Chapitre 15

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« Affaire Britain : du meurtre à la mascarade judiciaire ?

Depuis maintenant plusieurs semaines, Gambia, une jeune domestique de 17 ans, se voit attribué le statut d'assassin à travers toute la Côte de l'or.

Pourtant, à la grande surprise de tous, la liste des inculpés, devenue complètement vierge, reprend de ses couleurs en incluant un nouveau, ou plutôt un ancien suspect.

En effet, le journaliste, Nigeria, a vu sa maison prise d'assaut par la police dès l'aube. Celui-ci n'a pas le temps d'entendre les percussions du balafon, qu'on le met immédiatement en examen.

Pour l'instant, le procureur n'a encore rien dévoilé au sujet de cette arrestation, mais d'après l'inspecteur chargé de l'affaire, il se pourrait qu'il soit impliqué avec la police dans cette affaire : corruption, falsification de preuves, faux témoignage... Tout porterait à croire que la justice couvrirait le véritable coupable.

La métropole, quant à elle, ne s'en mêle pas et décide de se protéger des flèches en gardant le silence derrière cette grande "magouille", laissant la justice dans un trou béant.

À l'heure actuelle, la réelle question qui torture les populations est la légitimité des autres procès, notamment Haute-Volta, l'avocat de l'accusée, qui s'inquiète à ce sujet : "C'est un véritable remue-ménage auquel on assiste. Si la police se comporte ainsi, il deviendra impératif de réviser tous les dossiers précédents. [...]".

La cours d'assises essaye de redresser au plus vite la balance de son côté en niant en bloc les accusations portées contre elle. Mais, même en y rajoutant une quantité astronomique de sucre, son lait ne calmera pas l'agitation des foules...." Traduit la journaliste ne cachant pas son excitation. »

Le pêcheur, un pied étalé le long du canapé, pensait de manière nostalgique aux vagues de l'océan en écoutant la demoiselle lui raconter les échos. Cela ferait bientôt un mois qu'il n'avait pas pris le large, il n'allait pas toucher un rond cette fois... Il trouverait bien un moyen de se remplir les poches en cette fin d'année. Après tout, il ne faisait pas de bénévolat.

Un crayon tournant habilement autour de ses doigts, il fit face à la femme qui descendit enfin de la chaise sur laquelle elle discourait.

« Il a finalement parlé. Ça avance vite, on pourra se reposer.

- Hé oui ! Les journalistes d'ici ont une plume qui me plaît ! Vous en pensez quoi ?

- Je ne sais pas... Si les gens peuvent se faire une opinion...

- Les gens sont maître de leur opinion ! Nous, on a respecté la vérité ! C'est le plus important ! »

Elle lui présenta sa main tendue comme une corde n'attendant que le crayon qui faisait office de jeu pour Sénégal. Il lui rendit son dû en lui demandant d'une manière se rapprochant du doute :

« Et maintenant ? Qu'allez-vous faire à présent ?

- J'avais songé à aller voir le Nigérian avant, je connais le chemin du poste par cœur maintenant ! Et puis c'est la fin de l'année, j'ai pas envie de raté ça !

- Vous êtes vraiment sûre de vouloir...

- J'ai deux mots à lui dire ! Ne vous en faites pas monsieur !

- Comme vous voulez... Soupira-t-il. »

Bien sûr qu'elle mentait, jamais elle n'irait de son propre chef voir ce type.

Elle se retourna brusquement en enroulant rapidement le journal et l'attacha avec un élastique puis lui retourna sa question.

Sénégal se recoucha en balançant son pied et répondit très vite :

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