Étoiles en peinture ; Apollon et Icare

3. ton portrait brouillon

De nouveau chez moi, je ressentais un immense vide. Mon chat s'était approché de moi, miaulant en quête d'attention, mais je n'avais soudainement plus aucune force, même mes pensées ne fonctionnaient plus correctement. J'étais donc directement parti me coucher, ton image tournant en boucle dans ma tête, j'avais été bouleversé.

J'étais là, enfoui sous mes couvertures, dans mon lit, ne voulant pas voir la nuit passer.
J'avais les yeux clos, je ne voulais pas les ouvrir, plus jamais. Je voulais rester ici, arrêter le temps, et ne plus jamais sortir.
Je n'aimais pas le jour, il était effrayant, plein de gens, plein de bruit, angoissant.

J'avais fini par m'endormir, et la nuit était passée malgré tout.

En cours, je n'avais rien pu écouter, car encore une fois, je ne pouvais penser qu'à toi.

J'avais retenu ton visage, tous les traits qui le formaient, toutes les couleurs qui l'embellissaient, toutes les perfections qui le composaient, et je l'avais dessiné en bas de ma feuille. Les bruits de la classe me stressaient, mais tout le monde s'en moquaient. Pourtant, la pensée de ton existence m'avait calmé.

Mon voisin de table m'avait tapoté l'épaule, j'avais soupiré.

« C'est quelqu'un que tu connais ? » avait-iel demandé en pointant ton portrait brouillon

Et je lui avais répondu que non, que tu n'existais pas.

Peut-être que j'essayais de me convaincre, à présent, que tu étais seulement un bout de mon imagination parce que je pensais que je ne te reverrais pas, plus jamais, et que je ne pouvais pas me familiariser à ce sentiment de confort lorsque je pensais à toi.
Cette pensée me déprimait, et ce qui était encore plus désolant, c'était que je ne te connaissais même pas, que je ne t'avais vu qu'une fois.

Iel m'avait dit, ensuite, que j'avais les yeux qui brillaient quand je te dessinais, comme si je regardais le soleil, laissant ses rayons infiltrer ma vision.

J'avais simplement haussé les épaules, l'air de rien.

Je voulais que ça n'ait l'air de rien.