Un cœur brisé

Chapitre 16

Présent
2 semaines plus tard

Je me sens vide et détruite.
J'ai perdu Eliotte et je ne veux pas y croire.
Après sa mort, plusieurs choses se sont produites, même si je ne me rappelle pas de grand chose.
Le jour de son décès, mes parents sont venus chez moi et nous avons pleuré.
Théo était silencieux. Il a perdu sa mère et son père. Cela me fait mal.
Mes parents et moi avions parlé de où vivrait Théo.
Je n'avais pas le cœur pour discuter et mes parents non plus, d'ailleurs.
Nous pensions qu'il était préférable que mon neveu vive chez ses grands-parents.
Cependant, il est sorti de son silence en déclarant :
-Je veux vivre avec Kathleen. Je veux vivre avec elle !
- Tu veux rester avec moi ? Pourquoi ?
- Oui !, m'a-t-il répondu. Parce que tu me rappelle papa. Vous avez les même yeux et la même façon de parler. J'ai besoin de ça. Tu es aussi la meilleure tante au monde et la meilleure amie de papa. Je veux vivre là car tu a été proche de mon papa. En plus, je n'ai pas envie d'habiter l'endroit où a grandi papa.
- Tu es très intelligent, Théo, a dit Jason.
Mes yeux s'étaient remplies de larmes et j'ai pris mon neveu dans mes bras.
- Mon cœur, si tu veux rester, restes. Je serai très heureuse de vivre avec toi.
- Et si tu as besoin d'aide, je suis là, est intervenu Jason.
Je ne me souviens plus quand mon père et ma mère ont quitté mon appartement.
Ce que je sais, c'est qu' après avoir mis Théo au lit, j'ai regardé le garçon que j'aime et j'ai commencé à sangloter en murmurant :
-C'est un cauchemar, c'est un cauchemar. Jason, dis-moi que c'est un cauchemar !
J'ai pris mon vase posé sur la table basse et l'ai lancé contre le mur.
Jason s'est rapproché de moi, m'a enlacé avant de me porter et me déposer sur le canapé.
J'ai posé ma tête sur son épaule et il m'a bercé jusqu'à que je m'endorme.

Pour être honnête, je ne me rappelle pas de l'enterrement qui s'est déroulé une semaine plus tard. J'ai l'impression d'avoir dormi toute la journée.
Je n'ai que quelques bribes de souvenir.
Je vois Jason qui ne me lâche pas la main comme s'il avait peur que je tombe par terre.
Peut-être ça aurait été le cas s'il n'était pas là.
Je me souviens aussi de Théo qui n'a pas arrêté de pleurer en sanglotant deux petits mots : maman...papa...
Ces mots me transperçaient le cœur comme une lame de couteau.
C'est Jason qui a réussi à le calmer.
Je n'en étais pas capable et il le savait.
En y repensant, Jason a été notre pilier ce jour-là.
Je n'ai pas pleuré. Mes tantes et oncles m'ont  même dévisagé pour ça.
Ils ne comprenaient pas pourquoi la sœur du défunt ne versait aucune larme.
J'ai la réponse à cela : Pour moi, ce n'était pas réel. C'était juste une blague qu'Elisabeth et Eliotte ont décidé de faire. Ils sont encore en vacances.
Cependant, en rentrant chez moi, j'ai lâché mes larmes.
Théo m'a regardé intensément avec des yeux triste.
Quant à Jason, il souffrait en me voyant comme ça.
Quand nos regards se sont croisés, je voulais juste une chose, l'embrasser.
L'embrasser jusqu'à mon dernier souffle, mais il a vite détourné ses prunelles vertes des miennes.
- C'est dur, Kate, a-t-il déclaré.
- De ?
- De te voir brisée.
- Je suis tombée dans le même état quand tu es parti. Je t'avoue, un état moins important qu'aujourd'hui, mais quand même. Tu m'as aussi détruite, Jason.
J'ai vu un voile passer sur son visage.
Je suis allée dans ma chambre et j'ai regretté mes paroles.