Il s'agit d'une histoire d'interdit et il y aura des scènes très explicites.
Résumé :
Je veux Tyler Evans.
À l'époque lorsqu'il était mon prof, je le désirais déjà. Aujourd'hui, encore plus.
Il y a cinq ans, j'étais élève dans la plus prestigieus...
Je ne me préoccupe pas de son air de vieux dirlo mécontent. J'ai l'habitude depuis le temps. Son regard se pose sur le haut de ma chemise que je refuse de boutonner. Ses yeux gris semblables à de l'aluminium ne m'impressionnent pas, il sait que les miens sont plus lourds que du fer. J'aime le vêtement qu'il m'a acheté, je me trouve même franchement beau gosse dedans, mais juste parce que je sais que ça le fait chier de l'entendre, je lui répète :
— Je n'aime pas cette chemise.
— Tu préférais peut-être que ta violente de mère te donne celle qu'elle porte actuellement ?
Je serre mes dents pour ravaler mon insulte. Comment ce fils de pute peut-il être le frère de mon père ?
— Ne me fais pas perdre mon temps Tyler. Mets ses boutons et vas retrouver ta classe.
— Est-ce que je suis vraiment obligé de faire ça ? demandé-je, le ton presque trop bas.
— Ma maison, mes règles.
— On n'est pas à la maison là.
Il se déplace rapidement et m'attrape par le col pour me forcer à l'affronter du regard.
— C'est la violence qui fonctionne sur toi ? Estime-toi heureux de pouvoir me servir à quelque chose. Tu connais mes règles.
Je le dépasse de plusieurs centimètres et je suis bien plus fort, je retire donc sans aucun mal la main qu'il avait sur moi.
— Dire que je ne peux même plus porter plainte pour abus de mineur, soufflé-je en reculant pour me débarrasser de sa présence venimeuse.
Il m'incendie du regard et m'avertit :
— En parlant de mineurs...il y en a plus d'une dans cette école. Et notamment dans la classe que tu vas tenir. Je ne veux pas entendre que tu en as touché une. Je ne veux même pas apprendre qu'une rumeur de ce genre court. Est-ce bien clair ?
Comme si j'avais besoin de piocher dans les petites écervelées timides et stressées par leurs examens.
Prendre sur moi. Ce n'est qu'une question de temps. En attendant, je dois faire ce qu'il dit. Pour Briana.
— Oui, réponds-je.
— Et enlève-moi cette casquette ! Tu n'es plus un étudiant ! Si tu veux que les gens te respectent ici et te considèrent comme un des leurs, il va falloir que tu leur prouves que tu es un garçon sérieux.
Je le toise.
— Je n'en suis pas un.
— Eh bien tu apprendras !
Son ton devient encore plus menaçant qu'à l'instant.
— Je te préviens, un faux pas, un seul, et tu peux oublier l'idée d'obtenir la garde de Briana. Je la dresserais comme il se doit. Comme ta salope de mère n'a pas su le faire.
Un frisson de dégout me traverse l'échine en entendant ces mots. Je serre les poings.
— Je suis important dans cette ville et je ne me permettrais pas que tu entaches ma réputation.
Oui c'est ça. Moi la seule crasse de sa vie que je vois, c'est lui-même. Ma respiration se saccade à mesure que je me retiens de lui casser la gueule. Prendre sur soi Tyler. Prendre sur soi.
— Allez maintenant file, tu as des cours à donner, termine-t-il en se retournant vers son bureau.
Je sors en claquant la porte, aussi fort que je le peux. Non, ça ne m'aide pas à me calmer mais je préfère qu'on soit tous les deux en rogne.
Je traverse d'un pas lent les couloirs du lycée huppé que sa secrétaire m'a fait visiter hier soir, juste après la séance de shopping qui m'a également été imposée. Parce que je devais être présentable pour ce jour béni. Je lève les yeux au ciel et souffle un « achève moi » à celui qui n'écoute jamais mes prières.
Lorsque que je rentre dans la classe réservée aux cours de soutien que je suis censé donner, tous mes élèves lèvent leurs têtes vers moi.
Ils me regardent bizarrement. Pourtant j'ai suivi les obligations de mon oncle, et enfilé une chemise blanche, parfaitement repassée pour cacher mes tatouages. Une dizaine de paires d'yeux me fixent comme si j'étais un nouveau spécimen qu'ils découvraient. Je peux les comprendre. À leur place, moi aussi je serais étonné de voir que mon nouveau prof de maths ressemble à...moi.
Je n'arrive même pas à imaginer ce que je serais en train de penser si une version féminine de mon corps s'était matérialisée pendant ma dernière année du lycée. Je peux donc très bien comprendre les regards admiratifs de mes élèves du sexe opposé. Je dois faire comme si ça ne m'embarrassait pas de représenter de la viande fraiche, entourée de jeunes vautours qui découvrent leur sexualité à cet âge.
Maintenant que je suis loin du dirlo, je défais à nouveau les premiers boutons de ma chemise, bien que je sois conscient que ce ne sont pas eux les fautifs de ma gorge nouée.
Non mais quelle idée de me choisir moi pour ça ? J'ai une tête à vouloir apprendre des choses à des idiots ?
C'est sa façon de me punir, j'en suis certain.
— Je suis Tyler Evans. Le remplaçant de M. Nates. Je sais que vous vous posez des questions à mon sujet...
À ma gauche, une main ornée de bijoux se lève déjà.
— Sachez que je n'y répondrais pas.
La main se rabaisse.
— Nous avons tous un péché commun : les maths. Je suis là parce que je suis bon dans le domaine. Vous êtes assis sur ces chaises, parce que vos notes démontrent que ce n'est pas votre cas. Vous n'avez pas envie de vous lever tôt un samedi matin et finir plus tard deux fois dans la semaine ? Moi encore moins. Alors soyez discrets, faites ce que je dis et...ça devrait être cool.
— « Ça devrait être cool ? » répète une élève vers l'arrière de la salle.
Ses cheveux sont serrés dans une stricte queue de cheval qui met en exergue les traits fins de son visage. Ses grands yeux bleus semblent me juger comme si elle était le bon Dieu, que je venais d'arriver au paradis, et qu'elle doutait que j'y ai ma place...
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Ladies & Gentleman, voici le Tyler de 24 ans
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Perso c'est pas à ça que ressemblait mes profs de maths mais franchement...j'aurais bien aimé ;)
