Chapitre 10

58 1 0
                                    

Lors du boulot, Eliotte m'envoie un message.

Eliotte: Salut soeurette. Vendredi soir, Elisabeth et moi organisons une petite soirée. Tu seras là ?
Moi: C'est en quel honneur ?
Eliotte: Pour rien. Juste pour nous amuser.
Moi: Ok, je serai présente.
Eliotte: Cool. À vendredi.

Vendredi soir, je pars chez mon frère avec un cadeau pour mon neveu de cinq ans.
Quand j'entre, après qu'Elisabeth m'ouvre la porte, je vois que Jason est en discussion avec Eliotte.
Mon neveu sort de sa chambre et crie mon prénom. À ce moment-là, les deux hommes s'arrêtent de parler et me regardent.
Jason me fait un sourire et j'en fait un, moi aussi.
Il s'approche.
-Salut Kate, dit-il.
-Salut. Tu ne m'avais pas dit que tu serais là.
-C'est moi qui lui ait ordonné de ne pas le faire, intervient mon frère en souriant.
-Vous parliez de quoi ?, j'interroge.
Jason devient rouge et Eliotte répond :
-De toi.
Je le fixe. Pourquoi ils parlaient de moi ?
-Frérot, je peux te parler,en privé ?
-Bien sûr, viens dans la cuisine.
Je le suis et nous quittons le salon.
-Eliotte, c'est moi ou tu veux me caser avec Jason ?
-Je ne vois pas du tout ce que tu veux dire.
-Arrête de mentir ! Tu lui donnes mon adresse pour qu'il m'emmène au travail et maintenant, tu l'invites ici et vous parlez de moi.
Il rit.
-Bon, c'est vrai que je fais exprès.
-Pourquoi ?
-Kathleen, tu ne remarques rien ? Quand tu le regardes, tes yeux brillent, ils pétillent de joie et d'amour. C'est pareil pour lui.
-C'est sûrement toi qui te fais des idées.
Il rit de nouveau.
-Kathleen, je ne suis pas le seul à le remarquer. Elisabeth et les parents l'ont aussi remarqué. Je suis sûr que même Théo le remarquerait.
-T'abuses, dis-je en rougissant.
-Non, je ne dis que la vérité.
-Eliotte, je l'aime et il le sait, mais je ne suis pas prête à me remettre en couple avec lui. J'ai peur qu'il...
-Qu'il refasse la même chose qu'il y a dix ans ?
Je hoche la tête en signe d'affirmation.
Il me prend dans ses bras et me murmure à l'oreille :
-Kathleen, vous avez grandi. Il y a dix ans, il était encore un gamin de dix-huit ans. Il a fait de la merde et je le sais et il le sait. Je te comprends, mais aujourd'hui, il a vingt-huit ans. Il a appris de ses erreurs. Quand nous étions en train de parler, il m'a dit qu'il ferait tout pour toi et qu'il ne commettrait plus les mêmes erreurs.
Kathleen, tu ne l'aimes pas, tu es folle de lui. Je sais que c'est dur pour toi, mais malgré ça, l'amour est fort et l'emporte toujours.
Je reste silencieuse.
-Est-ce que j'ai raison ?, demande mon frère.
-Sans doute.
Il sourit et desserre son étreinte.
Elisabeth vient dans la cuisine avec Théo dans les bras.
-Eliotte, est-ce que tu lui a demandé si elle pouvait garder Théo ?, dit-elle à son mari.
-Non, pas encore.
-De quoi vous parlez ?, j'interroge.
-Kathleen, ça te dérangerai de garder Théo pour une semaine ?, me demande Elisabeth, Nous voulons partir en Espagne en voiture pour retrouver mes parents. Je suis désolée de te déranger avec ça.
-Ne t'inquiète pas Elisabeth. J'aimerai beaucoup garder Théo et en plus, vous avez besoin de temps pour vous deux. Vous partez quand ?
-Demain matin, répond Eliotte, Je sais que c'est tard pour te prévenir maintenant, mais...
-Eliotte, Elisabeth, il n'y a aucun problème. Je suis très heureuse de garder le petit. Je l'emmènerai avec moi quand je partirai.
-Ouaiiis !, s'exclame mon neveu.
-Merci beaucoup, dit Elisabeth.
-Avec plaisir. Je ferai tout pour vous trois.

Il est minuit quand je quitte la maison de mon frère, avec Théo et ses affaires.
Jason insiste pour me raccompagner et j'accepte avec joie.
-Alors, comment se passe le boulot ?, me demande-t-il dans la voiture.
-Bien, un peu débordée, mais j'adore mon metier.
-Je suis heureux que tu aies réalisé ton rêve.
-Ouais. J'ai réalisé presque tous mes rêves donc je suis contente.
-Presque ?
-Oui, presque.
-Je me rappelle très bien que tu voulais vivre au Royaume-Uni. C'est lui, le rêve non-réalisé ?
-T'as une bonne mémoire.
-Je te connais. Je sais tout sur toi.
-Par exemple ?, je questionne en souriant.
-Ça peut durer longtemps.
-Je m'en fous.
Il me regarde et sourit.
-Tu t'appelles Kathleen Jane Rose. Tu es née le 10 juillet 1990 à Lyon. Tu es journaliste dans un magazine People. Tu as fait des études à Sciences po.
-Comment tu sais ça ?
-Je t'ai dit, je sais tout sur toi.
-Jason.
-Kathleen, c'est logique, non ? Quand nous étions encore en couple, tu me disais que tu voulais étudier là-bas et je t'avoue que ton frère m'a dit que tu as réussi à y aller. Je peux continuer ?
-Vas-y.
-Ta couleur préférée, c'est le rouge. Ton animal préféré, c'est le cheval. Tu as même fais de l'équitation. Tu es allergique aux cacahuètes et tu as peur des serpents. J'ai été ton premier petit ami...
-Arrête, je te crois. J'ai compris là, je déclare en rigolant.
Il rigole à son tour.
-Va écrire ma biographie, dis-je.
Nous discutons ensuite de tout.
Comme ça fait du bien d'entendre sa voix.
Quand nous arrivons, je sors de la voiture, ouvre la portière arrière, prends Théo, qui dort profondément, dans mes bras.
-Merci Jason.
-Avec Plaisir.
Puis après un silence, je dis dans un murmure :
-Je t'aime.
Je pense qu'il ne m'a pas entendu, mais...
-Je t'aime aussi Kate.

Un cœur briséWhere stories live. Discover now