Chapitre 4 : Le Messager Divin

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L'arrivée en ville se fit dans le plus grand calme. Visiblement, Sa Sainteté n'était pas encore revenue, donc leur signalement n'avait pas encore été transmis. En arrivant sur le port pullulant d'activité, Marie remarqua les grands bateaux amarrés au large, ainsi que les plus petits, en train de décharger leur marchandise. De toute transitait par ici, dont le granit bleu faisant la fierté du coin.

La ville était en pleine expansion, plutôt riche, même. Pas étonnant que Sa Sainteté soit un connard pédant.

Forte de cette constatation, Marie observait les allées et venues du port. Riches, pauvres, travailleurs, employeurs, prostituées et clients, on trouvait de tout ici.

-On doit retrouver qui, déjà ? s'enquit Madeleine.

-Freddo le Roublard. A priori, il est parti avec le trésor. Si on a de la chance, il est encore ici.

-Une idée de comment le trouver ? fit Barnabé.

Dominant la foule de plus d'une tête, il semblait un tantinet agacé de voir tant de monde.

-Il va falloir demander, mon grand, railla Marie. Allez, on y va.

Tout en questionnant les gens du port, elle surveillait Barnabé du coin de l'œil. Par bonheur, les deux démons n'avaient pas fouillé l'auberge. Mais, et s'ils se trouvaient ici ? S'ils cherchaient bien son compagnon de route ? Que feraient-ils aux donzelles qui l'accompagnaient ? Non pas qu'elle ait peur de les affronter, mais elle n'était pas folle non plus. Elle avait vu leurs armures usées par les combats, leurs armes parfaitement entretenues et aiguisées. Ce n'étaient pas des amateurs.

-Freddo le Roublard ? Ouais, il a une affaire à mener au château, il parait.

La catin à qui elle avait posé la question était, à priori, l'une des amantes du coin de Freddo. Surprise d'avoir obtenu une réelle information en à peine trente minutes de recherche, Marie se demanda comment il se faisait qu'elle ne connaisse pas ce Freddo.

-Il parait qu'il a dégoté un truc qui vaut des pièces d'or, souffla la prostituée, d'un air de confidence. Avec un peu de chance, il viendra tout dépenser dans mon établissement.

Ah.

Oui, effectivement, la fortune des uns pouvait faire celle des autres. Après l'avoir remercié d'une pièce, Marie remarqua qu'elle avait perdu Barnabé. Madeleine cherchait de l'autre côté du port. Énervée d'avoir égaré un colosse de sa taille, elle se mit sur la pointe des pieds, avant de se résoudre à monter sur une caisse.

Où était donc passé cet abruti !?

Ah, Madeleine était en train de danser au milieu des dockers. Bon, elle se passerait de commentaires, mais au moins elle l'avait repérée. Bon, et Barnabé ? Mais où pouvait-il donc bien se trouver !?

-Si je te dis que je suis dans ton dos, tu vas me frapper ?

Elle fit un bond sur la caisse, et en serait tombée si Barnabé ne l'avait pas rattrapée par le bras. Il l'attirait déjà à lui lorsqu'il arrêta son poing de l'autre main. Il haussa un sourcil, tandis qu'elle le fusillait du regard.

-Je t'avais dit de ne pas te mettre dans mon dos, siffla-t-elle.

-Je sais. Mais tu aurais pu me chercher longtemps si je ne t'avais pas parlé.

-Qu'est-ce que tu foutais sur ces caisses !?

Finissant de la stabiliser, Barnabé la lâcha, avant de reculer prudemment.

PécheresseWhere stories live. Discover now