Chapitre 41

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Roméo a pris le volant direction la maison close où se trouve les bureaux de C. Daniel les rejoint directement là-bas. Il sort rarement autant armé. Mais il sait bien qu'ils en auront probablement besoin dans le pire des cas. Roméo qui est toujours en train de rigoler, affiche une expression sérieuse dès qu'il se gare. Daniel vient à leur rencontre.

- Ils n'attendent plus que nous chef.

- Ils ?

- Il y a d'autres personnes. Évidemment les hommes de C. Même Lowig est là. Et aussi d'autres juges.

Daniel est visiblement mal à l'aise. Il peut comprendre. Ce qu'il veut dire de cette manière, c'est la même chose que C lui demande de faire pour elle. Elle lui demandait déjà à l'époque et un peu plus aussi. Il repense au fait que c'est grâce à C qu'il a rencontré Daniel et Roméo. Roméo venait participer à une vente aux enchères, tout ce qui est de plus illégal. Daniel travaillait pour C avant qu'il ne lui propose de le rejoindre. Daniel doit avoir encore plus de mal que lui. Il vit à la frontière depuis quelques années et il n'a plus remis les pieds ici depuis. Les souvenirs désagréables associés à cet endroit doivent lui revenir. Andres pose sa main sur son épaule en soutien. Il expire profondément avant de reprendre pleinement possession de ses moyens.

Ils s'avancent tous les 3 vers l'entrée du bâtiment gardé par les hommes de C. Ils s'écartent pour laisser passer Andres. L'expression effrayante qu'il arbore découragerait quiconque de s'opposer à lui ou de carrément lui parler. Ils sont tous les trois sur leurs gardes. Un homme les conduit dans une première salle où sont rassemblés deux personnes qu'il reconnaît être les autres juges. Ils travaillaient déjà avec C quand il est arrivé pour sa formation. Le mégère est prévoyante à ce qu'il remarque. L'hostilité dans le bâtiment est claire, tellement puissante que même le parfum de l'encens constant n'arrive pas à la couvrir. Ils veulent tous lui faire la peau. Peut-être pour la même raison ou pour d'autres. Il n'en sait rien et s'en fout, il a l'habitude de ce genre d'ambiance.

- Mais qui voilà le traître...

- Tu devrais changer Lowig. C'est dommage que tu ne te sois pas encore rendu compte qu'être son fidèle toutou ne la fera pas t'aimer plus.

- C'est vrai que tu es son chouchou. Tu l'as toujours été même quand tu es parti. Elle ne t'a pas tué.

- Quel genre de secret tu penses que j'obtenais de C ? Ils se toisent méchamment du regard. Lowig a toujours eu un problème avec lui à partir du moment où C faisait du favoritisme. Si seulement il était un peu plus malin et moins obsédé par elle. Elle ne m'a pas tué surtout parce que me garder vivant était bien plus utile pour elle. Elle est même obligée de me rappeler après tout ce temps. Vous vous ramollissez les gars ou quoi ?

La provocation rend rouge certains dont Lowig évidemment. Il sourit insolemment. Un homme vient interrompre ce qui aurait pu devenir un massacre et les chercher pour aller au bureau de leur chef. Il reconnait certaines portes, mais aucun visage familier. En quelques années l'arsenal de cette maison a changé. Les filles semblent curieuses de ces 3 hommes qu'elles n'ont jamais vu ici et qui se promènent gaillardement dans les couloirs. Elles sentent la tension et évitent de trop s'approcher.

Il était connu pour être le chouchou de C et tout le monde dans la ville et surtout dans le business savait qu'ils avaient une relation très ambiguë. Les rumeurs allaient bon train. Certains pensaient qu'ils couchaient ensemble, qu'elle était sa mère adoptive, qu'il l'aidait à réaliser des cérémonies toutes plus démoniaques les unes que les autres, qu'elle buvait le sang des jeunes hommes autour d'elle pour rester jeune et qu'il était sa dernière victime. Une chose était certaine avec cette femme effrayante, c'est que tous les hommes qui ont travaillé avec elle de très près sont morts ou devenus séniles. Personne ne s'explique comment Andres s'en est sorti vivant de son emprise. L'antre du diable prend tout son sens quand il pénètre dans le bureau de C. Il accepte bien être le diable, mais même le diable avait un créateur.

Brisée par amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant