Dix : Compromis

7.4K 283 35
                                    

PDV Enola :

Ça fait bien dix minutes que Cassio est parti et il tarde à revenir, laissant tout le temps à l'angoisse pour prendre le contrôle de mon corps à nouveau. De plus, ma vessie est pleine mais il m'a dit ou plutôt ordonné de l'attendre sur le lit. Je ne sais pas si j'ai le temps d'aller au toilette sans qu'il ne remarque mon absence. Habituellement, je ne me serais pas posé la question mais là il m'a bien fait comprendre que je devais lui obéir. Je ne veux pas qu'il pense qu'il peut me demander n'importe quoi et que je vais gentiment obéir, mais je ne suis pas encore en état de subir tout type de violence et ce que j'ai subi ne semble le dissuader de me violenter. Alors on va attendre avant de le provoquer. Je ne voudrais pas finir dans un cercueil plutôt que prévu.

Voyant qu'il ne revient toujours pas, je me dirige au toilette en ayant l'espoir que je serai de retour avant lui. Je fais ce que j'ai à faire, puis vais me laver les mains. Mais lorsque je me regarde dans le miroir je vois que sa main a laissé une énorme trace rouge sur mon cou. J'effleure de mon doigt la marque et instantanément celle-ci se met à me bruler. Moi qui était contente que la plupart de mes bleus aient disparu, seul les plus gros persistent sur ma peau. Me voilà décorée d'un nouveau et pas des moindres.

Je clos mon observation, et retourne dans la chambre. Lorsque j'y pénètre, je retrouve Cassio confortablement installé sur le lit, un carton de pizza déposé devant lui. Je n'ose pas réellement m'approcher, d'une part de peur qu'il n'apprécie pas que je ne sois pas resté à l'attendre et d'autre part car je ne veux pas être si proche de lui et encore moins sur un lit.

- Viens, qu'est-ce que tu attends ? Me demande-t-il tout en levant l'un de ses sourcils comme pour me faire comprendre qu'il n'acceptera aucun refus.

- J... je veux pas manger avec vous. Ose-je lui répondre. Alors qu'un rire nerveux n'augurant rien de bon lui échappe.

- Je pense que tu as assez joué l'insolente pour aujourd'hui.

- C'est.. c'est pas de l'insolence je ne m'en sent juste pas capable.

- Ecoute, j'ai pas envie de me battre avec toi. Si j'ai décidé de manger avec toi, je le fait et ce même si je dois t'y contraindre. Dit-il en jetant un coup d'œil en direction des menottes toujours parterre.

Mon sang se glace et je commence à reculer pas à pas dans la salle de bain. Mais la porte n'ayant pas de serrure, je ne ferrai que retarder l'inévitable. Alors, que je viens de passer l'encadrement de la porte, il reprend la parole en soufflant.

- Je te propose un compromis. Reprend-t-il plus doucement voyant qu'il n'obtiendra rien de moi mise à part une crise d'angoisse s'il continue sur ce chemin.

- Quel genre de compromis ? Le questionne-je soudainement intéressée.

- Si tu viens de toi même partager cette pizza avec moi, en échange je m'engage à te trouver un réveil. Comme ça tu retrouvera la notion du temps.

Bien que je sois intriguée par le fait qu'il est réalisé qu'en n'effet j'ai perdu la notion du temps. Et que savoir l'heure à n'importe quel moment me ferai me sentir plus en sécurité. Son compromis ne me parais pas tout à fait équitable.

- Je ne pense pas qu'un tel effort de ma part ne valent qu'un petit réveil.

- Mmmh. Peut-être qu'un moyen fonctionnel de savoir quand une personne ouvre la porte te conviendrais mieux ?

- Pourquoi une telle proposition ? Lui demande-je inquiète qu'il m'est si bien cerné.

- Allons, je ne suis pas si stupide que ça quand même. J'ai bien compris que tu ne te sens pas en sécurité. Dépêche toi de répondre sinon on va manger froid.

- Je... Les deux, j'accepte en échange du réveil et d'une alarme.

