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(Jeong Seon-Hui)

PREMIER CHAPITRE

PARTIE 1

De nombreuses gouttes d'eau se rencontraient avec la surface rêche de cette géante salle, celles-ci tombaient incessamment d'une minute à l'autre, et formaient constamment de minuscules flaques d'eau sur le sol. Cette sueur qui couvrait l'entièreté de son visage et avait déjà baigné la globalité de ses cheveux, était la cause de cette pluie d'effort qui s'accumulait petit à petit à ses pieds. Cela n'était que le fruit de son entraînement qui dure depuis plus ou moins deux heures, et qui d'une part, ne lui causait pas d'aussi gros problèmes. Elle se déplaçait d'une facilité presque surréaliste et d'une agilité plus que professionnelle. Même son visage neutre reflétait l'aisance qu'elle éprouvait à performer. Ses machinaux et rapides coups de poing se rouaient incessamment depuis un bon bout de temps sur le grand sac apaisé au plafond. Son souffle saccadé pouvait se faire entendre depuis l'autre bout de la salle. Le pauvre sac rouge se contentait involontairement d'encaisser ses coups et se propulser d'un coin à l'autre après chaque coup qu'elle envoie miraculeusement à l'aide de son petit corps maigre et élancé.

Si on l'aurait vu se promener dans la rue sans vraiment la voir en pleine action, on l'aurait jugé comme quelqu'un qui ne mange pas plus que ça et qui ne saurait même pas ouvrir un pot de confiture. Mais cette image un peu terrifiante d'elle, laissait perplexe à savoir la raison pour laquelle elle massacre un objet inanimé qui ne lui a rien demandé.

Subitement, la noiraude s'arrêta et posa automatiquement son front sur la surface dure du sac qu'elle abattait y a même pas une fraction de seconde, un passage de haine à l'amour si soudain. Les yeux fermés, n'arrêtant point de transpirer et essayant tant bien que mal de se reprendre, elle enveloppa ce dernier de ses bras en essayant d'arrêter ses dandinements de tous les côtés. À peine quelques brèves secondes passées qu'elle s'était déjà détachée de son amour toxique, elle se dirigea automatiquement vers le grand banc en bois collé au mur. Deux personnes qui reprennent leur énergie siégeait à l'autre bout à discuter, et de nombreux sacs de sport étaient abandonnés par leurs propriétaires dans le désordre absolu. Ouvrant l'un de ses gants à l'aide de ses dents, elle le pose à côté de son sac et s'arme de son essuie-mains, pour ensuite frotter l'ensemble de son visage et ses cheveux avec avant de le poser sur ses épaules. Elle se munit ensuite de sa bouteille d'eau et la bois en une gorgée laissant tout le contenu dans sa bouche. Mélangeant le tout dans ses joues ballonnées, elle enlève l'autre gant cette fois à l'aide de sa main libre tout en inspectant les lieux sans vraiment prêter attention aux autres personnes qui s'entraînent.

"Hé ! Sun-Hi !" Entendant son prénom crié par cette voix familière provenante de l'autre bout de la salle, elle tourne la tête en arrêtant ses mouvements de mâchoire et enfin digère l'eau en voyant son entraîneur lui faire un signe de main. Suivant ses ordres, elle se dirige vers lui en petites foulées, puis s'arrête subitement devant lui en s'inclinant légèrement, un signe de respect qu'elle accompagne de salutations qu'il ignore de toute allure vu qu'il a plus important à lui annoncer.

"Ton programme d'entraînement pour le tournoi va commencer aujourd'hui, du coup, fait vite, remets tes gants, et dès qu'ils finissent leur sparring, j'veux te voir sur le ring." Le ton super excité du vieux au crâne dénudé lui cause un léger blackout qui dure quelques fractions de secondes. Elle le regarde un moment avant de reprendre ses sens et appliquer une grimace d'incompréhension sur son visage. "Pour le quoi ?"

"Je t'ai déjà inscrit, toi t'as qu'à t'inquiéter pour ton entraînement et rester ici des heures en plus chaque jour. Un peu plus d'effort et de discipline que d'habitude et tu le remportes à yeux fermés."
La concernée lui lance un regard de déception comprenant enfin à quoi il veut arriver, et commence à secouer la tête de gauche à droite en ayant les bras croisés, son gant encore dans la main.

𝐂𝐨𝐦𝐦𝐞 𝐭𝐨𝐢, 𝐞𝐧 𝐨𝐩𝐩𝐨𝐬𝐞́.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant