Chapitre 24

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Les duels se succédaient et se ressemblaient ; invoquer, bloquer, répéter. Hermione affronta des Aurors qui la connaissaient de sa vie précédente, ceux qu'elle avait vus arpentant l'Allée des Embrumes, ou les Départements du Ministère de la Magie. Elle ne put en identifier seulement quelques-uns de la Bataille de Poudlard, la plupart venant de Serpentard et la traitant de ce fait comme leur égale. Pour une fois.

Et elle gagnait. À chaque fois. Elle était en même temps huée et encensée, bien évidemment, mais, et c'était le plus étrange, les encouragements semblaient aller crescendo.

Après qu'elle eut combattu un gars étrange prompt à utiliser les Sortilèges Impardonnables, un homme l'approcha quand elle quitta le ring, et lui serra la main. Il ne sourit ni ne grimaça, mais dit une chose avant de partir :

— Vous êtes ce qu'on appelle un duelliste indulgent ; vous respectez votre adversaire en le laissant attaquer en premier. Il est rare de voir une telle estime.

C'était vrai. Elle attendait toujours que son adversaire invoque en premier, sauf dans les cas des Mangemorts. À plusieurs reprises, elle affronta des sorcières et des sorciers qui refusèrent de combattre face à elle : ils s'inclinaient et la laisser remporter le duel. Cela causait les huées, les autres compétiteurs dans la foule s'imaginant que c'était injuste qu'elle progresse dans le tournoi sans même se battre. Elle progressa donc toute la nuit et la compétition augmenta.

Mag venait de remporter un autre duel et Hermione en avait encore un à faire avant qu'ils ne se retrouvent l'un contre l'autre. Afin d'avoir un peu de paix par rapport à la foule, la jeune femme s'échappa dans la tente des duellistes pour un peu de solitude, afin d'attendre son prochain duel tranquillement.

Alors qu'elle se reposait sur l'un des bancs, près de l'entrée, elle regarda une femme entrer et venir vers elle. Elle la détesta aussitôt. La grande femme avait de courts cheveux noirs et des yeux gris, ses lèvres minces étaient tordues en un rictus qui devint moqueur quand elle vit Hermione.

Alors qu'elle se dandinait, elle se mit à parler d'une voix de soprano ennuyé :

— J'ai dû attendre pour enfin vous rencontrer. Vous ne savez pas qui je suis, n'est-ce pas ? Non, je ne pense pas. Peu importe. Je suis l'une des baby-sitter de votre petit-copain.

Elle ricana en grimaçant. Elle se laissa ensuite tomber sur un banc près d'Hermione qui la regarda d'un air interrogateur.

— Mon petit copain ? demanda Hermione.

— Vous-Savez-Qui, Dingo, Loufoca, Celui-Qui-Ne-Doit-Pas-Être-Nommé-Parce-Que-Tout-Le-Monde-S'en-Fiche.

Hermione plissa les yeux et sa haine pour elle redoubla aussitôt. Elle la refoula pour parler, aussi calmement que possible.

— Vous voulez dire, Voldemort ? Donc vous devez travailler à l'asile des fous Menkar ?

— Je suis l'une d'entre tous ceux qui y travaillent, oui, répondit la femme. Quand il est arrivé la première fois, il y avait des centaines de personnes qui voulaient le voir. Mais je dois vous dire que cet homme est pathétique ! Il ne peut même pas parler !

Elle se laissa échapper un rire haut perché.

— Moi et quelques collègues avons été autorisés à prendre quelques jours parce que Menkar n'a pas besoin d'autant de monde pour surveiller un seul gars aussi insignifiant. Alors nous sommes venus ici pour nous amuser un peu avant que Menkar nous rappelle pour son exécution. Eh oui, chérie, quand ton cher amant recevra le Baiser du Détraqueur, je serais aux premières loges. Mes amis ont déjà pris les paris pour savoir combien de temps il va mettre avant de mourir. Étant donné qu'il a à peine une âme, cela ne devrait pas mettre très longtemps. Ah oui, je vais aussi vous laisser gagner ce duel parce que j'ai tellement envie que le Ministère vous capture ; de cette manière, on pourra avoir une double exécution !

✔️ Serpentine - Livre 2Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt