Chapitre 2 : L'énigmatique Barnabé

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-Je vous remercie, mais je n'ai pas envie de coucher avec vous.

Le choc que Marie vit sur le visage de Madeleine manqua la faire éclater de rire.

Les poings sur les hanches, debout devant un Barnabé assit contre le mur de la chambre, la belle semblait offensée.

-Comment, tu ne veux pas coucher avec moi !?

-Navré.

La gifle était un brin exagérée, quand même. Mais le colosse ne s'en offusqua pas, lui.

-Vous êtes un cuistre.

-Si ça vous fait plaisir.

Voyant qu'elle ne parvenait pas à le faire sortir de ses gonds, Madeleine sortie comme une furie de la chambre, certainement pour se rabattre sur quelqu'un d'autre de l'auberge. Se retrouvant seule avec lui, Marie s'assit sur le lit avec un soupir. En dépit de son manteau, elle était parvenue à finir trempée. Un bon bain chaud ne serait pas de refus, mais l'aubergiste n'était visiblement pas disponible pour apporter de l'eau chaude.

-Vous êtes un des rares hommes à ne pas sauter sur une occasion de s'envoyer en l'air.

-La chasteté est une vertu à ne pas ignorer.

-La chasteté ?

Incrédule, Marie le considéra. Vu sa tête et sa carrure, il pouvait avoir n'importe quelle donzelle. À moins que...

-Vous parlez de la vôtre ou de celle de Madeleine ?

-La mienne. Qui suis-je pour juger de ses penchants ?

Elle haussa un peu plus un sourcil.

-Vous vous donnez un personnage, Barnabé ? Vous comptez vous abstenir de boire, baiser et jurer tant que vous serez en notre compagnie ?

Il parut réfléchir. Puis il fit une grimace, comme si cette perspective l'agaçait. Allons bon.

-Mes amis n'arrêtent pas de me dire que je devrais me lâcher.

-Pourquoi ne pas le faire ?

Et surtout, pourquoi était-elle aussi curieuse ? Elle décida de mettre ça sur le compte du fait que, mine de rien, elle allait passer la nuit avec un illustre inconnu. Ce n'était pas une première, mais en général il se trouvait dans son lit, pas par terre.

Barnabé haussa les épaules.

-Est-ce réellement important ? Dans tous les cas, je ne suis pas encore prêt pour tout ça.

Voyant qu'elle n'en tirerait rien de plus, Marie renonça.

Une seconde plus tard, des cris retentissaient en bas. Sur pieds d'un bond, il arriva à la porte bien avant elle. Prenant son temps, Marie constata, sans aucune surprise, que les femmes du forgeron et des deux apprentis se trouvaient là pour régler son compte à Madeleine.

-Tu nous as échappé hier, on va te le faire payer aujourd'hui, drôlesse !

-Mince, fit Barnabé en se tournant vers Marie. Je ne frappe pas les femmes.

Son ton d'excuse était clair, néanmoins, elle haussa un sourcil. Rares étaient les hommes à l'exprimer de façon aussi nette, tout en signifiant clairement que pour le coup, elle allait devoir se débrouiller seule. Non pas qu'elle ait besoin de son aide.

PécheresseWhere stories live. Discover now