CHAPITRE 15

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Il est là, en face de moi, dans un piteux état. Pour être franc je ne l'avais jamais vu comme ça.
Enroulé dans une couverture en jogging, t-shirt et chaussettes. Le teint pâle, les cheveux décoiffés, et les yeux sombres.

C'est ça qui m'interpelle le plus, ses yeux.

Il est si différent du Jordan joyeux de d'habitude.

Je me demande si ce qui est en train de se passer, dans nos vies en ce moment, pourra se terminer d'une belle façon.
Je vois que ça le détruit et je sais que c'est de ma faute quelque part.

Je suis perdu entre - être là pour lui mais peut-être lui donner de faux espoirs pour le briser encore plus, et - ne pas être là pour lui mais nous faire mal à tous les deux.

J'ai toujours été quelqu'un d'altruiste, de présent pour mes proches.
Car mon entourage est ce qui compte le plus pour moi.
Et Jordan en fait partie, alors je mets de côté tout ce qui a pu nous éloigner ou juste nous perdre dans nos relations et je décide d'aller le serrer dans mes bras.

Ce doit être la meilleure décision que j'ai prise durant ces derniers jours.

Je savais qu'il ne me repousserait pas car sa fierté est bien moins forte que nous.

Je le sens enrouler ses bras autour de moi alors que j'ai la tête contre son épaule.

Après quelques secondes je décide de me reculer afin d'entamer la conversation.
Ce qui est certainement la seule chose qui peut nous aider.

Je déteste le voir comme ça et ma fierté ou ma peur passe après mon envie de l'aider.

Je ferme la porte de l'appartement encore ouverte avant de le prendre par l'épaule et de le guider jusqu'au canapé ou je commence à parler.

Je ne sais pas comment amener le sujet de manière non gênante pour tous les deux.
Enfin surtout pour moi.
Car je sais que lui est très ouvert à ce niveau mais moi je suis vraiment super pudique et timide.

C'est vraiment une épreuve pour moi alors je décide de commencer doucement afin de repousser le moment où je devrais aborder LE sujet de nous deux et de ce qui le rend aussi malade.

- J'ai eu peur quand je t'ai pas vu au LOAT.

Il met quelques secondes avant de me répondre.

- Tu me vois vraiment venir tourner une vidéo dans cet état? dit il en souriant.

Je sais pertinemment que ce sourire est fait pour me rassurer, et je le remercie au fond de moi car c'est vrai que son sourire est apaisant.
Alors je lui souris en retour en laissant échapper un petit rire.

- J'avoue que tu aurais au moins pu faire l'effort de te coiffer! dis-je en rigolant alors que je lui ébouriffe les cheveux plus qu'ils ne le sont déjà.

On reprend peu à peu notre sérieux et les sourires se dissipent.

- En vrai tu es venu ici pour quoi? Je sais que tu n'as pas voulu me blesser car je te connais et que tu ne voudrais jamais blesser qui que ce soit. Mais ne fais pas l'effort de venir si tu n'as pas de vraie raison car je commence vraiment à avoir du mal à...

Je ne le laisse pas finir.

- Bien sûr que je ne veux pas te blesser. Et comme tu le dis tu me connais. Et tu sais que je ne sais pas m'exprimer quand il s'agit d'émotions ou de sentiments. 
Alors sâche que je ne dis pas qu'il ne se passera jamais rien entre nous car tu sais que tu m'attires.
Mais pour l'instant je t'en supplie laisse moi au moins du temps? Là c'était trop pour moi. Et quand c'est trop je panique et.. et j'm'en vais...
Alors écoute, pour le moment je ne te demande pas de faire comme si il ne s'était jamais rien passé car ce n'est pas le cas et c'est loin de l'être mais on peut au moins rester comme avant surtout quand on est avec les gars. S'il te plaît.

Il m'écoute, il a les yeux rivés sur moi et parler de ça avec lui ne m'a pas gêné autant que je ne l'aurais cru.
Ça m'a plutôt soulagé pour tout dire.

- Je sais que la façon dont j'ai tout déballé n'était peut-être pas la meilleure mais j'en pouvais plus de tout garder pour moi.

- Et ce n'est pas ce que je te reproche.

Il commence à me fuir du regard alors je baisse la tête pour continuer à voir ses yeux.

- Ok, je suis d'accord pour faire comme t'as dit, c'est la meilleure des solutions de toute façon.

Il tourne la tête vers moi en souriant relativement naturellement ce qui me surprend.

Soulagé je souris à mon tours.

- Merci

Ouf. Cette étape est enfin finit, et ça s'est passé mieux que prévu.

- À demain alors.

Toujours le sourire aux lèvres je me dirige vers la sortie de l'appartement.
Une fois sur le palier alors que je donne une impulsion à la porte afin de la fermer j'entends Jordan parler du salon avant que le porte ne se claque.

- En tout cas ce que je retiens c'est que tu as dit que je t'attire.

La porte se ferme.

J'ai dis ça moi? Oui je l'ai dit. Et ce n'est pas un mensonge.

Je me mordille la lèvre en descendant les escaliers le coeur bien plus léger que lorsque j'ai monté les marches une vingtaine de minute plus tôt.

Le retrouver taquin comme avant me rend heureux.
Hâte de le retrouver au local demain...

CORRIGÉ - Joystu : fiction ou réalité ?Where stories live. Discover now