Chapitre 14

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[LAURA LEROY]Cannes, Juin 2009

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[LAURA LEROY]
Cannes, Juin 2009

Deux jours sont passés depuis l'incident. On est toujours en vacances, et nos derniers jours se passent beaucoup plus calmement, et heureusement.
Je suis en train de passer de l'huile bronzante sur mes jambes, assise sur un transat, et je sens deux bras entourer mon cou et un baiser se planter sur ma tempe. Je fais alors un petit sourire et tourne mon regard vers son visage légèrement amoché.

Julien: t'es debout depuis longtemps ?

-non. Il hoche la tête et sort un joint de la poche de son jogging Lacoste. Peut-être 5min au maximum. Il range son joint, me pousse l'épaule pour se faire une petite place à côté de moi, me force à m'allonger, et pose sa tête sur mes seins. Je rêve là ?

Julien: allez, bonne nuit ! Je pouffe de rire quand il baille bruyamment. Donc le mec va vraiment se rendormir sur moi et m'empêcher de bronzer convenablement ? Je pose ma main dans sa nuque, et commence à lui caresser avec mes ongles. On est vraiment trop bien là

-profite, tu sais ce qui nous attend en rentrant

Julien: ouais, putain. Je fais une petite moue triste. Je vais recommencer à vendre, lui aussi, et je vais devoir confronter mes parents. Que de choses qui me donnent envie de rester toute ma vie ici, avec Julien. D'ailleurs, t'es sûre de toi ? Devenir dealeuse, t'es sûre que c'est ce que tu veux faire ?

-ça sera temporaire, juste le temps d'avoir suffisamment d'argent pour pouvoir avoir un petit logement, et trouver un sponsor pour le patinage

Julien: donc tu vas reprendre ? Je hoche la tête. Et tu arrêtes définitivement la médecine ? Je sais que c'est pas ce que tu veux faire, et je te forcerai jamais, mais on est d'accord que ton objectif, c'est les thunes, pas vrai ? J'acquiesce. La médecine ça paye bien. Je soupire

-je veux pas être chirurgienne, et tu le sais

Julien: y'a pas que ça en médecine ! Tu peux faire dentiste, pédiatre ou j'sais pas, faire du bénévolat. Ou même, si on part du principe que tu vas percer au patinage, et j'en suis certain que c'est ce qui va t'arriver, tu auras jamais à exercer, mais tu auras au moins le diplôme en sécurité. Il se relève un peu. Vois ça comme un moyen d'arriver à ton but, un étape provisoire

-je sais pas... j'avoue que c'est une bonne idée, mais ayant dit à Clara que j'arrêtais, je me vois mal débarquer comme une fleur à la rentrée

Julien: va de l'avant, réalise tes rêves Laura ! Et ne te mets pas dans la tête que je vais te quitter parce que tu fais des études de riches ! Justement, je serais trop fier de toi, et d'me dire que tu t'es accrochée jusqu'au bout

-donc on fait un deal: je reprends les études, et toi tu t'engages à vendre le moins de temps possible pour te lancer dans le rap. Il hoche la tête et plisse ses lèvres vers le bas

Julien: ok, deal. On se serre la main, et on se rendort sur le transat pour toute la matinée

[JULIEN SCHWARZER]

Je me relève doucement quand je vois que Laura dort encore à poings fermés. Son visage est si doux, si serein, qu'on pourrait presque croire qu'elle n'a aucun problèmes dans sa vie, et pourtant... Elle ne me le dit pas, mais je sais qu'elle est tarpin angoissée à l'idée de faire une confrontation avec ses parents pour mettre les points sur les i. Comme je sais aussi que cette situation la fatigue énormément, et qu'elle en a dû mal à dormir, alors je la laisse se reposer, pour une fois qu'elle a l'air d'avoir un sommeil réparateur et profond.

