Chapitre 17 : Le Deuil d'un Séraphin

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Les démons avaient reflué. Selon les dires de Barbatos, ils ne s'attendaient pas à ce qu'il ait une alliée si puissante. Lui non plus, au demeurant. Quand il reçut un coup de pied dans le tibia, il râla en ajoutant qui si elle lui avait parlé de l'ampleur de ses pouvoirs plus tôt, il ne lui aurait pas demandé de se tenir à l'écart.

S'ils allaient revenir ?

Oui, bien, évidemment.

Épuisées, les six Pécheresses se laissèrent tomber dans un coin de la grande salle, tandis que Barbatos posait les mains sur son propre ventre. Il devait guérir au plus vite. Déjà que le combat l'avait amoché en profondeur, le coup de Marie avait fini de faire sauter les tissus internes, à l'endroit du coup de lance.

-Je veux bien que tu sois le Fléau des Démons, lança Caroline d'un ton caractériel. Mais cela justifie-t-il la présence d'autant de démons !?

Occupé à se soigner, l'ange leva les yeux sur l'Orgueil. Contrariée, couverte de sang épais à l'instar de ses consœurs, elle paraissait contrariée. Barbatos n'était pas certain de l'apprécier.

-Même pour mon mariage, il y a cent ans, il n'y avait pas autant de monde ! Et pourtant, j'étais alors Reine !

-Ouais, et tu as plaqué ton mari dès qu'il t'a trompé, car ton orgueil ne l'a pas supporté, fit Élisabeth en la foudroyant du regard. Ce qui nous a valu la confiscation de tous nos biens ! Tu me dois toujours cent mille pièces d'or, Caroline !

-Heu...

La Pécheresse grimaça, avant de se tourner de nouveau vers lui.

-Ce n'est pas la question, Élisabeth !

-Ce sera toujours la question ! Rends-moi mon argent !

L'Avarice dans toute sa splendeur. Barbatos haussa un sourcil, avant de décider de s'occuper de son aile. Son soin de tantôt était bancal, juste assez pour régler leur compte aux géants de pierre. Il soupira. Tout cela, il l'aurait réglé bien plus facilement par le passé. Là, il en était juste à deux ou trois heures de bataille.

Il savait que devenir un déchu lui ôterait la majorité de ses pouvoirs. Néanmoins, il n'avait pas imaginé que ce serait à ce point. En cet instant, il se sentait comme un moins que rien.

-Pourquoi cette tête, Barbatos ?

Venant s'agenouiller devant lui, Marie l'observait de ses yeux perspicaces.

-Je tente de faire le deuil de la personne que j'étais.

-Seulement maintenant ?

-Oui. C'est face à l'adversité que l'on se rend compte de ce que l'on a perdu.

Ses paroles parurent trouver un écho en elle.

Baissant les yeux, elle hocha du chef, avant de poser les mains sur son ventre avec un soupir. Surpris, il trouva qu'elle avait les mains glacées. La magie avait pompé toute son énergie.

-Désolée que tu aies dû m'arrêter.

-Ça t'est déjà arrivé de te noyer dans la magie, n'est-ce pas ?

Les lèvres pincées, elle hocha la tête. Il sentit le pouvoir de soin de la sorcière effleurer son corps, à la recherche de la moindre blessure. Même s'il n'avait pas besoin de son aide pour cicatriser, il ne la repoussa pas. Ce n'était pas le moment.

PécheresseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant