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Touch – Sleeping At Last

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Mon ange,

Je viens de rentrer de l'hôpital.

Je... J'ai enfin eu le droit de venir te voir. En vérité, j'ai eu le droit de venir hier, mais je n'ai pas réussi à t'écrire avant ce soir. Je me demande même encore comment j'ai réussi à rentrer jusqu'à la maison sans m'écrouler avant. C'est tellement difficile de te voir comme ça... Mais je préfère ça mille fois que de devoir venir voir une pierre tombale. Cette image m'horrifie. Je ne sais pas si tu ressens la douleur, car tu es dans le coma, mais même sans, si je le pouvais, je prendrais ta place un million de fois pour que tu n'aies pas à vivre ça.

Quand le médecin m'a dit que j'étais autorisé à venir te voir, je ne suis jamais arrivé aussi vite, je crois. Quelle stupidité de ma part quand on sait comment tu t'es retrouvé ici. Mais dix jours sans pouvoir te voir ou te toucher et mon monde s'écroulait. Entrer dans la chambre d'hôpital où tu es depuis l'accident, c'était comme affronter une nouvelle réalité, et même si j'avais besoin de te voir, je te mentirai en disant que je n'appréhendais pas de voir l'état dans lequel tu es. Pardonne-moi, j'ai presque eu un mouvement de recul en ne reconnaissant pas ton corps caché sous ses nombreux plâtres et bandages.

Ton visage n'a pas changé, à part les quelques bleus qui s'estompent et les légères coupures. Tu es toujours aussi beau mon ange. Même si tu avais été complètement défiguré par ce drame, je t'aurai toujours trouvé aussi beau. Un énorme bandage entoure ta tête, car tu as reçu un gros choc, les médecins m'ont dit qu'ils ne pouvaient pas encore prédire les conséquences à long terme si tu te réveillais. Ces idiots, bien sûr que tu vas te réveiller Lou. Tu n'as pas le choix, parce que j'ai besoin de toi moi. J'ai besoin de toi.

Lorsque j'ai posé ma main sur la tienne, j'ai eu l'impression de recevoir une décharge électrique, mais ce n'était pas aussi agréable que lorsque tu as entrelacé nos doigts pour la première fois, il y a diz ans. Non. Parce que ta main n'avait pas cette chaleur habituelle, parce que tes yeux ne se sont pas mi à briller et tes lèvres ne se sont pas mises à sourire. Seules mes larmes ont coulé.

Je me suis assis dans le fauteuil à tes côtés et je t'ai regardé en silence pendant quelques minutes, sans pour autant lâcher ta main, ressentant seulement le goût salé de mes larmes sur mes lèvres. Est-ce que tu l'as sentie ? Ma main dans la tienne, est-ce que tu l'as sentie ?

Mon cœur est complètement déchiré.

Te voir sur ce lit d'hôpital m'a brisé d'une nouvelle façon, j'ai comme réalisé que je ne me réveillerai pas de ce cauchemar avant longtemps, qu'il était devenu ma réalité. Une réalité insupportable. Une réalité que je ne veux pas accepter.

Tu me manques chaque jour un peu plus que le précédent.

J'ai l'impression que je vais m'effondrer à chaque minute de ma vie. Et pourtant hier, j'ai récupéré les enfants pour qu'ils rentrent à la maison, je me suis dit qu'ils avaient besoin de retrouver la maison pour ne pas être chamboulé encore plus par l'absence de leur père, et égoïstement, j'avais besoin de les avoir avec moi tout le temps, pour me sentir un peu moins seul peut-être.

L'illusion est pourtant telle que sans toi à mes côtés, je serai toujours seul.

Reviens-nous.

Je t'aime plus fort que tout, plus que l'univers entier.

Ton Harry.

Ton Harry

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À nos souvenirs.Where stories live. Discover now