Chapitre 1

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Coucouu, bonne
lecture à toi 🤍

Je vous propose un jeu : essayez de trouver un surnom pour chaque personnage dès qu'il apparaît dans le chapitre

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pour chaque personnage dès
qu'il apparaît dans le chapitre.
Je sélectionnerai les meilleurs !

𝓒HAPITRE UN

Nul n'ignorait désormais le nom de Milan Montmarcy mais peu avaient su, jusque-là, à quoi il ressemblait. Il était un jeune homme aux traits méditerranéens, le teint olive, des boucles châtains que la neige frisait et humidifiait, des sourcils noirs arqués par la ruse. Ses lèvres, timidement souriantes, traduisaient cet esprit vif qui faisait sa célébrité.

Je tendis mon billet au kiosquier. Cinq euros ramollis par les neiges de ce matin et par la moiteur de ma main. Sur la couverture, je regardai une dernière fois ce visage que j'avais tant haï et imaginé puis coinçai le journal contre ma poitrine, au sec, à l'intérieur de mon manteau.

Je descendis immédiatement les escaliers du métro Cadet en bas desquels m'attendaient Romain et Margaux. Mes deux meilleurs amis, mais aussi la seule famille qu'il me restait.

« C'est lui ! criai-je en tirant le journal de mon manteau. Il ressemble à ça !

— Ne parle pas si fort, Judith. On pourrait comprendre nos intentions, chuchota Margaux.

La main gantée de Romain s'empara du journal. Nous nous penchâmes tous les trois sur le portrait, imprimé 14x21 centimètres sur la première page.

— T'es une vraie parano, Ma'. Arrête un peu, grogna mon ami.

— Je saurai le reconnaître dans le cortège. Sûre et certaine, commentai-je.

— On le reconnaîtra tous, Judith. C'est le premier Commissaire de Paris, on ne verra que lui. »

Nous franchîmes les portiques démontés. La chaleur, des autres et du sol, m'étouffait désormais. Sur le quai, je saluai Mme Carre et ses deux enfants qui partageaient un sachet de pain de mie ce matin-là. Elle économisait les morceaux de beurre d'hôtel périmé, qu'elle étalait avec un couteau en carton.

Romain m'aida à descendre jusqu'aux rails, me tenant fermement par la taille. Quelques mois auparavant, je m'étais foulée la cheville en sautant imprudemment. Margaux, elle, gardait son agilité d'ancienne gymnaste. Nous nous engageâmes dans le couloir vide. Aucun métro n'y circulait plus depuis que les basses températures avaient forcé la fermeture de la dernière centrale nucléaire.

Dans l'obscurité, Romain s'empara d'une de mes mains. Margaux ne s'en apercevrait pas, elle guidait la marche, connaissant mieux que quiconque les passages secrets du métro. Mes crevasses me picotaient.

Nous rencontrâmes un des wagons immobilisés. Nous savions désormais comment grimper à l'intérieur, pour parcourir le segment de couloir à l'abris. Nous entendîmes un homme ronfler, allongé sur une des banquettes que j'imaginais toujours bleu électrique.

JUDITH ⎢Gagnante concours Mythes Modernes sur FyctiaWhere stories live. Discover now