Chp 9 : Souvenirs

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(...)

Tombant de plus en plus rapidement au sol, Hancock distinguait l'hélico qui s'éloignait de plus en plus. Elle prenait de plus en plus de vitesse, elle le savait.

La chute serait mortelle.

Qu'est ce qu'on ressent lors d'une chute libre ? lors d'un saut en parachute ? Qui n'a jamais rêvé de voler ? Des questions que tout le monde se pose.

Pour Hancock, cette sensation était différente des autres. Elle ne savait comment l'expliquer ni comment l'interpréter, mais elle avait l'impression de s'être faite enlever un poids.

De toute façon, pour elle, ça ne servait à rien de s'accrocher à la vie. Son destin était déjà scellé.

Son regard dévia lentement vers le ciel, goûtant ainsi au plaisir d'une belle nuit étoilée avant la fin.

Dans la nuit noire, le ciel rutile d'étoiles : c'est un flamboiement, un embrasement de lumières... le spectacle inoui de la nuit qui s'illumine. Tout autour, le calme, le silence lui offrent ce spectacle.

Le scintillement des astres, les éclats de lumière semblent surgir de l'obscurité... La nuit s'éclaire de mille étincelles, de myriades d'éblouissements...

Elle l'invite à la contemplation de ce monde nouveau : elle peut alors goûter, savourer le vrai plaisir d'une nuit pleinement envoûtant.

Loin du temps

Loin de tout.

Une fin à cet enfer.

Cet enfer, ce mystère de l'existence...

C'est, dans la nuit profonde, cette douce clarté des étoiles,
Cette douce clarté impénétrable,
Cette envie,
Cette envie balbutiante dont elle ne parle pas la langue,
Cette appétence insatiable et insaisissable,
Cette aspiration indicible,
Cette mélancolie

Cette nostalgie tenace d'un bonheur impossible,
Cette malédiction d'envier les simples d'esprit et les têtes infertiles,
Cette malédiction d'envier l'humanité heureuse...

Cette manie de ne rien apprécier et de remettre le bonheur au futur, de rêver au futur, à l'avenir, au point d'en oublier le présent.

Cet art de ne pas savourer les moments merveilleux et de ne pas profiter des lieux ou des activités, toujours cette défiance des passe-temps du monde,
Ce mépris des divertissements et des convenances insipides.

Cette gêne des jours de fête,
Cette horreur des cérémonies où elle est attendu,
Et où elle s'ennuie avant d'y être
Et d'où elle repart à peine arrivé,

Ennuyée, peu sereine, envahie d'une sorte d'angoisse,
Comme l'impression d'y perdre son temps,
Comme si une force invisible, inexorable, l'en chassait.

Lancinante et impitoyable,
Cet inconfort, ce malaise
Cette froideur, cette distance du monde,
Cet ennui quand la fête bat son plein,
Cette raideur quand les gens autour s'électrisent jusqu'à l'extase.

Mais cet enfer,
C'est aussi une inquiétude des beaux jours,
Cette inquiétude des beaux jours d'été

Cette tristesse de ne pas pouvoir en jouir, de ne pas avoir la sérénité de s'asseoir à l'ombre douce d'un arbre, en compagnie de sa solitude et de contempler le beau ciel bleu.

Le contempler à travers des feuillages tamisant, comme un ruissellement d'or,
Quelques rayons de soleil, et de se dire :

'' La vie est sublime ''

Cet enfer, cette vie.

Néanmoins, les regrets ne la quittèrent pas, elle se mit à penser à lui.

Des souvenirs lui revînt soudain en tête, des souvenirs de lui, des souvenirs d'eux.

Ce n'est pas trop tard !? ( Partie 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant