Clair obscur

Chapitre 59 : Stratagème

Je me stoppe net et mon âme saute dans tous les sens m'en donnant presque un vertige. Il vient de dire quoi ? Je ne me tourne pas. Par peur de me réveiller d'un rêve. Le rêve le plus beau que j'ai pu faire.

Mais je me souviens que je ne rêve plus depuis un certain temps.

Je me tourne délicatement et le voit me regarder avec la seule larme que, je pense, je verrai de lui. Je m'approche de lui, touche sa joue comme pour savoir si le moment est réel. Il me l'a dit.

Il m'a dit ces mots que je ne pensais jamais entendre de sa bouche. Ces mots qui ont failli avoir raison de lui et moi.

J'essuie sa larme de mon pouce et le regarde dans les yeux avec un amour qui ne pourrai se mesurer.

Isaac : Ne pars plus.

Il me le demande avec tellement de sincérité.

Moi : Je resterai seulement si tu veux de moi dis-je en souriant.

Il me prend rapidement dans ses bras et je ferme les yeux savourant ce contact espérant que ce moment devienne éternel.

Je me mets à pleurer de joie. Je ne sais pas mais mes larmes sont incontrôlables. Il me l'a dit.

Je m'écarte de lui et il me voit pleurer.

Isaac : Je ne pensais pas que je te faisais autant d'effet.

Je rigole en essayant mes larmes. Ce mois-ci a été le mois le plus douloureux avec celui de la mort de mes parents. Et je ne veux jamais revivre ce que j'ai vécu.

Élea arrive derrière et je la regarde en souriant sincèrement joyeuse. Elle met sa main sur sa bouche réalisant pourquoi je souris ainsi et elle me saute dans les bras n'en ayant que faire qu'Isaac soit ici.

Élea : J'en étais sure que mon plan allait marcher me chuchota-t-elle.

Je rigole et la remercie du regard lorsqu'elle se décolle de moi. Elle me fait un bisou sur la joue et se tourne vers son frère.

Élea : Ne la fais plus jamais souffrir. Parce que même si je t'aime, tu vas mourir dit-elle menaçante.

Elle part avec un dernier regard pour ma part. Je lui en suis tellement reconnaissante.

Isaac : Explique moi ce qu'il s'est passé depuis que dit-il n'arrivant pas à finir sa phrase.

Moi : Je n'ai pensé qu'à toi dis-je sincèrement.

Je le sens se détendre encore un peu plus et je ne peux que sourire intérieurement. Isaac n'était pas confiant.

Moi : Tu pensais que je m'étais envoyée en l'air avec la terre entière pour t'oublier ?

Isaac ne me répond pas. Jamais je n'aurai donné mon corps à quelqu'un d'autre.

Moi : Non. Je n'ai couché avec personne d'autre.

Je pars en haut sachant qu'il me rejoindra pour aller voir cette chambre qui m'a tant manqué. J'ouvre la porte et vois que rien n'a changé. Mise à part une chose. Les draps sont légèrement froissés.

Je fronce les sourcils en entrant dans la chambre.

Isaac : Il m'arrivait de venir ici de temps à autre.

Je me retourne et prend la parole :

Moi : Pourquoi ?

Isaac : Pour me souvenir que tu as bien existé et que je ne brûlais pas en enfer.