chapitre 5

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Depuis qu'elle est gamine ,Dior essaie de s'échapper de cet asile psychiatrique qu'est la concession familiale . Moi non plus je ne suis pas à l'aise à la maison , mais je n'éprouve pas ce besoin de m'en aller.
S'interressant à mon cas , mon amie me juge sans indulgence :
_Si tu arrêtais de te faire baiser par Peter , ton pauvre petit dealer nuisible à la société , tu pourrais devenir une femme épanouie .
Je ne savais pas quoi dire et elle continua :
_Comment peux tu accepter que Peter t'impose sa queue sans jamais te donner quoi que ce soit .
_Mais je l'aime , avait-je faiblement protesté .
_Aimer , reprit-elle d'une voix méprisante. Dis plûtot que tu n'as pas beaucoup d'ambition . Ce type n'a ni classe ni fortune . Paul Grenelle , lui , me donne de l'argent et en plus il a de la classe.
Sur ce point , elle a tort ma copine . Paul n'a aucune classe .
La cinquantaine , petit avec une énorme tête et des bras étonnement courts , il a aussi le nez trop long , des mâchoires démesurées et un regard de bovin . Ses costumes dans les tons verts cru ou jaune moutarde et ses cravates de supermarché prouvent bien que cet homme est dépourvu d'élégance et de goûts . Mais ce sont ses souliers avec un bout pointu qui achèvent d'en faire un ringard .
Il a cependant beaucoup d'argent comme tous les blancs qui vivent en Afrique et qui collectionnent les prises en charge de logement , les indemnités d'acclimation et les petites magouilles , en plus d'un salaire sérieux. Paul est directeur général des éditions du sahel , l'unique maison d'éditions du pays, privatisée il y a juste 2 ans et rachetée par lecture et Diffusion , une société française de distribution de manuels scolaires .

LA NUIT  EST TOMBÉE SUR DAKAROù les histoires vivent. Découvrez maintenant