4.Maudite gourmandise

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Le magasin de farces et attrapes de Fred et George Weasley était une des boutiques qui avait paradoxalement le mieux fonctionné durant la période noire du règne du Seigneur des ténèbres sur le monde sorcier. Après la chute du cruel mage de la main de Harry Potter, le succès de ce commerce ne s'était pas démenti ce qui confirmait, du point de vue des jumeaux, l'enthousiasme des sorciers à l'égard des bonnes blagues.

Les deux frères offraient de multiples produits qu'ils avaient inventés ou d'autres fabrications aux concepts renouvelés. Les créations fonctionnant le plus étaient le « Ratiboiseur capillaire », une potion transparente sans parfum odorant ni gustatif qui permettait en une nuit de se retrouver le crâne aussi chauve qu'un nouveau-né ; la « Décoction d'ivresse », un breuvage qui pouvait facilement être versée dans un liquide quel qu'il soit sans être découvert et qui donnait une voix pâteuse, confuse et mal assurée à la personne l'ayant bu tout en concordant ses gestes à un individu réellement ivre.

Un jour, pour se venger de Percy - actuel assistant du ministre -, Ron et ses frères avaient versé cette décoction dans le verre de jus de salsepareille du jeune arrogant avant une séance de presse où il devait prononcer un discours hypocrite sur la « sécurité maximale et infaillible » que le gouvernement assurait au monde sorcier. C'était encore lors de l'époque sombre où vivait Voldemort et où le ministère tentait de rassurer les habitants quant aux capacités de leur politique. Percy était alors monté sur l'estrade en titubant, s'étalant presque sur le bureau d'où il devait palabrer sous les centaines d'yeux des journalistes sorciers venus de tous les pays. N'ayant pas prévenu le coup, le ministère avait assisté dans une incapacité totale à leur humiliation publique. Ce jour-là, Percy avait été renvoyé ce qui avait été la pire des nouvelles pour lui. Il n'avait rien pu faire pour rattraper cela et était resté mortifié car tout du long, il était resté parfaitement conscient de ce qu'il faisait – la décoction d'ivresse laissant toute lucidité des faits et des dires sans pouvoir, cependant, les combattre.

Le magasin récoltait également de grosses recettes grâce aux « Lunettes déshabilleuses » qui permettaient de voir à travers tous textiles qui n'étaient pas du cuir de dragon. Pour parer cela, ils avaient aussi mis en vente, une ligne de vêtements en peau de dragon dont l'actionnaire majoritaire était évidemment Harry Potter et des produits écologiques et non-allergisants permettant de retrouver l'opacité des vêtements. Désormais, seuls les insouciants ou exhibitionnistes ne portaient pas de vêtements préalablement vaporisés... d'où le succès constant de ces lunettes.

Mais ce qui était le plus à la mode depuis deux mois étaient les sucettes « Révélation » ou ces confiseries qui changeaient de couleurs selon le degré de maîtrise du sexe oral. Nombre de jeunes hommes venaient en acheter pour se faire une idée des talents linguales de leurs petites amies. Toutefois, le Weasley ne pouvaient pas non plus nier que les femmes en étaient également friandes.

A la base, la sucrerie était d'un beau blanc nacré, striée de fines spirales roses et elle ne commençait à changer de couleurs qu'au bout de quelques passages en bouche. Puis, d'après les mouvements de langue, de lèvres, de joues, de dents, de palais, de gorge et de salive, elle passait d'une couleur à une autre pour arriver à la finale qui déterminait le niveau d'expertise et qui ne bougeait alors plus jusqu'à ce que la confiserie soit toute engloutie.

La sucette variait des couleurs chaudes aux couleurs froides suivant le talent. Ainsi, si la blancheur originelle tournait au vert pâle, ce n'était pas bon signe pour le gourmand ou la gourmande et signifiait qu'il y avait des progrès à faire. En revanche, si elle prenait une teinte rosée, l'intérêt des prétendants ne pouvait qu'augmenter.

Sur l'étiquette du sachet contenant douze sucettes était noté :

Si tu es noire, personne n'aimerait être à ta place, ton talent équivaut le désespoir ;

OS Harry PotterWhere stories live. Discover now