Chapitre 1 - 8 Mai 1943

85 5 0
                                    

Grace descendit, la mort dans l'âme, du mur sur lequel elle était perchée depuis le début de la matinée. Ses membres engourdis faillirent ne pas la réceptionner debout lorsqu'elle posa ses pieds au sol. Les fourmis dans ses jambes la firent chanceler les premiers pas.

Aujourd'hui encore elle avait attendu longtemps avec espoir. Et une fois de plus, le facteur n'était pas passé. De nouveau, elle resterait sans nouvelle de lui.

Fatiguée par la longue attente et la déception, elle se décida à rentrer chez elle.

Grace dépassa une horde de jeunes femmes, venues acheter de quoi se nourrir pour la semaine. Elles étaient toutes habillées de la même manière et leurs gestes étaient curieusement synchronisés: je m'aligne sur la longue file d'attente, j'avance d'un pas lorsqu'une femme sort de la boutique, je prie intérieurement pour qu'il reste une belle pièce de viande.

Les États-Unis ne souffraient pas encore d'un manque de rations, néanmoins l'acheminement des vivres s'était ralenti à cause de la guerre. La situation n'était pas particulièrement critique mais les prix commençaient à augmenter et il fallait économiser les rations, au cas où.

La jeune femme poursuivit son chemin, posant son regard sur un groupe de jeunes adolescents qui s'amusaient avec un ballon. L'un d'entre-eux, un brun âgé d'une quinzaine d'années, lui rappela Bucky. Il tenait entre ses mains la balle et s'apprêtait à faire la passe à son ami, un gringalet du même âge. En faisant cela, il perdrait à coup sûr le jeu contre l'équipe adverse - le gringalet ne paraissait pas très dégourdi- mais il la lui fit avec le sourire. Il semblait lui accorder une confiance aveugle.

On dirait Steve et Bucky autrefois, se dit-elle, faisant ressurgir dans son esprit des souvenirs de leur adolescence. Cette pensée lui serra le coeur car ces temps étaient révolus et dorénavant, Bucky ne pourrait plus lancer la balle à Steve.

Bucky se releva lentement. Ses muscles fatigués ne le soutenaient presque plus et il eut de la peine à se remettre sur ses deux jambes.

«- Aux douches soldats ! Cria le colonel Thompson.»

Toute la journée, ils s'étaient entraînés jusqu'à l'épuisement. Une fois encore, ils avaient jonglé entre des exercices tous plus difficiles et physiques les uns que les autres. On les avait détruits, entraînés, conditionnés pour faire d'eux - jeunes hommes de la Nation - l'armée des États-Unis.

On comptait sur eux. La Nation leur avait permis la vie, aujourdhui il la donnerait pour elle.

«- Hey ! Ça va aller ? Demanda l'homme à gauche de Bucky, en lui tendant la main.

- Cest bon, ça va. Répondit-il, acceptant néanmoins l'aide de son camarade. »

Essoufflés, ils suivirent les autres vers les douches du camp d'entraînement. L'homme - il sappelait Ben - entama jovialement la conversation, cherchant en même temps des vêtements propres:

«- Tu viens doù ?

- Brooklyn et toi ? Répondit platement Bucky.

- Le Bronx. Ils viennent nous chercher de tous les coins.

- Oui.

- J'y ai laissé ma femme et mes deux fils. Haha, deux têtes brunes, hautes comme trois pommes et incapables de se tenir calme deux secondes. Rigola-t-il, se remémorant un souvenir cocasse.

- Comment s'appellent-ils ? Questionna le brun, espérant tourner la conversation vers Ben. Bien que sociable, il n'appréciait guère qu'on le fasse parler de lui et de son intimité.

- Tommy et Sulivan. Et toi mon gars, t'as laissé qui ?

Loupé...Bucky lui aurait bien intimé de se mêler de ce qui le regardait mais il ne voulait pas contrarier son nouveau compagnon. Après tout, c'était le seul qui lui avait adressé la parole jusqu'à maintenant.

Depuis qu'ils avaient été enrôlés ou acceptés après candidature dans l'armée, tous les hommes arrivés au camp d'entraînement gardaient leurs distances. Personne ne voulait vraiment parler car tous se préparaient à vivre l'enfer, tous avaient dit adieu à leur vie et peut-être même à leur avenir.

Et puis, à quoi servait-il de sattacher à une personne qu'on était sûr de perdre ?

Dautres cependant, comme Bucky, se taisaient pour ne pas perdre de vue leur objectif: devenir le plus efficace et redoutable possible pour défendre sa patrie et faire trembler les nazis...

- Ma femme et mon meilleur ami, Steve.

Salut à vous, chers lecteurs !

J'espère que vous allez bien et que vous avez apprécié cette lecture.

Patience, patience, l'action arrive bientôt...Mais il est important de poser un peu le décor.

Je souhaitais vous informer que pour cette histoire, je me suis fixée un rythme de publication (surtout pour ne pas vous faire attendre jusqu'à l'hiver prochain hehe). Donc un nouveau chapitre sortira toutes les semaines, le samedi soir.

Voilà, j'espère que ça vous convient.

Bien à vous,

XOXO <3

Hydra's Winter (Bucky Barnes)Where stories live. Discover now