- C'est que tu es compliqué en affaires toi. Mais c'est d'accord va pour les deux. Maintenant, viens manger.

J'avance à pas de loup voulant ralentir mon ascension le plus possible. Mais inévitablement j'arrive au pied du lit et m'y assoit. Me tenant à l'extrémité de là où il est installé. Bien qu'il ne semble pas du même avis, il se contente de me lancer un regard noir sans rien ajouté. Probablement conscient que je suis à bout de mes efforts et que je contient de peu la terreur qui me submerge dès que je suis près de lui.

Il se sert une première part puis fais glisser la boite jusqu'à moi. En soulevant le couvercle, j'y découvre ma pizza préféré. Une pizza au chorizo, bien que ce ne soit pas la pizza la plus sophistiqué, elle reste celle que je chéri. J'ai conscience qu'il n'a aucune idée de mes gouts et qu'il n'en a rien à faire mais je préfère me dire qu'elle a était choisi et préparé spécialement pour moi.

Nous mangeons en silence bien qu'il semble dérangé par quelque chose mais s'il ne se lance pas, qu'il ne compte pas non plus sur moi pour l'inviter à parler. Je veux juste manger ma pizza en paix. J'en suis à la fin de ma deuxième part quand il parle enfin, après m'avoir fixé de longues minutes.

- Je t'ai ramené des trucs pour demain car comme ce matin, je serai absent.

En effet, je remarque deux paquets de gâteaux posés sur la table. Voyant que j'ai maintenant finis de manger, il remballe le carton puis reprend d'une voix ferme.

- Je m'absente jeté ça. Quand je reviens sois là, faut désinfecté tes blessures.

Et il part sans même me laisser le temps de réfléchir à une réponse. Bien que je ne veux pas qu'il me touche, je sais dors et déjà que je n'y échapperai pas et que je ferai mieux de le laisser faire. Je me place donc au milieu du lit, en tailleur, pour lui montrer ma bonne foi. Enfin ça c'est si je ne me suis pas évanoui avant avec tout les souvenirs qui reviennent.

Il revient seulement cinq minutes plus tard les bras chargés, j'y distingue un réveil ainsi qu'une sorte de boîtier et malheureusement du désinfectant et des pensements. Lorsqu'il m'aperçois, un sourire vainqueur vient prendre place sur sa bouche.

Cependant il pose négligemment le nécessaire à soigner et entreprend d'abord d'installer le réveil. Une fois cela fait il se dirige vers la porte, et y fixe par je ne sais quel moyen l'objet douteux qu'il a ramené. Quand il a terminé, il ouvre puis referme la porte et je constate qu'au moindre mouvement de la porte un bip retenti. Au moins personne ne pourra plus me surprendre en ouvrant la porte sans prévenir.

- Voilà, une bonne chose de faite. Reste plus qu'à ce que je joue à l'infermière. Tu vas te laisser faire cette fois ou je dois encore t'y obliger ?

- Je bouge pas.

- Et c'est vrai ça ? Non je crois plutôt que je vais opter pour la solution de la dernière fois.

- N... non je vais me laisser faire mais pas ça s'il vous plaît. Béguais-je en sentant dors et déjà le nœud dans ma gorge m'empêcher de respirer normalement.

- T'as pas intérêt à bouger sinon je te laisse attaché toute la nuit.

Ne me laissant même pas le temps d'enregistrer toute les informations, il prends mon poignet et entreprends de le soigné. Pendant que je m'efforce à contrôlé mon corps et mes réactions, il me désinfecte et passe à la blessure au niveau de mes côtes en me menaçant du regard.

Ce chapitre est l'un des plus long que j'ai écrit je crois et je ne sais pas trop quoi en penser. Et c'est pire avec les suivants, j'ai l'impression que ça part en couille. Un coup je trouve que ça va trop vite puis la fois d'après que ça prend trop de temps à se mettre en place et que ça risque de vous ennuyer. Je suis pas sûr de moi et voir le nombre de vue qui augmente de jour en jour m'effraie plus qu'autre chose même si je vous remercie d'être déjà si nombreux à me lire.

Alzarsi | T.1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant