Chapitre cinq

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Après son départ, je fus comme vidé de toute mon énergie. Cette fille était vraiment plus qu'exaspérante. Je ne concevais pas ce qu'elle faisait ici. Elle n'avait en aucun cas le profil d'une assistante. Elle irait mieux en poissonnière compte tenu de son comportement. Qui était-elle pour oser tenir tête à son potentiel embaucheur. Cette fille n'était dotée d'aucun soupçon de professionnalisme. J'osais espérer qu'elle se remettrait en question après ce que je qualifierais d'échec.

Une fois de plus, le retentissement de la porte me ramena à moi.

-Entrez !

-Monsieur Adams.

-Oui Rebecca.

-Mademoiselle Holmes n'a pas non plus réussi l'entretien, me demanda-t-elle.

-En quoi cela vous regarde-t-il ? Expliquez-moi, pestai-je.

-Pour tout vous dire, monsieur Adams, je pensais qu'elle serait prise. Elle est si pétillante, si aimable. Vous savez, c'est la première personne, mis à part vous, à m'avoir adressée la parole et-

-Je vous prierais de ne pas me raconter votre vie, Rebecca !, l'interrompis-je. Depuis quand vous permettez-vous de vous faire un quelconque avis sur mes choix ?! Je n'ai nullement besoin de votre avis. Retournez travailler je vous prie.

-Cela fait maintenant un mois que vous êtes sans secrétaire, monsieur. Donc à votre place, je me remettrais plutôt en question. Ne vous êtes-vous jamais dit que le problème venait de vous ?

-Rebecca, je vous ai dit de sortir de mon bureau, demandai-je, commençant à m'impatienter.

-Je ne me permettrais pas de prendre partit pour une personne sans fondement, monsieur Adams. Vous devriez vraiment cogiter sur votre décision.

-Je ne peux pas Rebecca, je ne peux pas, je-ne-peux-pas ! Elle est bien trop différente pour pouvoir effectuer ce travail. Ses idéaux semblent être beaucoup trop révolutionnaires. Ce n'est pas ce que je recherche.

-Je ne connais pas le rendu de votre discussion avec mademoiselle Holmes. Néanmoins, je vous conjurais de faire le bon choix et de faire abstraction de cet entretien laborieux avec elle.

-Ne vous en faites pas pour moi Rebecca, j'ai déjà fait le bon choix.

Elle leva les yeux au ciel et dit.

-Au revoir monsieur Adams.

Sans attendre une réponse de ma part, elle referma brutalement la porte.

Je ne comprenais pas le comportement des femmes aujourd'hui. Elles s'étaient toutes données le mot pour me faire sortir de mes gongs. Je n'en pouvais déjà plus de cette journée. Je n'avais qu'une hâte, rentrer chez moi.

***

Vingt heures sonna. Ce fut le moment pour moi de rentrer dans ma demeure. Je passai devant l'accueil en espérant y trouver Rebecca dans le but de m'excuser. Hélas, elle ne s'y trouvait plus. Après cela, j'effectuai mon chemin habituel du retour en me remémorant cette journée rocambolesque. Je fus affecté de ma dispute avec Rebecca. Cela ne nous était jamais arrivé auparavant. J'espérais que les choses rentreraient dans l'ordre au plus vite entre nous.

En passant devant ce restaurant chinois, je m'arrêtai. J'observais ce bâtiment d'une divine beauté. Jamais je ne m'en lasserai. Je ne pus évidemment pas empêcher cette Jordanne de faire irruption dans mes pensées. Une jeune femme que je ne supportais définitivement pas, mais qui étrangement me manquait légèrement. Son sourire charmeur ainsi que ses changements d'humeur me fascinaient. Je ne savais vraiment plus à vrai dire si je devais la détester ou l'apprécier.

Enfin bon, elle n'était plus qu'un lointain souvenir à présent. Je doutais de la revoir dorénavant.

Au moment où je m'apprêtai à reprendre ma route, elle apparut devant mes yeux ébahis. Elle n'avait pas l'air surprise de me voir ni même en colère contre moi. Non, elle était là, le sourire aux lèvres. Elle se mit même à rire.

-Décidément monsieur Adams. Je pourrais croire que vous ne voulez en aucunement me laisser disparaître de votre vie, ricana-t-elle, amusée de la situation.

Ma secrétaireWhere stories live. Discover now