Épilogue

74 8 3
                                    

L'air est déjà chaud en cette matinée d'été. Les climatiseurs vrombissent autour du bâtiment administratif qui s'élève sur les bords de l'Hudson. Sur le parking, deux hommes marchent d'un pas décidé vers l'entrée. Dès leur arrivée à l'intérieur, ils sont immédiatement précédés par deux agents de sécurité qui les guident jusqu'à une grande salle de réunion dans laquelle une assemblée les attend.

— Monsieur Wilson, monsieur Barnes. Nous n'attendions que vous. Je vous en prie, asseyez-vous. enquiert une femme brune d'une cinquantaine d'année à leur arrivée.

Alors que toutes les têtes sont tournées vers eux, ils prennent place aux sièges que leur a indiqué la femme, sans dire un mot.

— Nous allons pouvoir commencer à présent. Merci de vous être déplacés jusque dans nos locaux messieurs. Il était nécessaire que nous vous rencontrions après ce qu'il s'est passé avec les Flags Smashers. Vous n'êtes pas sans savoir qu'une partie de l'équipe de Karli Morgenthau avait, comme elle, eu accès à des doses de sérum de super soldats. Les doses supplémentaires fabriquées par le docteur Nagel ont été heureusement détruites mais je dois avouer que le fait que Helmut Zemo ait abattu un élément aussi précieux est à déplorer... L'un de vous aurait pu l'empêcher non ? Je noterais également que l'injection du sérum par Monsieur John Walker aurait pu être évitée. Nous nous serions bien passés d'avoir un autre super soldat en liberté. Mais je sais que vous n'y pouvez rien. Enfin, pas vraiment. Comprenez que la libre circulation de personnes "optimisées" ne permette pas une sécurité optimale de la population. Nous sommes constamment obligés d'intervenir pour réparer et rétablir l'ordre dès que l'une d'entre elles intervient. Ne prenez pas cela pour vous Monsieur Barnes, mais nous savons très bien de quoi vous êtes capables. Je ne vous raconte pas ce que nous avons dû abattre comme travail après votre intervention à New-York. Votre discours était très beau Monsieur Wilson mais ne croyez pas que cela vous donne le droit de tout faire et de tout détruire. Vous avez peut-être un beau costume offert par le Wakanda, ce ne suffit pas.

— Excusez-moi. Mais comment savez-vous tout cela ? Et puis, vous pourriez au moins vous présenter et nous expliquer ce que l'on fait ici. interrompt Sam visiblement excédé par les accusations sous-jacentes de la femme.

— Effectivement, je manque à mes devoirs de politesse. Je suis Helena Brand, directrice du S.W.O.R.D., plus communément appelé Département d'Observation et de Réponse aux Mondes Sensibles dans notre langue. Quant au fait que je sache autant de choses, je peux seulement vous dire que j'ai des oreilles partout. Cela peut s'avérer très utile. Dans tous les cas, ne prenez pas mes divagations pour des accusations. Nous sommes ravis que vous ayez conclu cette affaire. Je vous ai convié afin de revoir avec vous certaines choses concernant l'affaire qui vient de se dérouler. Nous avons quelques interrogations sur des faits qui ont eu lieu. Comme la fuite d'Helmut Zemo de sa prison. Je me demandais si vous pouviez nous apporter quelques précisions ? Peut-être nous dire qui l'a fait ?

Tandis que la directrice parle, deux femmes entrent discrètement dans la pièce et s'assoient à leur tour autour de la table. Le visage de la canitie est fermé tandis que la blonde semble se sentir naturellement à sa place. Le regard de Bucky est rapidement attiré par le mouvement de leur installation avant de revenir sur la directrice. Dans la seconde qui suit, le soldat se retourne vers la première, surpris de la reconnaître et de la voir ici. Désappointé, Bucky attire l'attention de son partenaire vers la femme aux cheveux blancs en lui donnant un coup de coude.

— Gabrielle ? s'étonne dans un souffle Captain America.

— Je vois que vous connaissez déjà notre agent, Gabrielle Ross. interrompt brutalement la directrice.

Gabrielle rougit. Bucky pouffe en baissant la tête. Des oreilles partout. Il voit très bien où sont les oreilles de la directrice. Ce sont celles de la mutante et sa capacité à lire dans les pensées. Il ne peut s'empêcher de râler intérieurement. Sept ans qu'ils ne se sont pas vus et il la retrouve à jouer les espions pour le gouvernement. Il avait espéré qu'elle se trouve une place plus tranquille, ou qu'elle reste à l'hôpital. Au moins, là-bas, il la savait en sécurité.

— L'agent Ross fait partie de mon équipe personnelle, j'espère que sa présence ne vous dérange pas. Alors messieurs, avez-vous des informations concernant l'évasion miraculeuse de monsieur Zemo ?

— Pourquoi croyez-vous que nous sommes impliqués là-dedans ? demande Sam.

— Plusieurs raisons sans doute. Votre séjour à Madripoor, votre collaboration avec le suspect, l'utilisation de ses biens et bien d'autres choses.

— Pourquoi vous ne demandez pas plutôt à vos oreilles ? toise le soldat en montrant la canitie du menton.

— C'est bien vu monsieur Barnes. Sachez que Madame Ross nous a déjà communiqué bon nombre d'informations.

Laissant la directrice expliquer l'ensemble des données rapportées par la jeune femme, Gabrielle essaie d'entrer en contact avec Bucky.

— Bucky ? Bucky, regarde-moi. S'il te plaît. Tu m'entends ? C'est pas grave. Écoutes-moi bien, je n'ai pas beaucoup de temps. explique la mutante par télépathie. Tout ce qu'elle dit est vrai, mais je ne lui ai pas donné toutes les informations. Je ne lui fais absolument pas confiance. Elle espère que vous allez vendre la personne qui a fait évadé cet homme. Je sais très bien que c'est toi. Mais je n'ai pas voulu lui dire. Je voulais te protéger. James, s'il te plaît, montre-moi que tu m'as bien entendu.

Le soldat se tourne vers elle, le regard colérique. La jeune femme ne sait plus trop où se mettre, visiblement destabilisée par ce que ressent son interlocuteur.

— Dites-moi, agent Ross, peuvent-ils répondre à ma question ?

— Non madame. répond-t-elle distinctement après les avoir silencieusement regardés. Ils ne savent rien.

— Vous êtes certaines ?

— Totalement !

— Très bien, vous pouvez disposer maintenant.

Gabrielle se lève et regarde une dernière fois ses deux anciens amis qui l'ignorent, trop accaparés par la directrice qui continue de leur parler, avant de sortir.

Les Barrières de la Mémoire 2Where stories live. Discover now