boutonneux qui semblait plus intéressé par le jeu de son portable que par l'entrée de nouveaux clients. Le magasin avait un total de 5 clients. Il était 18h. Il fermait dans à peine une demi-heure.

« Les toilettes » murmurais-je à son oreille et elle s'y dirige docilement.

ce magasin possédait une toilette, une petite pièce au fond, ignorée de tous. c'était une méthode de vol que j'avais commencé à faire il y a longtemps. je devais avoir 14 ans la première fois que je l'avais faite.

𝐈'𝐌 𝐏𝐑𝐄𝐆𝐍𝐀𝐍𝐓 | 𝘮𝘪𝘯.𝘺Où les histoires vivent. Découvrez maintenant