Je me dirige vers la cuisine pour lui préparer un truc à manger, mais je m'arrête en plein milieu de ma marche, traversé par une pensée. Je suis vraiment dans la merde. Je devais me rapprocher de Laura pour lui soutirer des informations, et pour pouvoir la voler et récupérer son pognon, et je me retrouve quasiment à la case départ, à savoir chercher un plan thune facile, à un détail près: je suis tombé amoureux de la poule aux œufs d'or, je mens à mes potes, et je m'enfonce chaque jour qui passe un peu plus dans mes mensonges.

Mensonges à Fabien, puisque je lui fais croire que j'avance dans le plan. Et mensonges envers Laura, puisqu'elle ne connaît pas la raison qui m'a initialement amené à la côtoyer. Et je sais que quand la vérité va éclater, tout va voler en éclats, et ce, de tous les côtés. Parce que je trahis les miens, finalement, alors que je m'étais toujours promis de ne jamais le faire.

Mon téléphone sonne, et une goutte de sueur perle sur ma tempe quand je vois le nom de mon ami s'afficher sur mon écran. Ça va peut-être péter plus vite que je l'aurais cru ...

[CONVERSATION TÉLÉPHONIQUE]

Fabien: Schneider ! Les Leroy sont partis !

-je sais, ils sont à Cannes

Fabien: et toi t'es où ? Je ne réponds pas, complètement paniqué. Je suis censé répondre quoi là ? Julien ?

-Ouais ouais

Fabien: t'es où là ?

-à Cannes. Cette fois-ci, c'est lui qui installe un nouveau blanc

Fabien : attends... comment ça t'es là-bas avec eux ?

-et bah... je me gratte la nuque, très mal à l'aise. Quand tu pars en vacances, tu emportes avec toi tes objets de valeurs, vrai ?

Fabien: ouais... il semble se méfier

-donc le mieux, c'est de voir ce qu'ils emportent avec eux, comme ça tu peux cibler ce qu'il faudra voler en premier. Je souris, fier de mon prétexte

Fabien : ouais, d'accord. Il ne semble pas convaincu. Toute façon j'te laisse gérer, c'est toi qui gère le truc. Mais dépêche toi s'te plait, ça commence à traîner un peu trop

-je sais, et j'te promets que je fais au plus vite. Mais faut pas non plus éveiller les soupçons tu comprends ? Je vois Laura se lever de son transat, et commencer à me rejoindre. J'te laisse. Je raccroche précipitamment, apeuré à l'idée de me faire cramer. Elle finit par me rejoindre, passe ses bras autour de ma nuque, et je pose mes mains sur ses hanches juste après avoir rangé mon tel' dans la poche de mon joggo

Laura : tout va bien ? Elle semble inquiète, et j'en ai la confirmation quand je plante mes yeux dans son regard bleu clair

-t'inquiète pas, rien de grave. Je lui souris. C'était ma mère. Elle voulait de mes nouvelles. Elle hoche la tête, et embrasse mes lèvres rapidement avant de me serrer contre elle

Et en humant son odeur, je lutte pour ne pas m'effondrer en larmes, sur son épaule. Je ne supporte plus la situation, et le fait de lui mentir quasiment constamment. Je suis bouffé par les remords, ceux de mentir à celle que j'aime me rongeant encore plus que ceux de mentir à Fabien.

Parce qu'elle a toujours été honnête et sincère avec moi, j'ai mal pour elle, parce qu'elle ne se doute absolument pas de ce qu'il se passe, et parce qu'elle ne mérite pas un petit copain con comme moi. Elle mérite quelqu'un de mieux, de bien-intentionné, chose que je n'ai pas été dès le départ avec elle. Je n'arrive plus à supporter le fait de ne pas jouer franc-jeu avec elle, comme je sais aussi que si je lui disais la vérité, elle ne le supporterait pas.

J'étais pris à mon propre piège ...

__
L'étau commence à se resserrer autour de Julien...
Comment pensez-vous qu'il va réussir à s'en sortir ? Et d'ailleurs, va-t-il y arriver ?

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