Chapitre 6

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- Tu vas bien ?

Stiles sursauta. Il était dans ses pensées et ça, Scott l'avait bien remarqué. Le jeune homme hocha toutefois la tête et esquissa un sourire trompeur.

- Bien sûr que ça va, pourquoi ça n'irait pas ? Je suis Stiles Stilinski, je vais toujours bien. Bon, c'est vrai que j'ai pas extrêmement bien dormi cette nuit mais ça, c'est une autre affaire. Le sommeil, ça se rattrape. Et toi Scotty, ça va ? T'es tout pâle mon frérot.

- J'ai peut-être mangé un truc que je digère mal, avoua le loup-garou.

Stiles se félicita intérieurement : ses diversions étaient toujours aussi efficaces. Pas qu'il soit réellement heureux de mentir et en fait, c'était plutôt l'inverse. Mais c'était Stiles. Quand il avait des soucis, l'hyperactif avait tendance à tout intérioriser dans le but de n'inquiéter personne. Cette habitude était décuplée lorsque c'était le latino qui se trouvait devant lui. Scott était quelqu'un d'adorable et ce, depuis toujours. Il voulait le bien de tout le monde et faisait généralement ce qu'il pouvait pour accéder aux demandes de chacun. C'était pour cette raison que la meute ne comptait que des gens satisfaits. Scott assumait parfaitement sa double identité : celle de l'alpha et celle de l'ami. Et c'était peut-être pour ces raisons-là que Stiles ne voulait surtout pas qu'il s'inquiète pour lui. Il avait déjà tant à penser, mieux valait ne pas rajouter des problèmes sur ses épaules déjà bien alourdies par ses responsabilités.

Et puis ce n'était pas si grave. Il était juste...Un peu malade. Il avait dû attraper froid pendant ces petites vacances, rien de bien inquiétant.

Sauf quand il se mettait à vomir parfois, la nuit. Déjà presque une semaine que ça durait, depuis le retour à la vie normale. Mais Stiles ne s'inquiétait pas, pas vraiment en tout cas. Il attendait simplement que ça passe.

C'est ainsi que les deux amis partirent en cours et que l'hyperactif se battit pour tenter de rester un minimum concentré sur son cours de chimie, matière qu'il exécrait depuis des années. Peut-être son ancien enseignant, le tout sauf regretté Harris, ne l'avait pas aidé à apprécier sa matière. C'était un tyran qui n'avait jamais hésité à se servir de son autorité de professeur pour l'humilier ou le rabaisser. Cependant, Stiles avait confiance en ses capacités et les tentatives de l'enseignants pour lui saper le moral n'avaient jamais réellement marché. C'était même le contraire. Il l'avait indirectement longtemps poussé à se dépasser, pour lui prouver qu'il avait tort sur toute la ligne le concernant.

La fin de la journée arriva bien assez vite pour tout le monde, sauf pour Stiles. Dire qu'il avait senti les heures passer était un euphémisme : l'horloge de la salle n'avait pas arrêté de le narguer, les aiguilles passant extrêmement lentement aux chiffres des minutes et heures suivantes. Sa fatigue était là, bien présente et Stiles n'aspirait qu'à une chose : dormir. C'est ainsi qu'il refusa tristement la proposition de Scott pour venir passer une soirée jeux-vidéo chez lui, chose qui n'arrivait que rarement. Néanmoins, Scott ne s'en formalisa pas, du moins, pas pour l'instant.

La nuit qui suivit fut pour Stiles une torture. Il se réveillait très régulièrement et lorsqu'il daignait dormir plus de dix minutes, il était embarqué dans des cauchemars qui le terrorisaient. Néanmoins, lorsqu'il en sortait violemment à cause de sa peur, il ne criait pas, n'hurlait pas, ne se débattait pas : en fait, il se réveillait paralysé, tétanisé par ce qu'il avait ressenti plus tôt. Comme si les sombres songes qui parasitaient son sommeil lui laissaient des espèces de séquelles provisoires. Le problème était qu'il n'avait aucune idée de ce dont il avait rêvé. Il oubliait ce qui le torturait dès qu'il ouvrait les yeux.

Le réveil final pour aller en cours fut d'autant plus difficile. Stiles tiendrait la journée, c'était sûr. Suivre serait sans doute une autre paire de manches.

L'Emissaire PrimordialOù les histoires vivent. Découvrez maintenant