Chapitre 2 : Vers les Anciens

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— Un... cinq... dix...

Eirin comptait attentivement les poches de sang qui lui restaient. Normalement, elle en aurait suffisamment avant de quitter cette ville maudite et de disparaitre de nouveau dans la campagne profonde. Hors de question de se nourrir à la source dans cette ville, elle deviendrait beaucoup trop vulnérable et le sang attirerait ses congénères.

Et de toute évidence, elle n'avait pas envie de rencontrer ce fameux Marcel.

Elle s'était renseignée. Apparemment, il vivait dans une vieille caserne désinfectée. Le genre d'endroit qui sied tout à fait à sa nature, se moqua Eirin intérieurement. À croire que forcément les vampires devaient vivre dans des lieux sordides.

Bon, le soleil était levée et ses ennemis incapables de sortir, c'était donc le moment idéal pour profiter un minimum de son passage ici. Avec la foule, la ville étant perpétuellement en fête, elle passerait inaperçue.

Eirin s'habilla d'une robe légère qui dévoilait ses épaule. Elle devait bien l'admettre, sa condition avait quelques points positif, comme résister au soleil. Si elle avait dû ne plus sortir que la nuit elle aurait surement tenté de mettre fin à ses jours...

Ah non, c'est vrai, elle ne pouvait pas.

Au moins elle n'avait rien perdu de son sarcasme. C'était en soi, après tout son temps, une certaine victoire.

Elle cacha un long couteau, le long de sa jambe gauche n'ayant tout de même pas perdue une once de sa méfiance.

— Prudence est mère de sureté comme on dit.

Sur ces mots elle sortie, refit le même rituel pour protéger les lieux et descendit les quelques marches qui l'a séparaient de la ruelle bondée.

La mélodie jouée par des saxophones emplit soudainement les oreilles de la jeune femme et rapidement, un sourire naquis sur son visage. Vivre dans la campagne était un gage de sécurité mais il était vrai que parfois l'ambiance de la ville lui manquait. Cela lui rappelait les grandes fêtes à la cour de Versaille à l'époque.

Elle fit quelques pas et tenta, grâce à de multiples esquives de rejoindre la place d'où la musique provenait. Là, elle trouva un bar et décida de s'installer en terrasse pour profiter de l'ambiance musicale ainsi de l'air frais crée par une fontaine installée un peu plus loin.

— Qu'est ce que je peux vous servir, demanda un serveur qui s'était approché de sa table. Une bière fraiche ?

— Ah non, je déteste l'alcool, vous auriez un thé glacé ?

— Oui bien sûr, je vous apporte ça tout de suite.

D'un geste de la tête, elle remercia silencieusement le serveur qui parti en quête de sa commande. Alors qu'elle profitait tranquille de l'ambiance et sirotait son thé, une femme apparut juste en face d'elle, assise sur une chaise qui, quelques secondes avant, était pourtant vide.

— Je pensais t'avoir dit de ne pas t'approcher de mes fils, cracha-t-elle.

Le verre que tenait Eirin tomba et se brisa sur le sol et la jeune femme recula de quelques pas. Le serveur qui l'avait servis se jeta sur les débris de verre afin de les ramasser, se tenant entre Eirin et son interlocutrice et quand Eirin se pencha pour la voir de nouveau elle avait disparue.

Semblant prendre conscience de la situation, la jeune fille s'accroupie pour venir en aide au serveur.

— Je... je suis vraiment navrée !

— Il n' y pas de soucis, Mademoiselle.

— Non, vraiment laissez-moi ce torchon je vais nettoyer.

La première d'entre euxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant