Chapitre 28

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[LAURA LEROY]Marseille, Septembre 2013

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[LAURA LEROY]
Marseille, Septembre 2013

Julien toque à la porte, et je me triture nerveusement les doigts, avant que la porte d'entrée ne s'ouvre sur une femme, la cinquantaine très certainement.
Aujourd'hui, notre relation avec mon copain prend un nouveau tournant, puisque c'est l'heure des présentations à la famille. Et c'est tout naturellement que je vais rencontrer ma belle-mère.

Je suis d'autant plus flattée que Julien la décrit comme l'unique femme de sa vie, me prouvant à quel point Joëlle a une place prépondérante dans le cœur de son fils. Alors oui, je suis extrêmement stressée à l'idée de ne pas être acceptée et aimée par l'infirmière. Parce que cela plomberait l'ambiance et mettrait mon chéri dans une position délicate, à savoir celle de choisir entre passer du temps avec celle qui lui a donné la vie, ou moi.

Je laisse les deux se prendre dans les bras, légèrement en retrait pour ne pas gêner, mais Julien se détache alors de sa maman, passe son bras dans mon dos pour me faire avancer, et prend la parole

Julien: maman, je te présente Laura. Elle m'offre un large sourire

-ravie de vous rencontrer madame. Je tends ma main pour lui serrer, mais je suis surprise quand elle me sert dans ses bras, avant de me faire la bise

Joëlle: pas de ça je t'en prie ! Je me sens vieille quand on m'appelle madame. Elle pouffe de rire. Et puis Julien me parle tellement de toi que j'ai déjà l'impression de te connaître depuis belle lurette. Je tourne ma tête vers Julien, un petit sourire de coin

Julien: t'en fais toujours des tonnes maman, j't'en ai parlé une ou deux fois c'est tout

Joëlle: une ou deux fois par jour oui. Elle lui pince la joue. Allez, rentrez, restez pas là !

On pénètre dans l'entrée, avant que Joëlle ne nous invite dans sa pièce à vivre. Elle nous abandonne ensuite quelques minutes le temps de nous faire couler un café, et je reste debout, mal à l'aise, tandis que Julien s'avachit dans le canapé, laissant ses bras reposer tout du long du dossier

Julien: assis toi bébé ! Il tapote la place à côté de lui

Joëlle: mais oui vas-y Laura ! Fais comme chez toi ! Je vais pas te manger ! Elle lance depuis la cuisine, ayant certainement entendu ce que son fils vient de me dire.

Mes joues virant au rouge après avoir compris que sa mère avait entendu le surnom que Julien me donne depuis le début de notre relation, je m'avance timidement vers le canapé en cuir abîmé, avant de m'y asseoir. Je sens le bras de mon chéri entourer mes épaules, et me tirer contre son torse, mais je résiste, le faisant doucement rire

Julien: c'est mignon quand t'es gênée. Il embrasse rapidement ma joue, puis ma tempe

-marre toi Schneider, mais quand faudra refaire un round avec mon père, tu seras moins grande gueule. Je vois tout de suite son sourire qui se fane. Allez, sans rancune. Je tapote sa joue et il me pousse sur le canapé, faussement vexé, juste avant que Joëlle ne revienne avec un plateau

Joëlle: mais, dis-moi Laura, sans vouloir te mettre mal à l'aise, tu es pas la fille du docteur Leroy ? Je sens mon ventre se tordre et Julien passe sa main dans le bas de mon dos, comme pour me donner du courage

-si. Pourquoi ?

Joëlle: je l'ai croisé l'autre jour à la boulangerie. Il m'a limite reproché votre couple, alors que les sentiments, ça se contrôle pas. Je sais pas si c'est le fait que tu sois un peu plus âgée, ou le fait que Julien ne soit pas le gendre qu'il espérait, mais il a l'air tendu... tu sais s'il a des ennuis au travail ?

Julien: ils ne se parlent plus. Je souffle de soulagement quand je vois que mon copain va parler à ma place, et que sa main se pose sur ma cuisse. Laura voulait pas faire médecine, et ils l'ont inscrite sans son consentement. Ils essaient de la modeler comme ils veulent, et pas comment elle, elle est véritablement

-j'ai décidé de couper les ponts avec eux quand mon père a eu des propos très déplacés envers Julien, et quand il l'a frappé. C'était la goutte d'eau pour moi. Je mords ma lèvre quand je sens que les larmes me montent aux yeux

Joëlle: tu as essayé d'avoir une discussion un jour avec eux ?

-oui, mais ils restent bornés. C'est vraiment un dialogue de sourds

Joëlle: essaie. Si jamais il leur arrive quelque chose, tu finiras tôt ou tard par le regretter. Demandes-leur pourquoi ils agissent comme ça, essaie de mettre encore de l'eau dans ton vin, même si de ce que tu me dis c'est déjà ce que tu as tenté

On a discuté ensemble toute l'après-midi, comme si nous étions des amis de longue date. Et c'est d'ailleurs comme ça que je considère Joëlle, ma belle-mère. Comme une amie. Ses conseils, son oreille attentive, sa gentillesse et sa bienveillance... je suis d'accord avec Julien quand il dit qu'il a la meilleure maman du monde. Cette femme est exceptionnelle, et tellement forte. Forte d'avoir pratiquement élevé ses enfants seule, puisque son époux n'était pratiquement jamais présent, de par son métier et ses déboires avec l'alcool.

J'en viens même à m'imaginer ma vie, si c'était elle qui m'avait mise au monde, et pas ma génitrice. Peut-être que j'aurais découvert ce que c'est que d'avoir des parents qui s'intéressent à toi, à tes passions, et à ce qui t'habite. Peut-être même qu'on m'aurait soutenu dans mes compétitions, et peut-être même que j'aurais vécu ce que vivaient mes amies quand on était petites, à savoir des parents qui t'emmènent à tes activités extra-scolaires, et qui crient ton prénom pendant les compétitions pour te soutenir et t'encourager. Peut-être que je n'aurais pas eu besoin de vendre, peut-être que je n'aurais pas fini en cellule de dégrisement, et peut-être même que je n'aurais pas fini comme ça, tout court.

Qui sait ?

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Les présentations avec la maman SCHWARZER
Que pensez-vous du conseil de Joëlle de renouer avec ses parents ?
On commence à approcher de la fin...

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[SCH] 𝐅𝐔𝐒𝐈𝐋Where stories live. Discover now