The Edge of Night [FR]

Chapitre 1

(Je m'excuse d'avance pour les fautes. Bonne lecture)

Le froid allait finir par le tuer. Il rongeait le visage de Wei Wuxian, le poignardait à travers ses vêtements, transformait ses os en glace douloureuse ; et tout ça sans qu'il n'ait d'endroit où se cacher. Plus aucun endroit où aller. Plus rien à sa portée qui puisse le réchauffer. Frissonnant, Wei Wuxian serra le bébé de plus bel contre sa poitrine, essayant de garder le froid loin de lui le plus longtemps possible. L'enfant était emmitouflé dans sa veste, seul le haut de son petit chapeau dépassait, il pouvait sentir les légères bouffées chaudes de son souffle contre son torse.

C'était la seule chaleur qui lui restait. Il ne savait combien de temps ils étaient restés dans le congélateur.

Il ne savait combien de temps ils pourraient encore le supporter.

Il ne savait ce qu'il pouvait faire de plus.

Li Xiuying avait depuis longtemps perdu connaissance. La couverture d'urgence métallique qu'il avait arrachée de la trousse de premiers soins était enroulée autour d'elle, et le pull de Wei Wuxian lui protégeait la tête, les manches couvrant ses oreilles et son nez pour tenter de conjurer les engelures. Pourtant, elle était toujours pâle comme la mort. Il pouvait à peine la voir respirer à travers le léger brouillard dans l'air.

Il ferma ses paupières. La dernière chose dont il avait besoin était de voir plus de larmes geler sur ses joues.

Deux jours auparavant, il pensait que le monde tournait en sa faveur. Lan Zhan revenait de ses études à l'étranger pour ses masters et, conformément à ses fonctions officielles de meilleur ami, Wei Wuxian s'était porté volontaire pour venir le chercher à la gare. Il avait été tellement excité de revoir Lan Zhan après une année complète de séparation qu'il était sorti tôt de chez lui.

Alors, il avait fait ce que Jiang Cheng lui avait demandé avant de quitter la maison. S'arrêter pour mettre de l'essence. Le compteur de gaz était à peine un cheveu en dessous de la ligne médiane, - ce n'est que dans les livres de Jiang Cheng qu'il pouvait être considéré comme faible -. Mais c'était la voiture de Jiang Cheng en fin de compte et Wei Wuxian avait le temps. Il s'était donc arrêté comme prévu à la station-service.

Il n'avait jamais pu se rendre la gare.

Avec les derniers petits espoirs en son être, Wei Wuxian avait prié pour que Jiang Cheng et Yanli soient toujours à la maison, qu'ils ne soient pas sortis pour le chercher, qu'ils n'aient pas été attrapés à l'extérieur quand tout s'est effondré. Qu'ils aient eu le bon sens de s'enfermer à l'intérieur. Il pria pour que le Paon soit rentré du travail, qu'il protège ainsi Yanli et Jiang Cheng. Qu'ils ne soient pas... Que Wei Wuxian ne soit pas...

Des larmes brûlaient sous ses paupières closes.

Blotti contre sa poitrine, A-Yuan gesticula dans son sommeil, lâchant un petit « mn ». Wei Wuxian garda fermement ses yeux clos avant de baisser la tête pour presser ses lèvres contre le chapeau du garçon. Il y avait cela deux jours, il n'avait pas encore rencontré Xiuying ni même A-Yuan...