À bout de force - Redemption (autoedition sortie le 04/11/2021)

1. Killian

Deux ans plus tôt – 15 août

Réveillé par la sonnerie de mon smartphone, je peine à émerger. Il faut dire aussi que la nuit a été très chaude avec Deb. Les parents de mon ange sont partis en vacances et croyez-moi, je ne suis pas le dernier à profiter de leur absence. Depuis que nous sommes seuls, je m'emploie à lui prouver, dans chaque recoin de la baraque, et même dans la piscine, combien je l'aime.

Quand ses vieux sont là, c'est différent. Je me fais tout petit. Il vaut mieux, je crois, que son père n'apprenne jamais de quelle manière je m'occupe de sa fille. Il est super tolérant, mais je ne pense pas qu'il apprécie que je couche avec elle. Même si je me doute bien qu'il n'est pas con au point d'imaginer sa fille encore vierge.

Après mon retour à Albuquerque, j'ai préféré rester dans cette famille, plutôt que de supporter les questionnements des voisins de ma tante, bien trop curieux. Monsieur Baldwin a accepté, à condition que je partage la chambre de Logan plutôt que celle de Debbie. Est-ce que ça m'étonne ? Pas du tout. Si Tess était encore là, je crois que j'agirais de la même manière avec son mec.

Oh, le grand frère protecteur est de retour ! C'est pas un peu trop tard, mon gars ?

Putain de conscience, toujours là pour me rappeler que je n'ai pas été foutu de la sauver. Rageur contre cette foutue pensée, je glisse mes mains sur mon visage pour tenter de chasser mes démons. Mon téléphone en profite pour sonner une nouvelle fois, je décroche, sans même avoir regardé qui m'appelle.

— Ouais, murmuré-je pour ne pas réveiller ma jolie brune.

— C'est Josh. J'espère que je ne te réveille pas.

Putain de merde ! Ça craint. Ce gars n'appelle jamais pour rien et encore moins à une heure aussi matinale. En silence, j'enfile mon jeans à même la peau et quitte la chambre sur la pointe des pieds pour ne pas déranger Deb.

— Qu'est-ce que tu veux ? lui demandé-je, cassant, à peine la porte de la chambre refermée.

Parler ainsi à un chef de gang n'est pas très malin, mais son appel me fait grave chier.

— Tu sais que je pourrais te faire descendre juste pour ton arrogance ! Donc, tu vas te calmer, gamin, si tu ne veux pas te retrouver entre quatre planches plus vite que prévu.

J'inspire un long coup pour me reprendre pendant que je descends les quelques marches qui mènent au salon.

— On a besoin de toi, reprend-il, avant même que je me sois totalement remis.

Cet enfoiré m'aurait balancé un coup dans l'estomac, je n'aurais pas manqué moins d'air. Assis, à présent, sur le canapé, je passe à plus d'une reprise ma main sur ma gueule. Qu'est-ce qui va encore me tomber sur le coin de la tronche ? Putain, dire que je croyais que toutes les merdes étaient derrière nous maintenant !

— Je ne fais plus partie des D.A, lancé-je, peu sûr de moi.

Autant tenter le tout pour le tout. Cependant, je suis loin d'être stupide, je connais leur mode de fonctionnement et je sais qu'avec eux, c'est à la vie à la mort, malgré l'autorisation du grand chef pour que je me barre. Si ma bonne étoile est revenue cette nuit pendant que je planais parmi les constellations, elle pourrait m'éviter de repartir à Boston.

Un léger ricanement se fait entendre à l'autre bout de la ligne.

Rêver les yeux ouverts, c'est bien beau, encore faut-il y croire et là, pour le coup, j'ai très peu d'espoir. Fais chier ! Je n'ai aucune envie de quitter ma douce, la seule à pouvoir me tenir dans la lumière. Si je repars, les chances pour que je replonge dans mes travers sont infinies.