Be My Moonlight {Park Sung Hoon}

Chapitre 8

19/11/21 :

Comme on pourrait s'y attendre, j'ai du mal à rester concentrée aujourd'hui. Je me pose plein de question au sujet de Sung Hoon mais également à mon sujet. Sans parler du fait que je le trouve vraiment très beau et que j'ai des doutes concernant sa nature humaine, qu'est-ce qui m'intrigue autant chez lui ? Quel est ce sentiment étrange, cette soif de sang qui me perturbe autant lorsque je croise son regard ?

Pour ne rien arranger, nous commençons par deux heures de sciences et le professeur Seo me demande de partager ma paillasse avec lui. Heureusement, il ne fait aucune allusion à nos échanges de cette nuit.

Comme si le destin s'amusait à me voir me torturer l'esprit en sa présence, lors du cours d'anglais en début d'après-midi, nous sommes dispatchés en groupes en fonction de notre niveau et je me retrouve de nouveau avec lui, ainsi que Jay, Jake et deux autres élèves. Encore une fois, nous nous contentons de travailler et je ne sais pas si je suis déçue ou soulagée qu'il ne mentionne à aucun moment notre précédente conversation.

Lorsque la nuit tombe, après avoir dîné et pris ma douche, je ne cesse de regarder mon téléphone portable et je surfe sur les réseaux sociaux. Je crois qu'une partie de moi a envie de lui parler même si je refuse de me l'avouer. Au bout d'un long moment, je pousse un soupir de frustration et me lève. Je m'habille et attrape mon ballon avant de sortir. Je rejoins le terrain de basket et me met à jouer.

Je ne pense plus à rien, me concentrant uniquement sur le bruit du ballon qui raisonne à chaque rebond. En réalité, je pense que si j'avais été humaine, je n'aurais pas vraiment aimé le sport. C'est parce que je m'ennuyais étant enfant que je me suis mise à jouer au basket, au foot et à tout autre sport. Mais pour être honnête, si cela me permet de m'occuper et de me vider l'esprit, je n'y trouve aucun réconfort. Je me sens simplement un peu plus seule.

Après plusieurs heures à dribbler, courir et sauter, je me fige brutalement alors que tous mes sens sont en alerte. J'entends un bruit approcher. Quelque chose roule sur le bitume en direction du parc. Une étrange sensation me tord les entrailles et je dois me faire violence pour ne pas me transformer en vampire. J'en ai mal aux canines. Je m'approche doucement du grillage pour fixer une ruelle perpendiculaire.

J'aperçois alors une forme qui s'avance. Je comprends qu'il s'agit de quelqu'un sur un skate. Un jeune homme. Il se fige à l'entrée du skate parc et regarde dans ma direction. Plusieurs minutes s'écoulent sans que nous ne bougions et j'ai l'impression d'étouffer. Pourtant ce n'est pas désagréable. C'est comme si une douce chaleur se rependait en moi, comme si mon cœur, aussi faible soit-il, se gonflait d'un mélange de peur et d'excitation.

Soudain, le jeune homme s'avance vers moi et nos regards se croisent. C'est à ce moment-là que je comprends. Je laisse tomber ma balle et ouvre la grille qui nous sépare pour m'approcher un peu plus près de lui. Nous ne sommes plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre et il me dépasse d'une bonne tête. Ses cheveux sont bruns, ses yeux sont rouges et lorsqu'il m'offre un sourire, deux canines aiguisées se dévoilent.

- Tu es un vampire, je souffle tout en dévoilant également ma vraie nature.

Il hoche la tête et je ne peux m'empêcher de le prendre dans mes bras. Je ne sais pas pourquoi. Je ne sais pas qui il est. Mais je m'en fiche. Il ricane doucement sans pour autant esquisser le moindre mouvement et je reprends doucement mes esprits.

Je m'écarte subitement de lui, gênée de m'être emportée ainsi et reprend forme humaine et il en fait tout autant.

- C'est la première fois que tu rencontres un vampire, n'est-ce-pas, me dit-il d'une voix amusée.