Chapitre 2

49.9K 5.8K 671
                                    

*KOUNA COUNDOUL*

Deux semaines et aucune nouvelle de mon frère, je suis allée voir le petit frère de son ami qui m'a dit que son frère lui a appelé et ils vont bien juste qu'il n'y a pas de réseau pour communiquer tout le temps mais Laye lui a dit qu'une fois en Espagne il va me contacter. Je me demande même où puisque je n'ai pas de téléphone. Ma grand-mère demande chaque jour après lui et je lui ai menti en lui disant qu'il est parti en Gambie.

Comme j'ai décidé de changer, ces dernières temps je vend de la friperie dans les marchés hebdomadaires et aujourd'hui c'est des slips que j'ai trouvés. Pour attirer les clients il faut que je chante ou faire des trucs drôles mais il y a toujours mon impolitesse qui passe par le dessus. J'appelle un garçon et on marchande sur le prix pour qu'il m'aide avec les chansons.

Moi : BALBI 200F

Le garçon : 200F

Moi : BALBI 200F

Le garçon : 200F

Moi : AY SILIBOU XALÉ

Le garçon : 200F

Moi : AY THIAYA PA

Le garçon : 200F

Moi : AY CALEÇON MÈRE

Le garçon : 200F

Durant un moment personne n'est venue acheter donc j'ai changé de stratégie.

Moi : SLIP FOUK SLIP SLIP FOUK SA TATE SANGOU SA TATOU Y**E SANGOU👏👏👏 ( SLIP A 50F SLIP SLIP A 50F, TU CACHES TON CUL ET CELUI DE TA M***)

: WA yaw mi rëw nga dh ( quelle impolitesse !)

Moi : celui-ci te va à merveille. Dis je pour la narguer.

Elle a commencé à insulter voulant se battre avec moi mais j'ai disparu dans la foule. Franchement, j'ai essayé d'être comme mon frère mais je n'y arrive pas. J'ai offert la marchandise à un jeune garçon, il pourra se faire de l'argent. Les 1500f qui me restaient, je les ai distribués à des Talibés qui se battaient pour 100f. Les Talibés sont mes points faibles.

Je rentre chez moi et je vois ma grand-mère à côté du fourneau. On est vraiment nombreux dans la maison, tous des locataires.

Elle : ahh kouna tu es là, je t'attend pour le riz.

Moi : Qu'est ce que tu prépares ?

Elle : Thiébou dieune ( riz au poisson) il mijote comme ça, il ne manque que le riz.

Moi : je n'ai plus rien avec moi, est-ce doko sopi soupou dieune niou nane ko nonou mane mom awma problème yoyou na saff xorom rëk 🤣( est-ce que tu ne vas pas le transformer en soupe de poisson-légumes, moi je n'ai pas ce genre de problème et l'essentiel est que j'ais le goût du sel)

Quoi ? Je suis pauvre mais j'ai la joie de vivre, j'ai le droit non ?

Elle : je vais aller chez le boutiquier pour voir. Dit elle en m'ignorant.

Moi : maram dioudiou doula lëbal dara dh mame dingsi dox ba say tank peundeu 😂( ce connard ne va rien te donner sans argent, tu vas juste te fatiguée)

Elle est revenue plus tard les mains vides et là je ne pouvais plus retenir mes éclats de rire.

Moi : 😂il a dit quoi ?

Elle : thippp

Finalement, elle l'a mangé avec du pain et moi j'ai bu le repas 😂.
Heureusement que mon frère a payé 3mois d'avance avec les 60 000 f. Je rangeait mes bagages sous l'ordre de ma grand-mère quand je tombe sur le porte-monnaie de l'homme avec la grosse voiture. Je l'ouvre pour voir s'il ne reste pas un billet même si j'avais tout pris mais les miracles aussi ça existent. Mais qu'elle a été ma surprise quand j'ai découvert que l'homme en question était un policier ou gendarme je ne sais pas quoi.

 LA LETTRE DE BINETOU Where stories live. Discover now