Brisée par amour

Chapitre 12

Il s'en va sur ses mots, la laissant cogiter. Ivan le suit en silence. Dès qu'ils sont hors de son champs de vision et d'audition, il se tourne vers son chef souhaitant le questionner au sujet de ses intentions. Mais il s'arrête en plein acte et ne dit rien. Andres a les yeux noirs de fureur. Son mécontentement ressort finalement. Il le reconnaît bien là.

Il est assis dans un fauteuil dans la chambre quand Lisa pénètre à l'intérieur. Les rideaux de la chambre sont tirés et la pièce est plongée dans l'obscurité. Ivan a disparu. Elle le voit le regard pensif, perdu au loin.

- 10 minutes.

Elle est nerveuse. Son corps se rappelle maintenant à quel point il arrive aisément à la mettre sous pression. Elle n'arrive plus à penser, trop de pensées l'assaillent d'un coup. Elle voudrait s'en aller mais elle n'arrive pas à bouger.

- Est-ce que je dois venir te chercher moi-même ?

Bien qu'il ne la regarde pas, sa voix n'admet aucun doute sur la manière dont elle réagira à sa question. Lisa s'approche de lui et s'arrête juste devant lui. Elle pose genoux à terre.

- Assieds-toi, lui dit-il après s'être levé. Lisa est sous le choc. Elle a encore plus peur. Je ne vais pas me répéter une seconde fois.

Sa voix est claire et pourtant si froide et dure. Elle se dépêche de lui obéir. Lisa tremble de tout son être quand elle prend place dans ce siège. Ne dit-on pas que le calme avant la tempête est plus effrayant que la tempête elle-même ? Il s'adosse à l'accoudoir et passe son bras derrière le dossier. Pendant de longues minutes, ils ont une discussion. Non plutôt quasiment un monologue. La boule au ventre de Lisa est toujours présente et sa docilité est revenue. Andres la sent prête à écouter et réaliser fidèlement son plan. Il sourit, satisfait de l'état dans lequel se trouve sa petite poupée. Il adore la sensation d'avoir récupéré la corde. Il peut la serrer comme la lâcher, mais elle reviendra toujours dans sa main. En quelques minutes, Lisa l'a aussi compris. Elle ne pourra jamais échapper à son emprise. Le pacte qu'elle a signé avec le diable prend tout son sens maintenant. Elle se sent fragile à cet instant, mais une part d'elle est confiante en le fait que tout ira bien. Tout ira bien du moment qu'il est avec elle et prend soin d'elle.

- On en a fini. Je vais t'expliquer clairement ce que l'on va faire. Je veux que tu emmènes le procureur à un club de SM.

- Il ne pratique pas ce genre de chose. Comment faire cela ?

- Tu es sa chérie, lui dit-il en enroulant une mèche de sa chevelure entre ses doigts. Son sourire se fait narquois. Convainc le. La méthode m'importe peu. Tu peux lui dire qu'il s'agit d'un de tes fantasmes. Que tu avais peur de sa réaction si tu lui annonçais. Que maintenant tu te sens assez en confiance et que tu l'aimes tant que tu voudrais partager cela avec lui.

- Bien...

- Une fois au club, je ferais en sorte d'avoir des photos de votre venue. Je te donnerai l'adresse du club en question.

- Je ne pense pas que la honte le fasse se retirer et vous laissez en paix.

- Moi non plus. C'est là où tu te mouilles le plus. Tu vas porter plainte pour coup et blessures quelques temps après.

- C'est impossible. Il n'est pas violent.

- On fera en sorte que le monde le croit. Tout le monde t'a vu dans ses bras. Les blessures seront simulées. Le voir sortir d'un club de SM ne fera que renforcer la narration. Le procureur, adepte de SM, torture et violente les femmes. Des titres excitants tu ne trouves pas ?