Chapitre 16

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[LAURA LEROY] Marseille, Juillet 2010

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[LAURA LEROY]
Marseille, Juillet 2010

Je finis de déballer mes derniers cartons, et de poser les quelques babioles restantes sur les étagères. Grâce à la vente de drogues aux étudiants, j'ai réussi à me payer un petit appartement, assez proche de ma fac. Un pas de plus vers l'indépendance, et un pas de plus qui m'éloigne de mes parents.

Je reste quelques secondes à regarder mon salon, et à voir ce que je pourrais ajouter ou modifier dans la pièce. Mais finalement, je crois que je vais tout laisser comme ça. De toute façon, c'est pas comme si j'avais tellement de meubles que je ne savais pas quoi en faire.
J'ai rien récupéré de chez mes parents, et pour la simple et bonne raison que je ne veux rien garder qui pourrait me rappeler l'enfer que je vivais avec eux. Mais aussi parce qu'ils auraient encore tapé un scandale, et que je ne veux plus qu'ils s'en prennent à l'homme dont je suis amoureuse.

En parlant de lui, j'ai décidé de l'inviter à la maison, histoire de fêter mon emménagement et de pendre la crémaillère tous les deux.
J'avais aussi proposé à Clara de passer la soirée avec nous, pour qu'on soit tous les trois, mais elle a décliné.

Et c'est horrible à dire, mais je suis tellement soulagée de son refus, tant je l'espérais. Je lui avais demandé pour la forme, car elle m'en aurait voulu de ne pas l'avoir invité pour ce moment si important de ma vie, mais j'avais espoir qu'elle ait quelque chose d'autre à faire, comme par exemple ses révisions, et je jubile que ma prière ait été exaucée. Je vais pouvoir profiter complètement de Julien, seul à seule, sans personne pour nous gêner.

Parce que oui, je suis terriblement jalouse. Et le voir à cette fête, brancher des gadjis de son âge, ça m'a fait mal. Mal de me dire que, si ça se trouve, je ne le satisfait pas ou plus, mal de me dire qu'il veut peut-être avoir une relation adaptée à son âge, et qu'il me considère peut-être comme une vieille, une cougar. Mal de me dire que, à cause de la différence d'âge, nos plans de vie à court et long  terme ne sont pas les mêmes, et que si je lui parle d'engagement, il prendra certainement peur et me quittera.

Mais j'ai aussi besoin de lui parler de ce que je veux, maintenant, pour nous deux. J'angoisse énormément, parce que j'ai certes 22 ans, mais lui n'en a que 17. Et à cet âge-là, on pense seulement à s'amuser, et se poser avec quelqu'un est vraiment la dernière de nos priorités. Je le sais, parce que j'étais comme ça à son âge. J'enchaînais les plans d'un soir, et pouvais ramener à l'appartement plusieurs garçons différents dans une même semaine, exaspérant mes parents au plus haut point.

Finalement, c'est là que notre relation parents-enfant s'est dégradée et le temps n'a fait que rompre un dialogue déjà très compliqué, voire quasi impossible.

Pour ne pas ressasser ce passé qui me déprime, je décide d'aller me préparer, assez rapidement d'ailleurs car je n'ai pas envie de faire un énorme effort, fatiguée par ce déménagement et toutes les émotions qui m'ont assaillies quand j'ai posé les pieds ici. Je troque ainsi mes tenues habituelles, contre un simple jean et un sweat à capuche, attache rapidement mes cheveux dans un chignon désordonné, et ne me maquille pas.

[SCH] 𝐅𝐔𝐒𝐈𝐋Où les histoires vivent. Découvrez maintenant